Reflet

Christian Lemoine

Rêves éternels à la beauté recluse en des poches de givre. Echos fébriles emportés dans le pépiement des passereaux. Vous vous cachez sous la feuille morte, malin plaisir de la dissimulation, tandis qu’un moindre souffle vous oublie, comme un péché véniel laissé sans absolution sur le velours honteux d’un prie-dieu. La mélodie tout juste audible. L’aria fredonné, entre la joie détruite et la prostration des futurs. Qu’allez-vous soupirer à la marge des quotidiens pour perpétuer vos éclats ? Il en est qui vous désirent encore, chercheurs inassouvis d’une corolle à épanouir. D’autres vous écrasent, inconscients même de leur forfait. On vous devine pourtant, qui glissez malicieux au fil des fossés gorgés d’eau, simple reflet du ciel clignant sur le tranchant d’une herbe courbée vers la surface.
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