Réponse à ton message public

gpc

Tiens je repensais à ton message public sur ton mur facebook, qui était encore là il n'y a pas longtemps, mais je ne le vois plus. C'est curieux de laisser traîner un message public pour dire dans l'air comme ça qu'on doit des excuses à des gens. Encore aujourd'hui je réalise les dégâts de tes humiliations quotidiennes. J'étais le moins-que-rien, le sous-homme qui ne savait pas faire un créneau ou cuisiner un plat. Mais si jamais il m'arrivait de réussir un plat il ne fallait surtout pas que je s'en sois fier. Je n'avais pas le droit d'être autre chose qu'un raté. Je n'avais pas le droit de réussir. Si je t'achetais un t-shirt et que par hasard j'ajoutais à mon panier un bracelet pas cher exposé à la caisse, en me disant qu'il te plairait peut-être, je me faisais lyncher. Encore des semaines plus tard, des mois plus tard, indéfiniment, j'étais ce pauvre mec qui t'avait acheté un bracelet en plastique. Ma seule virilité c'était d'en pleurer sans que ça se voie. L'amour qu'il y avait derrière ce bracelet n'avait aucune importance. Tes reproches, tes humiliations incessantes, la liste est longue. Tout ce mal que j'ai accumulé. Je pourrais écrire des pages comme ça, je les ai déjà écrites. Mais tu m'as laissé quand tu n'avais plus besoin de moi. En fait tu m'as toujours pris quand tu avais besoin de moi, voilà à quoi tout ça se résume, voilà ce que tu es. Et tu y as mis un terme sans te soucier de la douleur exquise qui m'attendait. Pas un instant. Trop à l'aise dans ton égoïsme. Et surtout tu as nié tout ça. Tu as menti. Pas une seule fois tu ne t'es excusée. Pas une seule fois tu n'as reconnu ton égoïsme. Ta lâcheté. Je me faisais déjà violence pour toi avant que tu ne t'attaches officiellement à moi, pendant de longues années, prenant sur moi. Sans que tu ne le saches, ou en te laissant le luxe de feindre que tu ne le saches pas. Et je l'ai payé avec pas moins de violence, et je l'emporterai avec moi, sur toute ma route. Parce que c'est ce que tu as voulu. Tu as réussi. Voilà ce que tu dois savoir si ce message public c'était pour apaiser ta conscience, si c'était pour savoir avec quoi tu dois vivre. Ces excuses que tu dois (mais peut-être que je rêve en me croyant potentiellement concerné), ce message ne les fera jamais disparaître. Elles ne disparaitront jamais. Parce que tu n'as jamais voulu qu'elles disparaissent.

  • Il y a des êtres, comme cela, qui peuvent vous détruire en vous humiliant, vous rabaissant même devant les autres. Votre texte en fait ressortir toute la douleur.

    · Il y a presque 9 ans ·
    Louve blanche

    Louve

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