Quel con le temps !

arthur-s

Arrête de courir, bordel !

J’ai pas fini d’écrire le monde.

Tu dois bien rire, toi l’éternel,

Et, du même jaune que la Joconde.

Laisse-nous un peu rêver demain

Sans ligne finale au bout de la piste,

Lâche-nous un peu, bandit, vaurien !

Tu crèveras seul, sale égoïste !

Arrête de pourrir, rebelle !

J’ai pas fini de dire aux gens

Qu’avec ma femme c’est éternel,

Que ses yeux bleus, j’me baigne dedans.

Toi, tu t’la joue et traces ta route,

Et mes chocottes t’emboîtent le pas.

Toi tu t’en fous, sans aucun doute…

Moi et mes potes, on t’le r’vaudra !

Va au bout de tes rafles, dictateur !

Et fais tes armes au fil des ans,

Décompte, mais sache que viendra l’heure,

Où tu cesseras d’être important.

Tu f’ras moins le malin sans jouer ta ronde,

Sans tes aiguilles pour tricoter,

Sans ton automatique, mitraillette à secondes

J’ai pitié de toi, triste désarmé.

Tu dessines l’après en tournant

Et tu gommes tout sans laisser de traces.

J’suis pas ton brouillon vieux, vas, temps,

Laisse-moi avancer le vent d’en face.

J’y peux rien si on t’a pas appris,

Si tu ne sais faire que passer

Alors que le futur, c’est la vie.

Trouve-toi un autre pour pleurer.

J’ai encore trop de trucs à faire

Pour que tu viennes coller ton nez,

Pour que tu grouilles mon atmosphère

D’un forfait de vie limité.

Ton tic-tac me donne la frousse,

Il fout des rides aux sentiments,

J’veux pas attendre que tu m’pousses

Parce que pour toi c’est le moment.

De toute façon j’te retrouverai

Pour toutes les claques que tu mérites,

Pour tous ceux qui disent qu’en vrai

Et ben le temps, il passe trop vite.

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