Que restera-t-il ?

Jo Todaro

Quand le vent du suicide nous souffle ses caresses

Quand de forme insipide, la mort devient promesse

Et quand le vent du nord nous vomit ses offrandes

A travers et à tort, autant de propagande


Que l'on soit vieil enfant ou adulte ordinaire

Croyant tuer le temps à compter les prières

Que l'on ait bien vécu, ou bien qu'on l'ait cru

De sagesse ou d'abus, ne changera l'issue


Que restera-t-il à, l'heure de la dernière heure ?

Les cendres d'un combat comme ultime lueur

Des parfums de fumée en dernier paragraphe

Et puis la liberté brochée en épitaphe


Mais que restera-t-il de nos vies illusoires ?

A dompter l'indocile, à masquer les cauchemars

Elever en possible, ce qui était probable

A transformer l'horrible rien qu'en acceptable


Quand le temps persuade de rembourser nos dettes

Une simple grenade qui explose à la tête

Et quand les jours qui filent nous allongent d'avantage

De leur tango subtil au fond du marécage


Et s'il ne restait rien au jour de l'épilogue ?

Rien qu'un peu de venin, que des vapeurs de drogue

Que des reliques dressées, apaisant notre peine

De n'avoir existé qu'en trainant lourdes chaînes


S'il faut mourir enfin je fais le dernier vœu

De mourir de chagrin à défaut d'amoureux

S'il faut enfin crever j'émets le dernier souhait

De m'éteindre énervé pour ne rien oublier

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