Récit d'une nuit

koya-al-gaad

La lune baignant les pavés de Nîmes,
On ressortait des abîmes.
Trois êtres animés s'élançaient
A la découverte de la liberté,
Bénis des dieux ce soir là
Par au moins deux fois!
L'esprit ouvert, déambulant,
Vacillant, tournoyant
Et baignant nos yeux de mille lumières,
Dans la nuit froide les rencontres réchauffent l'air.
Sur mes pages restent marquées,
Comme dans chaque voyage initiatique,
Les âmes rencontrées
Et les moments magiques.
Cette nuit là a commencé
A nous trois, trois tarés,
Le nez planté dans un verre bien serré,
A balancer un jeu pourtant banal
Mais bien joué.
A cracher des parts de nous,
Anormal,
A s'faire prendre pour des fous...
Dans un baiser je t'ai vu femme
Et déjà tu m'as plu,
Je l'avoue je t'ai voulu
Belle dame.
A la Maison Carrée,
Miguel et son flamenco dans les escaliers,
Toute une route derrière cette guitare mal accordée.
J'ai senti du chagrin
Dans ses chants et dans son vin,
Mais l'espoir de la bonté
Qui ne cesse de perdurer.
L'orchestre s'est agrandi
Dans l'heure qui a suivi:
Trois autres voyageurs
Venus avec leur guitare, avec leurs coeurs.
Mélange des musiques arabes et d'Espagne,
Que l'émotion nous gagne!
Et je joue le tempo
Sur une brique de jus réchaud...
Et quand tu viens t'appuyer entre mes jambes
Je sais bien ce qui nous tente,
Ce rapprochement n'a rien d'une maladresse
Dans la moiteur épaisse
De nos souffles du printemps...
L'alcool est monté au crâne
Et l'on ne voit plus très bien,
Vers l'hôtel on reprend le fil d'Ariane,
Vacillantes, on se tient la main.
Au coucher, dernier baiser
Qui s'enflamme au toucher,
Chambre 304 annoncée
L'on n'a su que s'embraser!
Chaleur, langueur, silence,
Douleur, douceur, transe...
Et tes courbes sensuelles,
Enivrance textuelle,
Quand je brûle de ta folie animale,
fond sous tes caresses sentimentales.
Tu m'as presque combattue
Quand tu m'as voulu dévêtue,
Du sang séché
Sur mes lèvres mises à nu...
Tu m'as réveillée,
Jeune louve blessée,
Et sous cette lune j'adore encore un peu l'aurore
Pendant que se mêlent nos corps, car
Quel étrange binôme,
Qu'une louve et une lionne...

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