L'autoroute A666
thalia
L’articulation des 10 épisodes se trouve à la fin. J’ai apporté de nombreuses modifications au texte précédent « L’autoroute… »
1er Jour
J’avais obtenu mon baccalauréat avec mention. Aussi lorsque la famille de Charlotte mit à notre disposition sa villa en Bretagne pour fêter notre réussite, j’étais folle de joie ; certaine que l’autorisation parentale serait une simple formalité. J’avais tort. Ma mère me signifia une fin de non-recevoir, ferme et définitive, et sans appel, en dépit des tentatives de ma meilleure amie pour la faire changer d’avis. Nul besoin de faire des kilomètres ou de quitter Paris pour risquer le coma éthylique ou une grossesse, mais ma mère était parfois d’une naïveté sans bornes. J’enrageais à l’idée d’imaginer notre petite bande pendant deux semaines de fun et de délire dont j’étais exclue. Mes amis étaient partis trois jours plus tôt en TGV, et grâce aux nombreux SMS de Charlotte, je savais déjà que je ratais des vacances inoubliables.
Nous roulions depuis bientôt trois heures, et je contemplais mollement le paysage, une suite de prairies monotones, quelques vaches et des carrés de champs de blé. Je pris mes aises sur la banquette en cuir et m’absorbai dans le visionnage d’un film en grignotant des chips. L’héroïne devait lancer sa flèche et de la précision de son tir dépendait la vie de son futur amour. Un cri strident filtra à travers mes écouteurs et me dérangea en pleine action. La voiture fit une violente embardée. Mon corps percuta le siège avant, rebondit dessus, comme une balle de ping-pong, et finit sa course, brusquement plaqué par la ceinture de sécurité. Merde !
— Tu vas bien, demanda ma mère le souffle court et les traits crispés.
— Je suis toujours vivante, répondis-je en me détachant.
Mais mon cœur cognait, prêt à exploser. Un peu plus et… je préférai négliger ce qui avait failli se produire. Le visage de ma mère était livide et celui de mon père ne valait guère mieux.
— J’aurai un bleu énorme, continuai-je en frottant mon épaule. Mais j’ai vu pire.
Je m’obligeai à sourire et leur assurai une nouvelle fois que je me sentais bien. Je récupérai l’iPad tombé au sol, et fus soulagée de constater qu’il n’avait subi aucun dommage.
— Quel con ! fulmina papa. Non, mais quel abruti ! Heureusement, vous êtes saines et sauves.
— Oh chéri, j’ai eu si peur. Je crois… évitons de rester trop longtemps sur la bande d’urgence...
— Tu as raison. Je m’arrête dès que possible. Nous en profiterons pour déjeuner et nous remettre de nos émotions.
Vingt minutes plus tard, la voiture stationnait sur un parking, peu encombré, de l’autoroute A 666. Un petit bâtiment se dressait devant nous. La façade blanche était perforée de fenêtres et de quelques fissures jaillissaient des touffes d’herbes, et même des fleurs sauvages. Une porte de bois sombre indiquait l’accès d’un relais routier. À presque treize heures, on se serait attendu à voir plus de monde, mais la salle presque vide m’apparut comme une bulle resplendissante et étrangement silencieuse, aucun bruit de conversation ou de vaisselle.
— J’espère qu’ils ont des hamburgers, dis-je en frissonnant et en regrettant d’avoir laissé mon sweat dans la voiture.
Un lustre gigantesque ruisselant de gouttes de lumière diffusait une clarté poudreuse. À l’une des extrémités de la pièce, un bar accueillait une collection impressionnante de carafes cristallines et une serveuse retouchait sa coiffure face à un miroir. Des tables étaient posées, çà et là, sur un tapis usé et aux motifs gommés par le temps.
— Et bien, on peut dire qu’ils ne sautent pas sur les clients, remarqua mon père en s’installant.
Je me plongeai dans la lecture du menu.
— Les pages sont blanches, m’étonnai-je.
— Idem pour moi. Et toi, Hélène, il y a quelque chose ?
— Non, rien du tout.
Il agita le bras en direction de la serveuse, mais imperturbable, celle-ci continua ses petites affaires, si bien qu’il l’interpella d’un ton bourru, et cette fois, la jeune femme lui prêta attention.
— J’arrive, dit-elle.
Dix minutes plus tard, elle se présentait à notre table. Elle avait les cheveux noués d’une drôle de façon, qui lui faisait comme deux énormes écouteurs sur les oreilles.
— Que puis-je faire pour vous ? demanda-t-elle en replaçant minutieusement une mèche brune.
Sa coiffure la préoccupait visiblement beaucoup plus que son travail.
— Nous aimerions commander, répondit-il avec agacement. Le problème c’est que vos menus sont vides. Que proposez-vous ?
— Tout, monsieur.
— Comment ça, tout ?
— Et bien, tout. Tout ce que vous désirerez.
— Donc, si je veux un tournedos Rossini accompagné d’une fricassée de girolles, vous me dîtes ?
— Quelle cuisson ?
Je retins un rire. Je connaissais assez mon paternel pour savoir qu’il calculait le pourboire auquel elle aurait droit, mais il se borna à préciser qu’il souhaitait sa viande saignante.
J’avalai mon hamburger à toute vitesse, mais pas par gourmandise. À une table assez proche de nous, un homme mangeait, ou plutôt ingurgitait sa nourriture sans façon. Sa femme, la fourchette en l’air, le dévisageait puis secouait la tête, désespérée. Elle triait ensuite ses légumes avec une application extrême, et de nouveau, observait son mari. Celui-ci ne se souciait que d’une chose : son assiette. Dans le fond de la salle, une famille déjeunait, et les deux jeunes garçons ne se chamaillaient pas, ne gesticulaient pas, ne parlaient pas, ils étaient sages comme des images. Personne ne perturbait l’atmosphère silencieuse du lieu, où tout semblait figé. Mes parents et moi avions à peine échangé quelques mots. Lorsque le repas fut terminé, et avant l’arrivée des deux expressos commandés, ma mère fila aux toilettes.
— Tu ne trouves pas que ce resto est… étrange, dis-je d’une voix basse.
— Pourquoi ?
— C’est tellement calme ici et la serveuse est complètement à l’ouest. J’ai une bizarre sensation de malaise.
— Ma puce, tu es perturbée par l’accident et c’est bien normal. Dans quelques jours, tu auras tout oublié. L’endroit ne paye pas de mine et le personnel laisse à désirer, mais le cuisinier est très doué. Je me suis régalé.
Par habitude, il ajouta de l’eau dans son café et huma l’arôme. Il jeta un regard sur sa montre puis fronça les sourcils en s’impatientant. La route était encore longue et mon père avait prévu une halte pour le repas, mais ma mère s’éternisait. Vingt minutes plus tard, n’y tenant plus il m’envoya la chercher. La pièce mesurait quelques mètres carrés à peine et était d’une propreté étincelante. Tout rutilait, du lavabo de céramique blanche au miroir baroque, sur la droite je vis une porte que j’ouvris, les W-C, aucune fenêtre, ni sortie de secours. Je retournai dans la salle.
— Je ne l’ai pas trouvée.
— Tu as dû la manquer.
— Je t’assure que non. Si elle y était, je l’aurais vue.
Nous fouillâmes une nouvelle fois les toilettes des femmes puis mon père jeta un œil dans celle des hommes, vide.
— Elle doit nous attendre à la voiture, viens.
Il avertit la serveuse qu’il revenait à l’instant pour régler l’addition. Aucun problème, répondit-elle en fixant une pince dans ses cheveux. Mais là aussi, toujours aucune trace de ma mère. Où était-elle passée ? Nous retournâmes au relais au pas de course.
— Avez-vous vu mon épouse ? demanda-t-il nerveusement à l’employée.
— Non, monsieur.
— Ecoutez, elle est partie aux toilettes et n’en est pas ressortie. J’ai vérifié et il n’y a pas d’issue de secours.
Il serra les lèvres devant l’indolence de la serveuse. Elle ne semblait pas le moins du monde concernée par la situation et continuait, impassible, d’astiquer une carafe. Au minimum, on aurait attendu d’elle de la compassion et un soutien.
— Je veux que vous m’aidiez à fouiller cet endroit dans les moindres recoins, ajouta-t-il sèchement. Elle se trouve quelque part.
Elle posa son torchon et sortit du bar. Nous la suivîmes et chaque centimètre du relais fut inspecté. Cela ne dura pas longtemps. L’établissement disposait d’une salle principale pour les repas, d’une chambre froide pour entreposer la nourriture, des toilettes, d’une pièce qui servait de vestiaire au personnel, d’un minuscule bureau et d’une cuisine. Le chef, un homme de presque deux mètres de hauteur et de fort mauvaise humeur à nous voir déambuler dans ses quartiers, assura qu’il n’avait vu personne et son commis le confirma. Mon père prit son portable et composa le numéro de la gendarmerie. Sa main tremblait et son visage était contracté.
— Ils arrivent.
Le ciel m’était tombé sur la tête. Ma mère ne serait pas partie à pied ou en stop. Non, impossible. Et surtout pour quoi ? Elle ne m’aurait jamais abandonnée. Je scrutais mon père attentivement. À part le bisou du matin et du soir, ils ne s’embrassaient pas. D’accord, ils n’allaient pas se rouler une pelle devant moi, mais je ne les voyais pas souvent échanger des gestes tendres. S’aimaient-ils encore après tant d’années ? Elle aurait pu avoir un amant sans que je le sache.
— Toi et maman, ça va ?
— Pardon ?
— Vous ne vous êtes pas disputés ? Vous n’envisagez pas de divorcer ?
Il me regarda comme si j’avais perdu l’esprit.
— Ce n’est pas le moment, Stella ! Imaginer que ta mère a pu s’enfuir est totalement insensé. Il a dû se passer quelque chose… de grave. Le moindre détail peut-être vital. Capital. Il s’agit de se remémorer chaque événement depuis notre arrivée pour le signaler aux gendarmes. On ne doit rien oublier.
— Oui…
Entre la fugue et le fait divers sanglant, mon père avait choisi. Il ne pouvait envisager que sa femme l’abandonne sur l’autoroute des vacances. Moi, j’optai pour l’escapade, qui durerait quelques jours, ou au pire quelques mois. On ne renonce pas à sa famille sur un coup de tête. Et sur un coup de cœur ? Ma mère était-elle capable de tout plaquer pour un homme ? Je triturai mes mains et perçut le mouvement de la jambe paternelle qui frappait le sol à un rythme saccadé. Profitant de l’agitation, les rares personnes présentes au relais étaient parties en catimini, par crainte sans doute, que notre malheur les contamine.
— Ça fait au moins une heure qu’on attend, remarquai-je. Quand arrivent-ils ?
Il émergea du méandre de ses pensées et composa une nouvelle fois le numéro.
— Donne-moi ton portable, dit-il. Je ne capte pas la ligne.
Mais là encore, impossible de se connecter. D’une humeur massacrante, il se leva et rejoignit le bar pour faire usage du téléphone fixe.
— Désolé monsieur, mais il ne fonctionne pas, répondit la jeune femme.
— Vous plaisantez ou quoi ?
— Pas du tout.
— Puis-je utiliser votre portable, alors ?
— Oh… je… je n’en possède pas.
— Et vos collègues ?
— ….
— Dites quelque chose, bon sang !
— Ils… ils n’en ont pas, murmura-t-elle en reculant.
Mon père était d’ordinaire calme et modéré, mais pendant un instant je crus qu’il allait frapper la serveuse. Il se retourna vers moi le visage congestionné par la fureur.
— Viens !
Dès que nous fûmes sortis, je réalisai que le parking était vide. Tout paraissait normal, mais il me sembla que mon esprit avait quitté mon corps et se dissipait dans une violente tornade de terreur insurmontable. Paradoxalement, alors qu’une envie irrépressible de fuir me tenaillait, mes baskets étaient comme plaquées au sol. Je marchai au ralenti malgré l’urgence. Un silence étrange et surnaturel m’inonda, et la gorge sèche, je m’installai dans la voiture. Ma mère s’était volatilisée, mais l’habitacle conservait encore une trace légère de son parfum. Je pris le foulard qu’elle avait oublié sur le siège et respirai son odeur. Je bouclai ma ceinture et mon père démarra. Tout du moins, il essaya. Une flopée de jurons aux lèvres, il sortit, leva le capot et plongea la tête dans le moteur.
— Papa, papa…
— Quoi ! hurla-t-il.
— Regarde, dis-je en lui désignant d’une main les alentours.
L’aire de stationnement ne comptait aucune voiture, pas un camion. Pas une personne. Déserte.
— Ce n’est pas normal.
— C’est une nouvelle autoroute, pas étonnant qu’elle soit si peu fréquentée. Stella, la seule chose suspecte ici c’est la disparition de ta mère… Les employés ne sont pas venus à pied. L’un d’entre eux pourrait nous amener à la gendarmerie.
J’étais intimement persuadée que quelque chose clochait, néanmoins je n’ajoutai rien et, en fille docile, mais anxieuse, je le suivis. Il ouvrit la porte du relais avec rage, et fonça vers la serveuse. Il était d’une humeur massacrante.
— Ma voiture a un problème. J’aimerais que vous nous conduisiez au poste de secours le plus proche.
La jeune femme haussa les sourcils.
— Je vous dédommagerai, cela va de soi, dit-il aussitôt.
Devant son indécision, il sortit un billet de cent euros et lui tendit.
— Ce n’est pas une question d’argent…
— Votre patron, vu les circonstances, ne s’y opposera pas, assura-t-il. On a déjà perdu beaucoup de temps.
— Je comprends, mais…
— Mais quoi ! Quoi encore ?
— On nous dépose au début du service… et l’on vient nous rechercher. Aucun de nous ne possède de voitures, répondit-elle en triturant fébrilement son torchon.
Il resta un long moment silencieux puis ses traits se relâchèrent et un sourire ténu se dessina sur son visage.
— Je vois, dit-il. Où avez-vous dissimulé les caméras ? Oui, ça ne peut être que ça, j’aurai dû y songer avant.
J’observai mon père avec stupeur. Il avait pété un plomb. Aucun doute. Et la serveuse était à coup sûr du même avis, car elle tentait de s’éloigner discrètement.
— Hélène ! Hélène !
Comment pouvait-il penser à une blague, une caméra cachée ? Je vis l’employée se faufiler derrière la porte qui menait aux cuisines. Elle allait certainement demander de l’aide aux deux hommes.
— Ce n’est pas la télé, maman a vraiment disparu. Ressaisis-toi. S’il te plait… papa… fais un effort.
Les yeux brillants et la mâchoire contractée, il me fixa pendant ce qui me sembla une éternité.
— Je… quand j’ai entendu qu’ils n’avaient pas de voitures… j’ai eu envie de… la tuer, dit-il avant de se précipiter au bar et de s’emparer du téléphone.
Je ne l’avais jamais vu ainsi, abasourdi et désemparé.
— Aucune tonalité, ajouta-t-il en raccrochant puis il fouilla les tiroirs. Rien. Ce n’est pas ici que nous trouverons de l’aide.
Mon père dirigeait une entreprise qui comptait une centaine d’employés et il gérait les clients et les situations difficiles avec efficacité, habituellement. Je m’interrogeai si le stress qu’il subissait pouvait le mener tout droit à la folie.
— Je vais tenter de faire redémarrer la voiture.
— Et si tu n’y arrives pas ?
— On marchera.
Pendant qu’il multipliait les essais, je m’acharnai sur mon téléphone. Avec pour unique résultat, un message, toujours le même : « échec de la communication, veuillez réessayer ultérieurement. »
— Enfin ! s’écria-t-il quand le moteur s’emballa. Bon, dès que possible on s’arrête pour appeler les secours.
Le pied à fond sur l’accélérateur, il s’engagea sur la bretelle de l’autoroute A 666. Cent vingt, cent trente, cent quarante. L’aiguille du compteur montait dangereusement dans le rouge. La voiture dévorait l’asphalte à un train d’enfer. Cent cinquante.
— On ne fait pas la course.
D’ordinaire très prudent, il ne respectait plus la limitation de vitesse. L’affolement me gagna, nous avions déjà échappé à un accident, pas besoin de tenter le diable.
— Tu vas te faire arrêter par un motard, dis-je les mains crispées sur les genoux.
— Je serai bien content d’en voir un, marmonna-t-il un œil sur le rétroviseur. Mais l’autoroute est vide, dans un sens comme dans l’autre.
— Attention !
J’attrapai le volant et donnai un coup brusque sur la droite. Mon cri horrifié lui fit diriger les yeux sur la chaussée, totalement déserte, une seconde auparavant, mais qui ne l’était plus à présent.
Il appuya sur la pédale avec toute l’énergie du désespoir. Je hurlais. La Mercedes glissait, inexorablement, sur le bitume. Il braqua à gauche, et toucha la barrière de sécurité. Le grincement métallique fit écho à mes gémissements. Puis la voiture se déporta à droite et finit par stopper dans un crissement de freins. Une odeur de caoutchouc brûlé monta à mes narines.
— Bordel ! Ça ne s’arrêtera jamais ? Je ne crois pas à la chance, pas plus qu’à la fatalité, et encore moins à la poisse. Ce matin, j’ai même ri des superstitions de ta mère pourtant j’ai l’impression de vivre un cauchemar depuis…
L’esprit logique et rationnel de mon père l’empêchait de terminer sa phrase.
— Depuis notre entrée dans ce relais routier de l’A 666, dis-je à sa place.
Les épaules voûtées, comme s’il supportait un fardeau trop lourd, il respira profondément. Ses mains empoignaient toujours le volant avec force, à tel point que les jointures étaient blanches. Son menton tremblait et les muscles de sa mâchoire tressaillirent. Nous avions ressenti la même peur panique tous les deux. Il me fallut plusieurs minutes pour détacher ma ceinture. Il avait raison, quand donc cet enchaînement de catastrophes prendrait-il fin ? Avec appréhension, je me retournai et regardai par le pare-brise arrière, mais la voiture avait roulé sur plusieurs centaines de mètres avant de s’arrêter.
— Pourquoi as-tu fait cela ? demanda-t-il en fixant l’horizon. Tu es folle ou quoi…
— J’ai vu quelque chose.
Son air sceptique m’irrita.
— J’en suis certaine, ajoutai-je en élevant la voix.
J’avais l’esprit confus et brumeux, mais je n’étais pas victime d’hallucinations. Je bondis hors du véhicule.
— Reste ici ! On ne sait jamais… commença-t-il en voulant me retenir.
Mais il n’eut pas le loisir de finir sa phrase que j’étais déjà loin.
Je courrai à perdre haleine. Le vent fouettait mon visage et me brûlait les yeux. J’entendis mon père qui me hurlait de l’attendre. Je jetai un œil derrière moi et je le vis. Je ralentis un peu. Il était essoufflé et la distance se creusait entre nous, mais je continuai. Je distinguai confusément une masse sombre dans la clarté aveuglante du soleil. Quand soudain, je heurtai cette forme de plein fouet. Brutalement. Je me retrouvai à genoux sur le bitume et la respiration coupée. Je levais la tête. J’ouvris les yeux.
Et pendant quelques secondes, je ne vis rien.
Synopsis :
1 : Mark, Hélène, et leur fille Stella, font un arrêt dans un relais routier sur l’autoroute A666 pour déjeuner. Au moment de reprendre la route, ils constatent la disparition d’Hélène. Ils attendent, en vain, la gendarmerie. Les téléphones étant tous hors d’usage, Mark décide de repartir. Stella confie son sentiment de malaise à son père qui n’en tient pas compte. Sur la chaussée déserte, Mark roule à une vitesse excessive pour chercher du secours.
2 : Mark a évité de peu Damien et celui-ci s’en sort sans une égratignure. Son histoire est des plus étranges. Sa mère a disparu, elle aussi, et dans le même restaurant. Mais le mystère s’épaissit de plus belle quand ils découvrent qu’ils sont seuls. Totalement. Et sans aucun moyen de communication.
3 : Si Stella fait confiance au jeune homme, ce n’est pas le cas de son père. Il se méfie du garçon, mais sur l’insistance de sa fille, ils continuent la route tous ensemble. Le troisième jour, ils arrivent dans une ville et pensent recevoir de l’aide. Dans un café, ils téléphonent à leurs proches, mais les numéros qu’ils composent ne sont pas valides, pas attribués. La carte de crédit ne fonctionne plus.
4 : Dans cette agglomération identique à n’importe quelle autre et néanmoins si différente, ils essaient de comprendre, de trouver une explication rationnelle. Où sont-ils réellement ? On leur assigne un lieu de résidence des plus agréable.
5 : L’argent n’a aucune valeur et les individus ne travaillent que selon leur bon plaisir. La violence est inexistante. Malgré cette apparence de bonheur parfait, ils apprennent que certaines personnes disparaissent de façon étrange. L’ignorance de la menace qui pèse sur eux est pire que tout.
6 : En attendant de rencontrer celui qui semble tout diriger et qui est le seul à pouvoir leur donner des réponses, ils essaient de percer le mystère. On leur ordonne de cesser leur recherche. Mark est emmené de force dans un endroit inconnu.
7 : Stella et Damien ont pu fuir. Mais combien de temps pourront-ils tenir sans être capturés à leur tour ? Où son père est-il détenu et pourquoi ? Stella reverra-t-elle ses parents? Damien se pose les mêmes questions.
8 : Dans la journée, ils se fondent parmi la population, mais dès que la nuit tombe, il leur faut être très prudents. Ils continuent leurs investigations pour localiser le père de Stella tout en évitant d’éveiller les soupçons. Mais cela devient de plus en plus difficile. Ils font connaissance avec un groupe de jeunes gens. On leur explique que ce monde parfait n’est en réalité qu’une funeste utopie.
9 : Ils ne savent plus qui croire et Stella ne supporte plus cette peur perpétuelle. Malgré les protestations de Damien, et l’attirance qu’elle ressent pour lui, elle veut retrouver son père. Et si la seule solution est de se constituer prisonnière, elle le fera.
10 : Damien n’a pu la convaincre et la retenir. Impuissant, il a assisté à la capture de Stella. À son tour, il renonce à sa liberté et rejoint la jeune fille et son père. Un homme se présente, et va, enfin, répondre à toutes leurs questions.
Mais ont-ils vraiment envie d’entendre, et surtout, pourront-ils supporter la vérité, aussi improbable qu’elle soit, qui va leur être révélée ? Et après qu’adviendra-t-il ?
@ Wen merci de ton passage et de ton ressenti sur le texte. Difficile pour moi encore de savoir doser
· Il y a environ 12 ans ·entre le pas assez et le trop des informations à donner mais je comprends ce que tu veux dire
si tu as des conseils ils sont les bienvenus pour la façon dont je pourrai procéder :)
thalia
Intéressant, on part bien sur un récit fantastique(je n'ai pas lu le synopsis volontairement). Cependant, je trouve ton premier chapitre trop touffu. Tu as voulu mettre trop de choses.
· Il y a environ 12 ans ·Une bonne idée toutefois.
wen