Dévoré par mes démons

dinoruf

Comment mes démons m'ont dévoré un matin, en moins de deux heures. Les femmes sont-elles parfaites ? et moi que suis-je ?

On venait de passer une nuit ensemble, enlacés, amoureux… Elle devait partir, ne voulait pas déranger la petite vie de famille, n'en faisant plus partie depuis que j'en avais décidé ainsi.

La porte refermée derrière son parfum, ses pas résonnaient dans l'entrée et déjà je souffrais et je ressentais un besoin violent de consolation. La suivre, aller au pain avec elle, juste pour encore passer cinq minutes ensemble.

SMS story : 

Moi : 09:16, à peine revenu de la boulangerie, déjà en manque d'elle, alors que c'est moi qui l'avais chassée pour m'afficher comme célibataire auprès de ma famille : «Es-tu bien arrivée mon amour ? Tu me manques déjà ».

ELLE : 09:16, chez elle : « Oh ! je suis en train de t'écrire et je reçois ton sms : oui bien rentrée... C'était une très bonne soirée hier et le plaisir toujours présent de me réveiller dans tes bras... Je t'aime. »

Moi : 09:17, occupé à prendre mon petit-déjeuner avec du pain frais acheté il y a quelques minutes à la boulangerie où elle m'avait déposé en partant : « Idem »

ELLE 09:18 : « Je vais aller sous ma douche, chercher du pain, préparer les affaires de lundi, du repassage peut-être devant un bon film. Les dimanches de pluie sont faits pour rester sous la couette… mais on s'occupe comme on peut. »

Moi : 09:19, tellement impatient de la revoir, de la serrer dans mes bras, et tellement souffrant d'être seul par ma faute : « Mon amour quand tu auras fini tout ça, dis le moi. »

ELLE : 09:21 : « J'en ai pour un moment...Quatre lessives à repasser et personne pour m'aider… »

Moi : 09:22, compréhensif, solidaire : « Ok »

ELLE : 09:23, « Allez je vais m'y mettre pour finir vite... parce que ben oui très cher tu me manques déjà... »

Moi : 09:24, enthousiaste, l'encourageant à vite se rendre libre, en manque atrocement... Tellement en manque quand elle est partie : « Alors dépêche toi et on se revoit avant que tes petits reviennent »

Moi : 10:22, Presque une heure de silence est passée... Je veux l'entendre : un SMS après deux coups de téléphone étrangement sans réponse… "Depuis quand le repassage empêche-t-il d'entendre un téléphone… ? Mais qu'est ce que tu fais ? »

Moi 10:22, troisième coup de fil, en vain… Un répondeur, « Etant indisponible bla bla bla… » : « Bon tant pis. »

Moi  10:24, inquiet, me sentant seul, frustré de ces silences : « Je ne savais pas qu'un fer à repasser faisait autant de bruit... bref. »

Moi 10:48, après quatre autres appels en vain, cette colère désespérée en moi : « Bon tu es injoignable... Alors tu m'appelleras quand tu seras à nouveau disponible si tu en as envie bien sûr. Tu as mieux à faire pour le moment, je comprends c'est un temps à rester sous la couette comme tu disais. Alors bon dimanche sous une couette... tu n'as pas mis longtemps. »

Moi  10:49, fou de désespoir,de rage, accusateur, perdu, jaloux et impuissant : « Je crois que tu as raison de me quitter... Ton nouveau mec ne peut pas être pire que moi. »

Moi  10:50 : fourbe et sournois… Fort de tous mes coup de fils sans réponse, de ce flagrant délit : « Amuse toi bien. Adieu. »

Moi  10:51, eclairé d'une petite lueur d'humanité, de l'envie de lui dire simplement que je souffre, de l'appeler au secours : « Putain, mais tu pourrais décrocher... comment je peux ne pas craquer moi ? »

Moi  10:52, encore et encore sur son répondeur : En colère, déterminé à en finir avec elle, femme infidèle, femme indigne de confiance, calculatrice… Son rendez-vous avait déjà été pris, je savais avec qui… Ils étaient ensemble, son téléphone sans cesse, clignotait, vibrait, mais elle l'avait étouffé au fond de son sac… Leurs bouches s'effleuraient, une main d'homme avait pris la sienne… Et moi seul, abandonné, désintégré : « Oh et puis merde !! ça me saoule. »

Moi  11:07, analytique, qui avait enfin tout compris : « J'ai compris pourquoi tu étais si pressée de partir... et réveillée si tôt : l'impatiente et la nervosité du rendez-vous. Compris aussi pourquoi nous n'avions pas fait l'amour ce matin : il te fallait rester fraîche et propre… "Repassage, lessive", bien sûr ! Il te fallait juste du temps pour te faire belle... Eclate toi bien avec lui alors... »

Moi  11:09 : déterminé, convaincu en un mot ou en deux : "ADIEU !!!.... "

Moi : 11:09, faible et sincère : "Je souffre".

Moi : 11:32, encore deux fois son répondeur. Plus de réponse, le silence… Son téléphone est en silencieux, elle m'a oublié sans doute, déjà nue dans un lit sans doute : sous une couette… Elle en rêvait. Et moi, broyé dans mes tripes, envahi de désespoir, je voulais encore résister, et ne m'adresser qu'à elle… Mais que lui dire ? Des mots d'amour ? Mon cœur ne pouvait plus, il me fallait saisir cette colère pour en finir. Des supplications ? Mes émotions préféraient que je l'accable, que je l'accuse et la maudisse. Alors un message théorique et définitif : « MORALITÉ : ne pas faire confiance aux femmes, ne pas s'attacher, ne jamais être en situation de dépendance... La Rage monte en moi... tu te fous de moi !!! Plus jamais de couple, plus jamais d'histoire d'amour... je ne veux plus jamais entendre une femme me dire qu'elle m'aime... Et VTFF !!!!!»

Moi : 11:32, sans argument, sans force, genoux à terre, plié, abandonné : « Si cela t'amuse tant mieux pour toi... »

Moi : 11:35, faible, dernière tentative pour éveiller sa curiosité, pour obtenir une réaction et que ma souffrance cesse : « Dire qu'au départ je voulais te joindre pour te proposer un truc qui t'aurait fait plaisir.... mais ça, c'était à 10h20... tu étais déjà avec l'autre. »

Moi : 11:36, bien décidé à lui renvoyer son mensonge dans la figure : « Je vais aller sous ma douche. Chercher du pain, préparer les affaires de lundi, du repassage peut-être devant un bon film car les dimanches de pluie sont faits pour rester sous la couette.. mais on s'occupe comme on peut.... C'est ça oui, OCCUPE toi bien... comme tu peux ! »

Moi : 11:38, menaçant mais vaincu : « Moi aussi je vais bien m'occuper de moi. Je suis dégouté... »

17ème appel téléphonique sans réponse… Je sens que je la tiens ! Elle est en tort, elle a tous les torts !

Moi : 11:49, tentative de négociation, genre d'ultimatum,p athétique chantage affectif. Je n'en peux plus à ce moment là : je sais que j'ai perdu, que je l'ai perdue…Elle est avec un autre : « Bon je fais encore une dernière tentative pour te joindre à midi pile... si tu ne décroches pas, c'est fini entre toi et moi. »

ELLE : 11:50,  enfin une réponse... Enfin un signe. "Tu es méchant ... je n'avais pas de rendez-vous et je n'ai pas de rendez-vous. Je suis allée voir ce qu'il y avait dans le quartier car il y avait du bruit.  Il y a un Triathlon, c'est pas mal. Je m'occupe car je n'ai reçu aucune invitation pour ce dimanche et tu m'as répété vouloir être célibataire."

ELLE : 11:50, "Je suis blessée de lire tes messages et ton VTFF..."

Moi : 11:51, désemparé, méfiant : elle passe un SMS devant lui ! Pour noyer le poisson elle a dû lui dire que c'était sa fille, elle est prise la main dans le sac, elle tente se défendre, de sauver sa peau : « Et t avais pas ton téléphone peut-être ? Moi je suis blessé de ton silence. Je suis exaspéré là tu vois... »

ELLE : 11:53, "Pourquoi tant de méchanceté... je suis très triste. C'est pas ma faute si tu es coincé chez toi."

Moi : 11:54, attendant son mensonge, réclamant mon flagrant délit qui justifiera ma rage et qui me confortera de l'avoir destituée. « Et pourquoi tu ne répondais pas ? »

Moi : 11:55, sûr de moi, accusateur, juge, bourreau : « Tu es allée boire un café avec lui.... Voilà pourquoi »

ELLE : 11:55, qui joue la victime : « Tu as été cruel dans tes sms... »

Moi : 11:55, jaloux, furax, violent : « Te promener dans le quartier sous la pluie ! Prend moi pour un con !»

ELLE : 11:55 , sans argument, « Je te jure que non...je te jure »

Moi  11:55, insistant,  "Pourquoi tu ne répondais pas ? »

ELLE : 11:56, pitoyable, « Je te jure »

Moi  : 11:56, bien convaincu de ses mensonges : « Pourquoi tu ne répondais pas ? »

ELLE : 11:57, qui ose une lâche tentative de détournement : « Je regarde turbo et la nouvelle Mazda que j'aime bien. »

Moi : 11:58, indifférent, pugnace, borné, « Pourquoi tu ne répondais pas ? »

ELLE : 11:59, la réponse naive, « Je n'avais pas mon téléphone »

Moi  : 11:59, expéditif, exaspéré : « Bien sûr.... bon week-end !»

Elle m'appelle à ce moment là, deux fois. Je ne veux pas l'entendre, je veux rester dans ma colère, dans mon désespoir… Cette énergie ignoble qui m'envahit, et que je nourrie de femmes, de mensonges, de luxure, de désespoir…

Moi : 12:02, méchant, rancunier, mesquin, sarcastique, menteur, agressif : « Je ne peux pas décrocher, je suis sous la pluie, (alors que je t'avais écrit "on s'envoie des sms") »

ELLE : 12:02 : semblant hélas sincère : "Oui j'y suis allée quand je suis allée chercher mon pain... à pied... je n'avais pas prévu cela donc j'avais laissé mon téléphone en charge. Tu es méchant de ne pas me répondre." 

Moi : 12:02 : insolent, moqueur, incrédule : "Je n'ai pas mon téléphone, il est en charge... Tu vois."

ELLE : 12:03 : "A 9h30 je suis partie chercher mon pain... Relis tes sms..."

Moi : 12:05 : guerrier : "Ok... Et bien moi, quand je vais au pain je garde mon téléphone... Mais je te ferai pareil tu verras comme c'est bon.... Mais stop ! Je suis au bout du bout de mes nerfs.... Pas la peine de discuter... J'espère que ton nouveau mec va bien."

Moi : 12:06, bien décidé à en finir et à rester sur cette belle victoire : elle, accusée, moi, innocent : "J'arrête les sms. Je vais au pain. »

Mais je craque et l'appelle encore deux fois, sans réponse. Que fait-elle ? Pourquoi ? Suis-je allé trop loin ?

Moi  : 12:26 : toujours exaspéré, à bout de nerfs : "Et là t'es où ? Au château ? Y avait du bruit aussi là haut, tu va me dire que tu n'as pas entendu sonner ?" 

Moi : 12:36 : « Très amusant de ne pas répondre encore et encore... Ah oui ! je me marre... J'avais justement besoin de ça pour aller mieux... Largue moi, c'est tout ce que je peux te conseiller... Adieu »

Et depuis ce SMS, plus rien, le silence... Je lui ai passé deux coups de téléphone vers 14 heures, mais sans réponse... Plus rien. Je suis dans le désert, du vide me ronge à l'intérieur.

Afin de survivre à ce néant, j'ai envoyé quelques coucou par ci par là à d'autres femmes...  J'ai reçu quelques réponses, quelques coucou en retour mais certaines n'ont pas répondu : pourquoi m'abandonnent-t-elles aussi ?  

Epilogue :

ELLE : le lendemain, "Hier matin j'ai pris ma douche, je suis partie à pied chercher du pain et j'ai bifurqué pour aller voir la manifestation du triathlon qui partait pas loin d'ici. J'étais seule, sous la pluie certes, mais surtout j'occupais mon esprit car comme je venais de te l'écrire tu me manquais déjà beaucoup. Je suis partie ce matin là non pas vite comme tu le précises, mais simplement parce que vous étiez en famille, et que je n'avais pas ma place avec vous. Crois moi, cela a été un déchirement. Alors oui je m'occupe comme je peux.  Je ne t'ai pas abandonné et je n'ai pas été voir un autre homme. Lorsque je suis rentrée, déjà triste, j'ai vu sur mon téléphone tes sms... J'ai été scotchée, abasourdie... Je suis désolée de e choix que tu as fait d'être "célibataire" aux yeux des autres, je n'y suis pour rien. Mais lire tes mots si cruels alors que tu sais que j'aurais préféré être avec toi. Tu pars dans des délires quand tu es ainsi et tes mots sont du poison. Tu n'as pas à être jaloux, je tiens à toi. Tu me dis de te rappeler pour midi. Je te rappelle et tu ne décroches pas. Tu m'insultes,   (VTFF) moi ! Après ça tu me dis "ben moi je vais te faire pareil, je ne décrocherai pas" . Sans parler des autres sms qui ont suivi... Je suis navrée de ton choix, de tes mensonges. Mais enfin, ce n'est pas la fin du monde ! Des Dimanches tu en auras pleins d'autres. Ce n'est pas la peine d'être aussi désagréable avec moi, de me faire payer tes manques, tes frustrations, tes peurs. Je n'ai aucun choix, tu m'as condamnée, alors "Adieu", puisque tu le dis si bien par SMS."

Un dimanche de pluie, le 14 juin 2015

  • Les sms c'est pas la vraie vie, c'est de la lâcheté numérique ! la vraie vie c'est de faire l’amour sous les draps tout piquants encore de miettes de pain frais acheté à l'aube, juste après le pipi du matin. Entre le portable et l'amour, il n'y a bien souvent qu'une prostate qui vous sépare :o)))

    · Il y a environ 7 ans ·
    Gaston

    daniel-m

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