QUI ?

paratge

A devoir faire un choix, mon sang entier se glace, L’une habite les cieux, l’autre le firmament.

J'avance sous la nuit obscure et sans étoile
Ma vision s'est fermée en ce huit août dernier
Et le triste horizon que chaque pas dévoile
Est ce noir sidéral qui veut m'accompagner.

J'ai vu, à deux reprises, éclairs éblouissants,
Des lueurs éphémères qui m'ont tourné la tête,
Mais qu'il est bon de croire, sur la pente glissant,
Que l'espoir n'est pas mort et que l'enfer s'arrête.

Ma petite a ouvert une nouvelle faille
Bien plus vertigineuse que je ne le croyais,
Certes, elle avait l'aspect d'un nouveau feu de paille
Mais c'est sous sa ferveur qu'à force je ployais.

Elle a tout de ce qui peut paraître anodin
Pour mon esprit avide d'un bel incendie
Car elle est bien trop loin de la fille d'Odin
Qui m'a jeté ce sort, dont l'amour je mendie.

Pourtant, pas après pas, elle a creusé sa place
Et je vois nulle borne  à son attachement.
A devoir faire un choix, mon sang entier se glace,
L'une habite les cieux, l'autre le firmament.

Mais il devient urgent de taire la menace
De me voir devenir un horrible salaud
Qui pense à la première quand l'autre il embrasse
Sans prendre position, sans se jeter  à l'eau.

Je ne veux pas passer le reste de ma vie
A voir avec dégoût mon visage, au matin,
Et d'y cracher dessus toujours avoir envie
Pour humilier sans fin cet ignoble pantin

Pour autant, en blesser aucune je ne veux.
Qui serais-je encore si, enlaçant ma mie,
« La pauvre » je pensais en formulant le vœu
Que l'autre aille mieux, qu'elle se trouve un ami ?

Je veux être sincère, honnête et authentique
Et un ultime pas va diriger ma vie.
Que la nuit me libère ou qu'elle me panique
Du choix que je ferai, je serai fort ravi.

Signaler ce texte