Réponse à tous les pragmatiques qui n'aiment pas les romantiques

A tous ceux qui nous parlent de réalisme prosaïque, ces fanfarons de la boîte à images, les qui font dans le concret planifié sans jamais se poser de questions, surtout lorsqu'il s'agit de détrousser pragmatiquement les pauvres, je dirais que leur réalité n'est sans doute qu'une interprétation de ce qu'est vraiment la réalité, même si elle semble acquise pour eux, une notion subjective qu'ils ont inventée pour l'associer à celle de notre avenir programmé... Il y en a pourtant une par être vivant, de cette bon sang de réalité qu'on perçoit à chaque seconde à travers nos cinq sens, avec cette formidable intuition quasi chromosomique qu'on a d'elle... Elle nous procure toute la palette de sentiments dont on a besoin pour nous sentir en vie... En ce sens, je crois qu'il y a autant de réalités différentes qu'il y a d'êtres vivants... La coccinelle, le hérisson, le chêne ou la fourmi sont autant de planètes inabordables, parce que leur univers nous est à jamais inaccessible... Des mondes et des mondes qui échappent à notre perception des choses, tant il est vrai que chaque molécule de vie a ses propres aspirations, combats et craintes... Et je me demande même si ces minéraux balayés par le vent et la pluie, parfois même les océans qui les rongent années après années, n'ont pas une perception aussi profondément intime que la nôtre, de la densité de ce qui les entoure et interagit avec eux... Après, de temps en temps, j'aime bien être largué comme ici, parler de tout et de rien, de présent et d'éternité, du grand large et des goélands, en buvant du vin blanc pour des filles en vadrouille, réelles ou rêvées, qui aiment l'ivresse et puis aussi Verlaine...