Retour vers la réalité

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Barbara et Benjamin, les enfants d'Olivier et de Nelly reçurent en même temps le même e-mail:

- Nous partons en vacances pour le Lubéron le  1er Juillet à cinq heures le matin, tenez-vous prêts avec vos bagages!

Cette lecture les laissa stupéfaits, leurs parents étaient parfois un peu bizarres mais là, ils restaient sans voix! Ils étaient en quelque sorte convoqués pour les vacances. C'était bien le genre de leur mère: tout planifier, tout organiser mais sans demander l'avis de personne.  Curieusement et simultanément ils répondirent par le même canal par un laconique:

-Ok à vendredi 5h, comme s'ils n'habitaient pas la même maison!

Le 1er Juillet, le soleil éclairait déjà la capitale quand deux réveils résonnèrent en même temps que la sonnerie stridente  d'un téléphone. Les bagages étaient alignés dans l'entrée, la table du petit déjeuner dressée. Le dossier de la location de la maison du Lubéron voisinait avec les chargeurs des téléphones portables. Elle avait pensé à tout. C'est le cœur léger qu'elle bondit hors du lit, un sourire de satisfaction éclairait son visage malgré l'heure matinale. Olivier faillit se rendormir, vaincu par une surprenante fatigue. Nelly insista, le secoua et alla préparer du café dans la cuisine. Les enfants arrivèrent les yeux mi-clos et s'affalèrent autour de la table. Olivier n'avait toujours pas bougé. Nelly le bouscula, lui rappela qu'en ce début Juillet l'autoroute A666 serait vite saturée. Dans un effort proche du désespoir Olivier se jeta sous la douche. Il avait les jambes lourdes comme après un marathon, sport qu'il pratiquait régulièrement. Mais cette fois il n'avait pas couru depuis trois semaines! L'odeur du café et du pain grillé le sortit de la douche. Il ressentit un léger vertige en se saisissant d'une serviette. Il aperçut son visage, livide dans la glace. Il respira profondément,  se ressaisit et se força à rejoindre la table du petit déjeuner .Enfin prêts ils rassemblèrent les bagages et se dirigèrent vers le garage.

Olivier se mit au volant de la puissante Audi Quatro

-Direction le sud! s'écria t-il! d'un ton qu'il voulait communicatif. Nelly ajusta se lunettes de soleil avant l'ouverture du garage. Les enfants ne parlaient pas.

Ils sortirent de Paris assez facilement. La situation se compliqua à l'entrée de l'autoroute. Toute la capitale semblait s'être donnée rendez-vous au même endroit. Sur quatre files  se déroulait un ruban ininterrompu de voitures, toutes chargées comme pour une transhumance. Olivier soupira,  son Audi piétinait dans ces ralentissements. Ils patientèrent une bonne heure roulant à faible allure.

Nelly avait remarqué l'air absent d'Olivier. Elle le questionna mais il éloigna d'un geste sa réponse. Elle n'insista pas .Son téléphone portable sonna. L'écran affichait "inconnu", elle raccrocha sans répondre. Après une longue attente au péage, la circulation finit par se réguler et se fluidifier. L'Audi faisait rugir son puissant moteur .Les deux adolescents, à l'arrière dormaient, écouteurs grésillant dans les oreilles.

Olivier roulait depuis quelques heures, luttant contre une sensation de malaise. Il jeta un regard dans le rétroviseur. Benjamin, son fils, qui avait obtenu son permis de conduire six mois auparavant, agitait sa tête au rythme de la musique, mais avait les yeux ouverts.

-Cela te dirait de conduire un peu?

Benjamin, ôta les écouteurs, il n'avait entendu que "conduire un peu" Olivier renouvela sa question. Son fils interloqué demanda:

-Vraiment tu serais d'accord?

Jusqu'à maintenant, son père ne voulait jamais lui prêter son Audi.

-Oui oui,  marmonna Olivier qui stoppa à la première aire d'autoroute. Il lâcha le volant, sortit avec difficultés, sentit un nouvel étourdissement, mais tenta de ne rien laisser paraître.

-Tu ne te sens pas bien? interrogea Nelly.

-Non ça va,  ça va…

 Benjamin n'avait pas l'habitude de ce type de véhicule. Sa jeunesse aidant, il maitrisa sans peine la puissante berline de son père. Nelly,  qui n'avait confiance en personne,  fut bien obligée de reconnaitre que son fils se débrouillait très bien! Elle voulut partager ce sentiment avec Olivier, mais celui-ci, les yeux fermés somnolait. Nelly attribua ce comportement inhabituel au stress de ces derniers jours.

Olivier travaillait dans un laboratoire classé P4. Tous les microbes et virus mortels qui existaient sur la terre y étaient enfermés et répertoriés. Des codes des reconnaissances de l'empreinte de la main et de l'iris lui permettaient de parvenir jusqu'à une salle blanche. Il y revêtait une sorte de scaphandre alimenté en permanence en oxygène. Aucune erreur de procédure ne pouvait être tolérée! Si le moindre bacille s'échappait du laboratoire la planète entière pouvait être ravagée! Quelques jours auparavant le laboratoire avait subi une inspection poussée qui avait duré toute la semaine. Chaque geste, chaque manipulation avaient été passés au  crible. Cela avait crée une tension intense dont Olivier avait cru se débarrasser avant le départ en vacances.

Benjamin surveillait attentivement la circulation. Il se plaignait de cette voiture noire, derrière eux,  qui ne respectait pas les distances de sécurité. Il observait dans le rétroviseur et s'emportait:

-Pourquoi ne me double t'il pas? Il ajouta:

-Il est à quelques mètres de nous c'est dangereux!

Tous les occupants de l'Audi se retournèrent en même temps. Effectivement cette voiture les "collait" Benjamin accéléra brutalement, dépassant les vitesses autorisées. Il regarda à nouveau dans le rétroviseur, le véhicule noir était toujours visible, mais nettement distancé. En même temps il aperçut le visage de son père où un tache jaunâtre marquait son front. Il enregistra l'information, mais attentif à la circulation, il n'y pensa plus.

Barbara leur fille n'avait pas prononcé un mot. Ces vacances ne lui plaisaient pas du tout. Elle estimait avoir passé l'âge de partir avec ses parents. Elle avait laissé à Paris son ami,  qui était aussi son amant. Elle avait jusque là caché à ses parents cette relation grâce à des amis complaisants qui lui fournissaient des alibis pour ses absences. Pablo, l'homme dont elle était amoureuse de façon irraisonnée, lui avait promis de la rejoindre près de la villa du Lubéron.

Elle n'avait que dix-sept ans et était persuadée que ni sa mère ni son père  ne tolèreraient  cette relation. Ses parents étaient charmants , en apparence mais imprévisibles, mystérieux et peu compréhensifs. Barbara n'arrivait pas à communiquer avec sa mère. Celle-ci avait toujours des explications à tout pour ses patients, cependant son statut de psychiatre n'apportait jamais de solutions aux problèmes de sa fille! Barbara était un peu inquiète. Les yeux mi-clos, dans la voiture elle pensait à Pablo. C'était un biologiste qu'elle avait rencontré à une soirée chez ses parents. Il avait vingt-cinq ans de plus qu'elle. Il était jaloux, coléreux,  emporté,  cependant ils s'étaient plus immédiatement. Pablo avait  fait promettre à Barbara de ne rien dire à ses parents.

Benjamin, peu habitué à conduire de longues heures proposa une halte. L'heure du déjeuner approchait et chacun approuva cette idée. Ils évitèrent l'aire de Montélimar, totalement encombrée et saturée. Benjamin roula vingt kilomètres et stoppa devant une petite station accolée à un restaurant. Ils descendirent tous les quatre et s'étirèrent. Olivier pénétra le premier dans la cafétéria, fit un tour à la recherche d'une table. Les enfants et Nelly attendaient à l'entrée. Quelques minutes s'écoulèrent. Olivier n'était plus visible.

-Mais où est papa? s'énerva Barbara.

Nelly retira ses lunettes de soleil, le front préoccupé et inspecta le restaurant. Elle  retrouva Olivier près de la machine à café.

-Mais enfin nous t'attendons!

Olivier, qui décidément ne se sentait pas très bien se ressaisit. Il attrapa le bras de Nelly, fit signe aux enfants et ils s'installèrent à une table qui se libérait. Le portable de Barbara sonna, elle répondit par un:

-Oui, non,  peut-être, je vais essayer. Benjamin insista moqueur:

-Alors c'était qui?

Barbara lui renvoya un regard furieux qui arrêta son frère dans ses moqueries. Nelly constata que l'ambiance de ce départ en vacances n'était peut-être pas aussi légère que prévu. Ils venaient de terminer leur quiche surgelée dite "Lorraine", quand le téléphone de Nelly sonna. Olivier protesta:

Non,  pas pendant les vacances!

Mais  Nelly raccrochait, c'était encore ce numéro inconnu. Déjà, la veille, au moment de quitter son cabinet, son portable avait sonné et l'écran affichait "inconnu" pour la troisième fois de la journée. Elle dévala les escaliers, pressée de rentrer afin de terminer les préparatifs du départ. Elle retrouva sa voiture au deuxième sous-sol du parking. Elle marchait rapidement ayant hâte de quitter ce lieu lugubre. Son portable sonna, "inconnu" mentionnait l'écran. Elle décida d'en avoir le cœur net et décrocha:

-Allo, allo, allo, ces mots résonnèrent dans le vide. Il lui sembla percevoir un souffle mais elle raccrocha vivement. Un malaise physique la gagnait. Elle se jeta dans sa voiture, bloqua les portières et démarra en trombe. Nelly remonta la rampe du garage dans un crissement de pneus. Quand la barrière de sortie s'ouvrit, elle se rendit compte que son cœur battait à tout rompre. En retrouvant la lumière, elle se tranquillisa, sourit, hocha la tête et à voix haute dans sa voiture s'exclama:

-Mais quelle idée de me mettre dans un état pareil!

-Je pars en vacances demain et tout va bien! Elle souffla et prit la direction de son domicile.

-Maman, tu veux un dessert?

-Nelly veux-tu un dessert?

La question parvint enfin à l'esprit de Nelly.

-Excusez-moi j'étais perdue dans mes pensées.

-Non un café suffira.

-J'y vais proposa Benjamin.

Olivier lui fit signe de rester assis.

-Je m'en occupe, café court où long?

-Court répondit Nelly.

Les deux adolescents avaient retrouvé un semblant de conversation et évoquaient les baignades et les soirées entre amis, à venir. Nelly , songeuse écoutait ses enfants avec un certain recul.

C'est Benjamin, le premier qui commença à trouver l'absence d'Olivier un peu longue. Barbara affirma:

-Tu as vu ce monde, pressé  autour de la machine à café! En tournant la tête elle ne vit pas Olivier. L'imaginant fatigué elle se persuada qu'il était reparti à la voiture. Benjamin la détrompa:

-Non j'ai les clefs de la voiture!

Ce dernier fit minutieusement le tour du restaurant, sans succès. Nelly précisa:

-Je vais régler l'addition, je vous rejoins sur le parking, votre père s'y trouve certainement. Avant de sortir Benjamin effectua un détour aux toilettes, attendit quelques minutes afin de vérifier que son père ne s'y trouvait pas. Il retrouva sa sœur près de la voiture vide. Il nota inconsciemment que le véhicule noir, qui était stationné à côté d'eux, n'était plus là. Nelly revint en courant, essoufflée.

-Je ne l'ai pas trouvé!

-Enfin c'est insensé! s'écria Barbara. Sa mère paniquait:

-Jai peur qu'il ne lui soit arrivé quelque chose!

-Mais c'est absurde! rétorqua Benjamin qui prenait la situation en main.

-Reprenons calmement, passons au crible la boutique, le restaurant, les toilettes,  le parking!

Il répartit les rôles de chacun.

-Dans vingt minutes,  devant la voiture affirma Benjamin.

Benjamin fouilla méthodiquement une partie de la station, aucune trace de son père. Il n'avait pas d'explication. Il était persuadé qu'il allait le retrouver au détour d'une voiture sur ce grand parking. Mais pourquoi ne répondait-il pas à ses appels? Nelly courrait dans tous les sens, ne maîtrisant absolument pas la situation. Elle s'inquiétait pour Olivier, mais c'était surtout une inquiétude personnelle dont elle ne connaissait pas l'origine. Barbara se voyait dans une sorte de feuilleton télévisé. Elle interrogeait les employés, les passants. Elle montrait la photo de son père, celle qu'elle avait toujours dans son sac. Des hochements de tête négatifs répondaient à ses questions. Une demi-heure s'écoula .Il fallut se rendre à l'évidence: Olivier n'était nulle part. Son portable ne répondait pas. Personne ne l'avait vu!

Benjamin réagit et s'écria:

-Il faut prévenir la gendarmerie!

Ils retournèrent à la station, interrogèrent une nouvelle fois les employés, rien, aucun indice. La situation était parfaitement incompréhensible! Un des vendeurs de la station composa le numéro de la gendarmerie, expliqua cette bizarre situation.

Les gendarmes rangèrent leur camionnette devant la station quelques minutes plus tard. Ils se firent expliquer le déroulement du déjeuner, l'attitude des membres de la famille. Quand benjamin prononça les mots de disparition inquiétante, les gendarmes sourirent ironiquement! Ils s'adressèrent à Nelly:

-Vous vous entendiez bien avec votre mari? pas de disputes?

-Mais non tout va bien affirma Nelly , le front moite et les joues rouges. la chaleur du mois de Juillet était insupportable, le goudron fondait sur le parking! les gendarmes conseillèrent de poursuivre à l'intérieur. Les questions roulèrent plus pressantes les unes que les autres.

-N'avez-vous rien remarqué de particulier? insistèrent les gendarmes.

-Si, si,  il était anormalement fatigué et Benjamin se souvint de cette tâche jaunâtre.

-Cela ne nous avance pas beaucoup!

Un jeune gradé se risqua à un hypothèse:

-Vous dites qu'il travaille dans un laboratoire ultra-secret, il est peut-être contaminé,  malade, contagieux? Cette éventualité effraya toute la famille.

-Mais enfin il m'aurait prévenu affirma Nelly,  dans un élan désespéré.

Les gendarmes affichèrent un air très soucieux.

-Nous devons prévenir la préfecture qui préviendra le ministère de l'intérieur. Ils relevèrent l'identité de chacun et lancèrent une fouille systématique des lieux, mais en vain. Les enfants et Nelly étaient désemparés. Les gendarmes prirent des décisions pour eux en leur demandant de les suivre jusqu'à la gendarmerie voisine. Benjamin se remit au volant, sa mère et sa sœur pleuraient.

-Calmez-vous il y a forcément une explication,  nous ne sommes pas dans un film de science-fiction! Mais en disant cela, de drôles de pensées lui traversaient l'esprit. Cette idée de contagion faisait son chemin. Il imaginait son père agonisant au fond d'un fossé, le long de l'autoroute. L'arrivée à la gendarmerie stoppa ces élucubrations .Ils se rendirent dans un bureau climatisé dont les fenêtres donnaient sur l'autoroute. On les interrogea soigneusement, et séparément, longuement. Trois heures plus tard ils furent informés qu'un avis de recherche était lancé! Il n'y eut pas de paroles rassurantes. Un simple

-Où comptez-vous vous rendre ce soir?

Les enfants e Nelly hésitaient. L'idée de continuer la route vers la maison de vacances leur était insupportable. Ils se trouvaient à mi-chemin sur cette autoroute, désemparés et personne ne prenait de décisions. Les gendarmes leur avaient recommandés de ne pas ébruiter cette disparition. Nelly, totalement angoissée ne parvenait pas à gérer la situation. Elle paniquait de plus en plus. Benjamin se demanda comment elle pouvait être utile à ses patients, alors qu'aujourd'hui elle s'abandonnait à son anxiété en tremblant.

Il n'y avait plus que lui qui se comportait raisonnablement. Etudiant, gâté, il avait plutôt l'habitude de fuir les contraintes. Les études passaient souvent après ses nuits blanches. Il ne se préoccupait de rien, jouissant d'une grande liberté et de l'argent qui l'accompagnait. Mais aujourd'hui la disparition de son père l'avait ramené à une brutale réalité. Sa mère ne prenait pas de décisions et sa sœur se lamentait.

Alors, soudain il sentit en lui une force inconnue. Son cerveau semblait fonctionner à une vitesse supérieure et cela, sans l'aide de la cocaïne, comme il en avait parfois l'habitude. Il précisa:

-Nous allons nous installer dans un hôtel proche de cette station. Si papa réapparaissait, il vaut mieux que nous soyons dans les environs!

Il téléphona à la villa du Lubéron, expliqua qu'ils auraient deux ou trois jours de retard. Ils reprirent tous les trois la voiture,  le cœur serré et se rendirent dans un petit hôtel d'un village voisin. Ils ne trouvèrent à louer qu'une très grande chambre à plusieurs lits. Benjamin insista, mais l'hôtelier lui affirma que dénicher une chambre un premier Juillet relevait déjà du miracle! Ils se retrouvèrent tous les trois dans cette chambre au papier peint un peu passé. Finalement être ensemble les réconfortaient. Ce qu'ils vivaient était tellement inimaginable! Nelly tenta d'avaler, discrètement,  quelques comprimés pour se calmer, mais dans cette promiscuité cela n'échappa à personne. Ils s'observaient tous les trois ne sachant que penser. Leur père ne serait pas parti sans les prévenir, c'était trop douloureux.

Nelly se faisait mille reproches. Elle ne vivait que pour ses patients et organisait sa vie avec méthode, mais finalement sans beaucoup de sentiments, elle le voyait bien. Cela venait de très loin, en elle, quelque chose l'inquiétait profondément, mais elle n'avait jamais voulu tenter de le comprendre. Ses études de psychiatre ne l'avaient pas plus aidée. Elle se sentait faible, inutile, les comprimés firent leur effet, elle s'endormit.

Barbara sortit quelques instants, bravant la consigne des gendarmes. Elle appela Pablo et lui expliqua la situation. Il ne parla pas tout de suite, puis d'une voix altérée assura:

-Ne bougez surtout pas, il y a des mesures à prendre, je te rappelle!

Benjamin avait saisi, au travers de la porte des bribes de conversation de sa sœur avec Pablo. Quand elle rentra il se mit en colère.

-Nous ne devions parler à personne de cette disparition!

 Le ton monta ils se disputèrent. Ils se reprochèrent des choses n'ayant aucun rapport avec la situation. Ils épuisèrent mutuellement leur colère et peu à peu le silence retomba .Une grande fatigue s'empara d'eux, les yeux dans le vague ils s'allongèrent sur leur lit. Au même moment le téléphone de Nelly sonna. Celle-ci, assommée par les somnifères ne l'entendit pas. La sonnerie insista plusieurs fois. Benjamin sauta hors de son lit et s'empara du téléphone. L'écran affichait "inconnu".

-Allo, allo, allo s'écria Benjamin.

On ne lui répondit pas tout de suite. A sa grande stupéfaction, il reconnut la voix de son père, comme tamisée par un filtre:

-Je reviendrai, je reviendrai, j'ai…

Le silence se fit.

-Allo, allo  papa, hurlait Benjamin!

Barbara lui arrachait le téléphone des mains.

-C'est papa? suppliait-elle.

Benjamin avait pâli. Oui c'était bien leur père. Que voulait dire cet énigmatique" je reviendrai"? Il tenta de recomposer ce numéro inconnu, mais la sonnerie résonna dans le vide. Il recommença dix fois avec l'énergie du désespoir

Personne ne répondit.

                                                               Synopsis

    Chapitre 1

Olivier, biologiste dans un laboratoire ultra-sensible, sa femme Nelly une psychiatre angoissée partent en vacances dans le Luberon, avec leurs adolescents Benjamin et Barbara .Une fatigue inhabituelle pousse Olivier à céder le volant à son fils. Ils s'arrêtent déjeuner sur une aire de l'autoroute A666. Olivier disparait en allant chercher une tasse de café. La famille et les gendarmes le cherchent en vain. Le soir même s'installe un huis-clos entre les membres de la famille. Olivier donne un étrange signe de vie.

   Chapitre 2

Pablo, un biologiste, amant de Barbara rejoint la famille en pleine détresse à l'hôtel. Il confie quelques révélations sur des erreurs de manipulations d'Olivier. Visite des gendarmes qui les informent que l'affaire est entre les mains de l'armée. Nelly donnent des signes de perturbations psychiques. Va-t-elle surmonter cette crise? 

   Chapitre3

Un groupe de militaires investit l'hôtel. La famille apprend qu'Olivier aurait été contaminé. Pablo ne serait pas étranger au problème, mais il est introuvable. Les enfants reprennent espoir, leur père serait vivant! On les embarque "manu-militari" dans des camions spéciaux. Angoisse de la famille.

    Chapitre 4

Les militaires revêtus de combinaisons spéciales les informent qu'ils sont peut-être contaminés. Ils sont conduits dans un endroit secret. Nelly va très mal, on l'isole. Benjamin et Barbara pensent qu'ils vont mourir. Ils vont devoir subir des tests médicaux.

    Chapitre 5

Les enfants comprennent qu'ils sont assignés à résidence. On  leur assure que leur père est vivant et leur mère soignée convenablement, mais ils restent de longs jours sans information. Les militaires se lancent à la recherche de Pablo. Il faut absolument retrouver le responsable de ce désastre. Il est peut-être porteur d'un virus mortel!

    Chapitre 6

Au bout d'une semaine les tensions familiales sont à leur comble. Nelly est revenue auprès de ses enfants Elle a changé. La famille continue des examens médicaux interminables. Barbara tente de s'échapper. Elle est rattrapée sans ménagement. On  menace de la droguer.

    Chapitre 7

Un jour Pablo rejoint la famille. Il confirme qu'Olivier a bien été contaminé par une mauvaise manipulation de sa part. Il affirme que son geste était télécommandé par les services secrets russes. Colère des enfants. Pablo est interrogé par les militaires puis il disparait à son tour!

    Chapitre 8

Un matin on apporte un téléphone à la famille. Benjamin entend son père qui lui explique qu'ils ne pourront sans doute jamais se revoir. Désespoir de Benjamin et de Barbara. Nelly a du mal à réaliser la situation. Les militaires convoquent tout le monde pour une réunion.

      Chapitre 9

Grande explication, leur père a bien été enlevé par les occupants de la voiture noire qui semblaient les suivre sur l'autoroute. Il représente un danger pour la planète. Supplication des enfants, ils veulent revoir leur père .Les militaires refusent et expliquent qu'il s'agit d'une affaire d'état. Nelly a du mal à suivre.

    Chapitre 10

Les enfants se rendent compte qu'ils ont perdu leur mère dont la raison vacille et leur père qui est en danger de mort.

                                                          Epilogue

Barbara, Benjamin et Olivier, envoutés par cette histoire que Nelly vient de raconter au petit déjeuner, avant le départ en vacances, réclament la suite…….

Ils connaîtront la fin quand ils seront arrivés dans le Lubéron!

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