RAÏATEA

Marcello Pandolfi

RAÏATEA

                                               

 

 

           

                        La fenêtre de l’écurie laisse filtrer la lumière du jour. Une ombre glisse sur un mur. Et celle qui se trouve là, est habillée d’une robe sombre et soyeuse. On dira qu’elle est une femme-animale. Elle tend vers lui tout son être, les yeux fermés comme une première communiante.

                        Albert, qui est mon Maître et qui m’entraîne, ne cesse de crier haut et fort,  que je suis une femelle de belle race.

                        Bien sûr, je n’ai pas du pur-sang, le regard hagard qui flotte. Je ne suis pas issue biologiquement d’une consanguinité, et je n’ai pas la nervosité d’un étalon dont on ne sait jamais s’il faut craindre un danger.

                        Je suis entraînée à toutes sortes d’épreuves, chaque jour que Dieu fait. Lorsque mon Maître m’ordonne d’exécuter une tâche, je me tiens droite et je le regarde fixement dans les yeux. Il m’arrive parfois de lui désobéir. J’incline alors ma tête vers le sol entre mes deux bras tendus que je nomme ainsi, et qui sont mes deux pattes avant.

« Tu te souviendras que dans le langage hippique, ce sont tes jambes. »

Il m’arrive de lui cracher à la figure ou frapper du sabot ; danser avec lui.

Il apprécie tout de mon tempérament sanguin.

Il me cingle les joues , me parle , me fait un clin d’œil , embrasse mon nez, caresse ma crinière comme une chevelure de femme fatale avec ses doigts effilés et tendres que je sens courir sur mes chairs et qui me procurent tant de sensations indescriptibles , me lave , me sèche, me brosse , tâte mes mamelles qu’il trouve belles , plonge son regard bleu dans le mien jusqu’aux tréfonds de mon âme.

Je sais qu’il m’aime.

                        Je vous rappelle, à vous Mesdames, que nous devons, nous femelles, nous conformer aux règles qui régissent les accouplements et qui, bien sûr, nous sont dictées par nos maîtres.

                        Je suis de la catégorie proie mûre, avec cette croupe pleine qui fait des envieuses. Et c’est avec le plus bel étalon que je m’accouplerai lorsque le moment sera venu.

Mais pour l’heure, je ne suis pas encore enceinte.

Dans tous les cas, les mâles là-dedans sont toujours gagnants. Ils repartent indemnes sans laisser de traces de rien, si ce n’est à l’occasion, une petite goutte de leur semence si précieuse. Nous, femelles, bien sûr, sommes muettes.

J’aurais tant aimé naître femme-girafe aux taches polygonales et dépourvue de cordes vocales pour dominer, grâce à ma taille tous ces jeunes hommes. J’aurais vécu exposée sous le soleil des grandes steppes d’Afrique. Ou encore femme-zébresse, car je  ne sais comment vous l’expliquer, j’aurais mastiqué durant des heures et des heures, des herbes séchées, dans des endroits ombragés.

Les girafes ont le cœur sensible pendant que les zébresses sont mues par une sorte de stoïcisme qui en fait des bêtes fatales.

Mais pour l’heure, Albert me rappelle que nous devons travailler main dans la main.

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Moi-même, pour ne pas me citer, je me considère avantageusement lotie dans ce haras.

J’ai du pain sur la planche,  et mon avenir assuré.

En ce matin de printemps, pliée en deux, les lombaires un peu douloureuses, je ramasse les tickets qui se trouvent à portée de mes jambes . L’hippodrome en est jonché, il n’y a qu’à se baisser et se servir. Personnellement, je trouve  que les gens sont indisciplinés, malgré les sommes pharaoniques qu’ils misent dans des paris. Mais le problème, c’est qu’il faut toujours finir par se redresser, et croyez-moi, avec mes cinq cents quatre vingt  kilos de chair et de muscles, c’est là que le bas du dos blesse ! Alors, sachez que pour éviter un éventuel claquage, et après mûre réflexion, et mille tentatives, je me relève lentement, millimètre par millimètre d’abord, puis centimètre par centimètre, grimace après grimace, et enfin un large sourire qui me permet de montrer ma superbe dentition de cheval, sans laquelle, mon charme de femelle n’agirait point.

Ouf !

Il n’empêche que je ne suis pas au bout de mes peines.

Mon Maître me signale qu’une réunion vient à peine de commencer, et il y a huit courses au programme…

Pour ce faire, j’ai plutôt intérêt à être en super forme. Et sachez qu’il ne me fait aucun cadeau. Evidemment, j’aurais moins mal de dos si j’avais un pic pour ramasser ces foutus papelards que les gens jettent comme des gros dégoûtants mal éduqués, comme les types qui se coltinent les papiers gras, les mégots de cigarettes , les kleenex, et autres saloperies dans les rues des villes ou dans les jardins publics ! Si encore j’étais sûre de trouver quelques billets de banques , enfin bref la fortune quoi ! Il faut pas rêver, cela ne m’arrivera jamais, car je suis condamnée toute ma vie à galoper de toutes mes forces afin d’offrir le meilleur de moi-même à mon propriétaire, et dans un premier temps, à mon entraîneur,  que je porte aux nues, comme mon cœur bat dans mon corps. Et puis je ne peux pas me permettre de parier, en fait, oui pourquoi pas, mais uniquement sur moi-même, alors je peux vous affirmer, et sans prétention aucune,  que je suis la meilleure jument de tous les temps. Mon boulot, que j’appelle boulot récréatif, c’est de récupérer également les paris des autres : ces boulettes de papier blanc rageusement chiffonnées par des joueurs déçus, bien lisses tout droit tombées d’une poche de blouson en cuir qui coûte une fortune ou d’un portefeuille en crocodile que l’épouse ou l’amante leur a offert. et tant pis pour eux ; il n’avaient qu’à parier sur moi, ces joueurs déçus qui vident leur compte en banque tous les jours.

Dans tous les cas, je grappille précautionneusement ce que les autres gaspillent, dans l’espoir de dénicher des tickets gagnants jetés ou perdus par des parieurs émus, étourdis ou encore maladroits.

Voici comment je procède : je remplis ma gueule autant que je le peux, et le soir venu , tranquille dans mon box, j’épluche tout : je note bien l’arrivée de chaque course sur un petit calepin que je planque  discrètement dans la paille à l’abri des regards indiscrets,  même les tickets déchirés, parce que ça ne veut rien dire, les parieurs peuvent très bien déchirer un ticket par erreur ou par précipitation, ou sur le coup de la colère. Je suis consciente qu’ils voudraient gagner à tous les coups, comme au loto.

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En règle générale, ça ne marche pas trop mal, car je trouve toujours dans le tas sept ou huit tickets gagnants, plus ou moins intéressants.

Mon plus gros coup ? c’était il y a deux ans environ. Bien sûr je ne vous connaissais pas, un couplé avait rapporté douze mille euros. Et je les ai offert à mon entraîneur. Ah ! si je pouvais ramasser autant aujourd’hui, ce serait la fin de mes soucis, et mon Maître serait heureux comme un roi.

Toute à ma réflexion, et sous ce beau ciel bleu de printemps, je réponds d’un vague signe de la tête au «  Comment tu vas ma Chérie ? » d’un collègue que je croise à l’entraînement. C’est un bel étalon comme je les aime, quand parfois je le trouve orgueilleux à mes yeux. Je suis consciente qu’il me drague et que je ferai bien son affaire. Et lorsque je me prends à rêver, seule, la nuit, je l’imagine brutal mais opérationnel, car il faut quand même un peu de brutalité si l’on veut arriver à la jouissance. Il me prendrait, là, devant mon Maître, sans pudeur et avec joie.

Il serait mon dompteur.

Jeudi 18 mai 20..

Mon Maître qui me précède m’amène tout près de lui, me murmurant au creux de l’oreille quelques mots doux, du genre : « Tu vas voir, ça va te plaire, et même si tu ne me donnes pas un joli poulain, tu auras du plaisir ! Tu ne dois pas rester seule. Tu es belle et séduisante, jeune, et tu dois enfin connaître l’amour ! »

Dans le giron des mâles, les femelles ne sont pas toutes expérimentées, et de ce fait, vierges de toutes blessures.

Puis viennent ces mâles flanqués de leurs proies plus mûres, alors marquées celles-là de meurtrissures ça et là.

En règle générale, les dompteurs entendent se consacrer à l’activité de va-et-vient avec leur verge.

 Il a l’air concentré, lui, mon rustre. Je l’imagine, tel un être humain, tomber le pantalon, et d’un coup de dents déchirer l’enveloppe qui contient une pellicule lubrifiante à la manière d’un condom.

Il a l’air concentré de qui ne veut pas être dérangé pendant qu’il l’a fait glisser depuis le gland jusqu’au pubis.

Il ne viendrait pas à l’idée des femelles, pendant cette opération délicate, de faire un pas ou d’émettre un son.

Planté là, sur ses quatre jambes, mon dompteur, trop excité, a laissé s’échapper quelques gouttes. Il s’est interrompu un instant pour respirer et se calmer sous la direction de mon Maître.

Son sexe frétille, comme il est normal, que frétillent les premières minutes, les sexes des humains qu’ils viennent ainsi d’enrober.

Alors mon Maître s’approche et me dit ce qu’il attend de moi. Je suis, pour la première fois de ma vie, femelle utilisée. Il ne veut pas me voir excitée mais immobile et obéissante. Et si je venais à bouger des bras et des jambes, si seulement je remuais la tête, c’est que mon dompteur me l’aura demandé.

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 J’acquiesce.

Je fais signe que oui. Et c’est sans rompre ce silence, d’ailleurs, qu’on vient nous séparer…

Je tourne la tête en direction de la fenêtre pour admirer le paysage.

Mon Maître me trouve, cette fois-ci, infiniment plus belle et il a envie de pleurer.

En conclusion, les dompteurs sont des vainqueurs.

Et faire jouir une bestiole de mon espèce, ce n’est pas donné au premier venu ! Quelques étalons qui avaient été diagnostiqués comme des caïds par mon Maître, s’y sont cassé les dents. Mais je vous signale que le terme « étalon » me gêne parfois. Pourquoi ? Parce que tout simplement il exerce une fois de plus sur nous femelles, une sorte de puissance animale. Certes, à notre époque, il y a encore beaucoup de travail à faire en ce qui concerne la parité. Il est déjà difficile d’y trouver un juste milieu dans l’espèce humaine, alors dans l’espèce animale, n’en parlons pas, d’autant plus que nous sommes privés, les uns comme les autres, de la parole. Nous ne pouvons nous exprimer qu’au travers de nos coups de sabots, ou de nos performances sur le terrain.

Effectivement, le dompteur peut être à la fois notre entraîneur comme notre fiancé.

On ne cesse de me rabâcher que je suis une belle femme, et que la chance me sourira un jour ou l’autre. Et sans prétention aucune, mon propriétaire s’est vraiment enrichi grâce aux hippodromes.

Mais je lui ai dit que la chance finit toujours par tourner…

Aujourd’hui, c’est tout bonnement pour se payer la dernière bagnole à la mode, que je me torture le dos à m’en faire une hernie discale. Il faut que je me débrouille avec les moyens du bord pour qu’il ramasse au moins quelques milliers d’euros ; c’est ce qu’il doit à son concessionnaire. Cette fois c’est sérieux, il n’hésitera pas à me congédier si je ne lui donne pas satisfaction. Pour peu que ma saillie ait raté, par dessus le marché !

Et tout échouer à son âge, serait dramatique à ses yeux. Ce serait la vraie déchéance. Enfin…

Et mon dos en compote ?

« Raïatea, je ne suis pas le responsable d’une association charitable . Tu dois obéir aux ordres. Ton comportement, ces jours-ci, est inacceptable, tu comprends ? Inacceptable ! Je m’en remets à Albert. »

Et mon dos en compote, là-dedans, qu’est-ce que tu en fais ?

Silence radio.

«  Qu’est-ce qu’elle croit, que je vais cambrioler une banque pour me donner des grands frissons ? »

Je lui rétorque que lorsqu’on n’est  plus capable d’assumer son boulot, on fait autre chose. Un point c’est tout. Et lorsque je ne pourrai plus galoper comme une folle dingue, et que je ne rapporterai plus suffisamment d’argent,  je retournerai à mon passe-temps favori qu’est la méditation.

Aïe ! Décidément, mes disques ne veulent pas se décoincer aujourd’hui…

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Il va falloir que mon Maître prenne une décision si mes douleurs ponctuelles venaient à s’aggraver.

Mais pour tout vous dire, ce n’est que passager tout ça, et que lorsqu’il me traite de pimbêche, il n’a pas tout à fait tort.

Je suis une capricieuse de haut niveau à mes heures, et je suis consciente qu’il apprécie mon attitude.

J’aurais bien envie de m’asseoir sur un banc, ou me rouler dans la poussière, mais je n’ai plus le choix . Il va falloir que je m’y jette.

Le départ de la quatrième course sera donné dans huit minutes très exactement. Les joueurs sont encore aux guichets, un œil sur l’évolution des cotes, attendant le dernier moment pour arrêter leurs paris.

J’enchaîne soupir sur soupir. La tribune se remplit de nouveau, mes collègues sont sous les ordres. Un récalcitrant refuse d’entrer dans les stalles, ce qui agace son jockey.

Les pousseurs jouent des épaules ; enfin son cheval cède . Le départ est donné aussitôt. Les parieurs commencent à se faire entendre.

Quant à moi, je n’ai presque plus conscience de cette foule en délire. C’est presque mon quotidien. Ma façon de vivre depuis que je suis venue au monde.

Pourtant le son monte progressivement, chacun y allant de son encouragement. Je n’ai pas le choix.

A l’approche du poteau d’arrivée, c’est l’explosion, ça hurle, ça vocifère ! Et brusquement plus rien.

Quelques injures fusent, des rires aussi, des poings serrés au fond des poches, et des poings levés en guise de victoire, des poings rageurs appelant la revanche, des tickets froissés en boulettes de papier et jetés avec force .

Je ne prête même pas attention à tous ces gens excités. Je me dis que cette fois-ci, je ne ramasserai plus les détritus qui vont joncher le sol. J’ai mieux à faire. Mon jockey n’a pas l’air vraiment satisfait de ma prestation., quand aussitôt les visages replongent dans les journaux de pronostics.

Il faut préparer la prochaine course, repasser au guichet, toucher ses gains pour certains, ou continuer de vider son compte bancaire pour d’autres, le tout pour quelques millilitres d’adrénaline.

Je ne me sens pas du tout concernée par toutes ces opérations à effectuer.

Je reviens soudain à la réalité.

J’ai senti quelque chose heurter mon sabot gauche, juste sur ce satané mal. Et si le pédicure pour chevaux n’existait pas , et si nous n’étions pas suivis tous les quatre matins par le véto, les parieurs, et notamment les propriétaires, s’en mettraient moins dans les poches.

Mais ce n’est pas le cas.

Je constate depuis quelque temps, que mes visites chez le manucure ont progressé. Albert a un véritable souci de me voir non seulement en très bonne forme physique et psychologique, mais il exige de moi,  une image parfaite.

La maison Chanel ne m’a pas encore fait signe pour un défilé de mode.

Pourquoi pas !

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J’étais en train de regarder les gens en haut des tribunes, lorsque Albert m’a prise par le filet pour m’amener me promener un peu avant la cinquième course, dans le paddock.

Je remarque de suite qu’une consoeur me mate d’un mauvais œil, sa grosse tête d’idiote tournée vers moi.

Je fais semblant de l’ignorer, quand mon Maître me fait passer devant elle.

Elle envie sûrement  mon charisme de jument bien entretenue. Et bien éduquée.

Mais très vite, il nous faut décamper d’ici, avant que le propriétaire arrive. (Que nous le voulions ou non, nous sommes et resterons jusqu’à notre mort, des femelles dociles telles des objets, à moins que…)

Les toilettes, c’est le seul endroit spirituel dans notre vie, où nous pouvons nous retrouver avec nous-mêmes, et faire un point avec nos petits bobos de femme…

Allez ! encore des centaines pour ne pas dire des milliers d’euros qui seront misés sur nos croupes !

Autant croire au Père Noël une fois de plus…

Bon sang, Albert a si bien perdu l’habitude de parier qu’il n’y a même pas pensé. A cet instant où je vous parle, il n’arrête pas de me cajoler avec ses mots bien à lui : « J’espère que tu vas au moins gagner cette course, hein ? Tu entends ce que je te demande ? Et si tu me fais ce cadeau-là, je te changerai de box. Et pourquoi pas, je t’achèterai. Et je ne serai plus ton entraîneur, mais ton propriétaire. Et tu ne seras plus ma  chose . Ok ? »

Je préfère me boucher les oreilles, que d’entendre ce genre de banalités.

L’esprit léger, et la tête dans les nuages, je ramasse au sol des brindilles de paille qui traînent ça et là, ignorant mon Maître.

Tiens, je n’ai même plus mal au dos !

Il me faut expressément inventer un autre mal. Pourtant je ne suis pas hypocondriaque ?

C’est fou ce que ça peut vous faire, l’espoir…

Ils ouvrent tous leur journal. Déjà la cinquième course.

S’ils veulent s’enrichir, c’est le moment ou jamais.

Rikita, la jalouse,  est bien placée, la garce !

Hasard n’est pas mal non plus…

Un sourire aux lèvres, je lève le nez de mon journal. Ca pour un nom prédestiné, c’en est un ! Sa dernière chance de payer l’intégralité de sa bagnole, et de renouer enfin avec la victoire…

Mais la partie n’est pas encore gagnée.

J’ai comme une impression de ne pas compter dans le paysage ?

Ils vont voir ce qu’ils vont voir !

Les surprises, ça me connaît.

Histoire de me donner bonne conscience, je me dis que quand j’aurai fait gagner le pactole à mon propriétaire, et une bonne solde à mon entraîneur, je quitterai définitivement la scène, et je regagnerai ma liberté….

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Le départ est donné.

Mille huit cents mètres à parcourir, c’est très vite fait lorsqu’on est en super forme, ce qui est mon cas aujourd’hui, en un peu plus de deux minutes…

J’exagère ? Non !

 En y réfléchissant  bien, c’est tout de même assez long pour avoir le temps de faire une crise cardiaque.

 Heureusement que le docteur a vérifié mon cœur voici deux jours.

A l’approche du poteau d’arrivée, j’entends des hurlements au loin, en plus des coups de cravache que me file mon jockey, et qui me propulseront je ne sais où… .

Quant aux deux autres, ils finissent péniblement septième et dixième.

Nous ne traînons pas des pieds.

C’est sûr que t’es une véritable pimbêche, me dit mon entraîneur en réajustant sa casquette, une larme au coin de l’œil.

Et c’est à son tour de souffrir.

«  Tu m’as filé ton mal de dos ! »

Sur l’hippodrome, les hauts-parleurs claironnent le début des opérations de la sixième course.

Mon  Maître est déjà trop loin pour que …

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Je pose là mon crayon.

Voilà plusieurs heures que j’écrivais.

Je me suis souvenue qu’une fois…

Puis je me suis dirigée vers la chambre à coucher, non, le box, rejoindre mon Albert, à moitié allongé dans la paille.

Délicatement collée à lui, j’ai caché mon nez dans ses cheveux drus qui sont étonnamment en bonne santé, comme son esprit.

L’ombre qui se projette sur le mur, dans la pièce à côté, est sûrement le fruit d’une liaison…

Et je me suis endormie sur cette réflexion.

                                                                        FIN

                                                                        7

                       

 

                       

 

 

 

 

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