Rêve conscient.

Christophe Hulé

Tu nages vers moi en accéléré, un point à l'horizon et voici ton regard et tes cheveux mouillés.

La mer n'a qu'à bien se tenir, un second rôle.

Elle a beau s'agiter, je ne vois que tes yeux.

C'est un rêve bien sûr, mais j'en suis conscient.

Un truc pareil a un nom savant, mais je ne me rappelle plus lequel.

Tu minaude évidemment, tu l'as toujours fait.

Nous voilà échoués sur la plage couverts d'embruns.

Tu ne dis rien, c'est ton atout maître.

Je tire la langue comme un chien qui a soif.

Tu as toujours su faire, et j'en ai toujours souffert (admirez le jeu de mot, ou quelque terme approchant).

Ton regard aguichant et insupportable enfonce le coin.

Tu minaude, tu minaude, et je patauge.

Le phare au loin semble se foutre de ma gueule.

Je lui réglerai son compte, chaque chose en son temps.

Et tu t'épanche, au sens propre ou sale, pour le fun, à mes dépens.

Je fais comme si tout cela ne me touchait pas vraiment.

D'ailleurs c'est bien un rêve conscient, comme pour un jeu virtuel je tiens la console.

Et ça me console (oui je sais, elle est facile celle-là, et j'en revendique la paternité). 

Qui sait, de nos jours, on vend bien n'importe quoi).

Comme tous les pseudo gentlemen, je n'ai parlé que de tes yeux, pour ne pas réveiller les pontes du CSA, encore heureux que l'on ne soit pas en Amérique.

Pour éviter néanmoins la censure, j'en resterai là.

Alors je me dis que peut-être, à la Ronsard, même si je préfère à la Voltaire, tu as bien vieillie.

On se venge comme on peut.

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