Quand le décompte a commencé.
Christophe Hulé
Le vide existentiel, entre « le cœur n'y est pas » et « le cœur n'y est plus ».
Ça passera, c'est ce qu'on se dit à chaque fois, délaisser ce que l'on a aimé, en se disant que ça reviendra, car c'est déjà arrivé.
Laissons passer 10 ans ou 20, OK, mais quand le décompte commence, ça devient vraiment compliqué.
Je démolis les belles rangées de livres, enfin ceux que je n'ai pas donnés sachant que j'y reviendrai.
Je cherche un remède, n'ayant plus envie de rien.
Mon piano, ma guitare, mes pinceaux, mes albums de voyages, et tout ce qui ne peut être que souvenirs, le sport, les amis, la beauté de jeune adulte, avec tous les opportunités que je suis loin d'avoir saisies.
Comme tous ces bouquins poussiéreux ou ces vieux magazines d'histoire ou de philo, comme ma mémoire, tout ce qui autrefois m'a transporté dans un ailleurs, paradoxalement taillé à ma mesure.
La putain de chanson de Léo, tant de fois moquée, et cette chute, car c'est bien le mot : « Alors, on n'aime plus ».
Si la vie a laissé trop de blessures, surtout de celles qui ne se ferment jamais, on se contente de pouvoir encore respirer et, oserais-je dire, et c'est tout.
Ça n'empêche nullement d'être un gai luron, pour les quelques années de travail qui restent, il est tellement pus facile d'être aimable envers qui vous est étranger, et même de se montrer sincèrement compatissant et enjoué.
D'autres rejettent leur mal-être sur l'entourage, je ne juge pas, c'est humain après tout.
Heureux ceux qui peuvent dire que la vie leur a apporté ce qu'ils espéraient, et parfois bien plus, ceux-là auront vu le Paradis.
Combien sont-elles, combien sont-ils, on devrait leur donner les moyens de répandre la bonne parole, des tournées sponsorisées par le Privé ou l'État, car là est la clé du problème.
Être heureux, c'est pas prévu dans les programmes de campagne, et pour cause, celui qui pourra décliner les mesures à prendre n'est, et ne sera jamais né.
Quand j'étais môme, j'allais me promener dans les rochers, au pied des falaises, avec ou sans copains, ça c'était pas très grave, je n'étais pas loin du Paradis, sans le savoir.
Ou peut-être y étais-je, sans le savoir.
Mon seul équipement : le maillot de bains et les sempiternelles chaussures en plastique.
Parce que les rochers ça pique, et ça peut couper.
Comme dans la sublime chanson de Jonasz, sauf que nous on « était » au bord de la mer.
J'écoute la musique que j'aime et je tape sur le clavier de mon vieux PC, comme le vieux con que je suis, le temps des campings, des cornets de glace, des boums, et je laisse les moins de … ans continuer la liste.
Pardon pour tous ceux qui attendent une ode aux papillons ou aux petits oiseaux, pardon à tous ces fans de Rabelais, chantons Carpe Diem, comme dans ce film nul « Le cercle des poètes disparus », ceux qui prétendent nous « enseigner » les secrets du bonheur, conchier le système, que l'on soit gosses de riches ou pas, et nous faire croire qu'on est les seuls maîtres pour briser les chaînes, ceux-là sont aussi nuisibles que les oppresseurs qui ont le mérite de ne pas feindre.
You're gonna have to serve somebody
Well, it may be the devil or it may be the Lord
But you're gonna have to serve somebody
Merci Bob, comme toujours t'as tout dit !
Jean-Jacques Goldman a dit que les gens vivaient comme s'ils avaient tout le temps. La chanson "on ira" illustre ses propos: "Tous ces gens qu'on voit vivre comme s'ils ignoraient qu'un jour, il faudra mourir, et qui se font surprendre un soir". Super chanson de Jonasz sinon! Et Léo bien sûr... Les années passent comme des jours! C'est exagéré mais je me comprends...
· Il y a plus d'un an ·aile68
Ou une autre de Jonasz:
· Il y a plus d'un an ·Les jeunes s'en vont là où ça brille
Les vieux s'éteignent comme des brindilles
Pour un rien
Une peccadille
Christophe Hulé
1 555 555 555, 555, 1 555 555 555 554.....
· Il y a plus d'un an ·yl5
Éclairez-moi cher Maître.
· Il y a plus d'un an ·Christophe Hulé
Ah, c'est un décompte!
· Il y a plus d'un an ·Christophe Hulé