Retrouver mes plaines

Retrouver mes plaines riantes où galopaient mes Indiens adorés, ceux que je regardais à la télé et qui me faisaient rêver après. Ces images me fuient en ce moment, je sais pourquoi, j'ai perdu la magie de la vie, par contre celle de mon enfance je l'ai encore, et je me défendrai corps et âme pour la préserver. Que sont devenus mes livres d'écolière capable de bien faire, dorment-ils dans un carton ou ont-ils été envoyés dans un pays pauvre, et mes cahiers que j'ai jetés comme je les regrette! Ils étaient toute la quintessence de ma première vie, celle que je garde encore en moi j'espère. Pourquoi ai-je cette nette impression de m'en éloigner? Je le sais pourquoi, je le sais. La vie me rattrape telle qu'elle est, avec ses qualités et ses défauts, enfin, surtout ses défauts. J'écoute des chansons d'avant, William Sheller, celles qui m'ont bercée et m'ont fait rêver, telles que "Johan" de Catherine Lara, des chansons que j'aimais tant et qui me faisaient un tel effet! Je ressentais l'intensité de telles émotions... "Champagne", "Tombé du ciel", "Pars", Higelin a écrit de vraies pépites qui font tout oublier pendant qu'on les écoute, tout un univers s'invite en moi, celui qui fait aimer la vie tout en montrant comment elle est en vérité, dangereuse et tutti quanti... Non la vie n'est pas une merveilleuse aventure comme on voudrait le faire croire dans les publicités ou dans certaines émissions télé. Si parfois une chanson, des émotions me parent de toutes les beautés du monde, c'est qu'il y a encore un espoir: l'espoir de vivre, de créer mon univers encore et encore tout en voyant  les choses en face, enfin. ça fait un peu mal, c'est comme l'enfant qui naît, il pleure de délivrance, je pense.