rêve de gare

koya-al-gaad

Je ne peux quitter mes yeux des rails... Les couleurs se confondent dans un étalage de nuances, la vitesse est visible dans le statique... Ils viennent du fantastique, de l'irréel et du fou qui se côtoient dans la monotonie du quotidien... Le paysage s'étend, se déplace et se déforme, un paysage de campagne dont on n'entend ni les oiseaux, ni les mots, ni les moteurs... Seul le bruit de l'air contre la taule de la bête mouvante se fraye un chemin jusqu'à notre ouïe... Seul l'air, présent sans cesse, rythme ce voyage si banal et si merveilleux. Le soleil se confond aux nuages, dégradant derrière eux en divers oranges qui disparaissent de plus en plus à chaque moment où mes yeux se posent sur lui. Le ciel s'écrase et s'envole, luit de sa noirceur sur ce vert si clair et se présente comme une étendue en harmonie de gris. Tout est si tristement beau dans cet enfer doré.

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