RÉSILIENCE

Abel Skp

Belle fleur en lointain pré nichée, Sans pareil est ton parfum si doux.

I–

 

Depuis il cherche la fleur sapide

Du bonheur dite « La plus jolie. »

Souvent, seul il voltige intrépide

Au pays qui aux épines s'allie.

 

Jour, nuit, il vole de fleur en fleur ;

Las ! Nulle part il ne l'a trouvée.

La peine nourrit de sa pâleur

Ce brave à la patience éprouvée.

 

Sans repère et son espoir brisé,

Il se perd sous un ciel sans rosée :

Le jardin de la Mélancolie !

Pareil à l'Humain qui touche lie

Dans sa quête d'élixir prisé,

Combien son rêve est une folie

Que ses larmes auront arrosée !

 

II–

 

Diantre ! Misère ! maudit le sort !

Ainsi vient sonnant l'écho : « Va ! Ose ! »

Tel après nuit le soleil ressort,

Son ardeur renaît du temps morose.

 

D'âme enhardie il poursuit sa route

Pour la précieuse au faste divin.

L'espérance dissipant les doutes ;

Se dit-il : aujourd'hui ou demain,

Le lendemain ou le jour d'après,

Du fin nectar je m'enivrerai.

 

Nature faisant, plus tôt que tard...

Que voit-il là ? Des myrtils hilares.

Entre herbes et du jaune épars

Se distingue une fleur bien diaprée,

Qui resplendit au beau cœur du pré ;

Les myrtils dardent le fin nectar.

 

Eurêka ! S'arrête son chemin ;

Le périple n'a pas été vain.

 

III–

 

« Après la pluie, le beau temps » dit-on,

Dans l'insuccès il faut rester fort ;

Et le bonheur vaut bien le dicton :

« Le triomphe est au bout de l'effort. »

 

Belle fleur en lointain pré nichée,

Sans pareil est ton parfum si doux.

 

Béni qui accomplit l'odyssée !

 

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