Révélation
le-maitre-de-la-mort
Tous les enseignants du BTS 2 rentrèrent dans la salle « Charlie Chaplin » où avait lieux le conseil de classe. Tous parlèrent de leur journée, des élèves, de leurs bêtises. Étonnement, ils en rigolèrent ensemble.
Les deux déléguées rentrèrent en dernier, légèrement intimidé. Etant les mêmes que l'année dernières, ils savaient comment se passer un conseil, mais le premier était toujours le pire, il servait de base pour le reste de l'année.
Les professeurs s'assirent, le CPE et le proviseur s'installèrent en bout de table, allumèrent le rétroprojecteur et demandèrent le silence.
- Bien commençons la séance, dit le proviseur, le premier élève est Karim Abram.
Les élève défilèrent, certains passèrent très vite, d'autre demandèrent plus de temps.
- Maintenant passons à Rémi, poursuivit le CPE, des remarques ?
- Très bon élément, il a d'excellents résultats, commenta la prof de mathématiques.
- Très polyvalents, il travaille dans toutes les matières, ajouta la prof de français approuvée par celle d'Anglais.
- Je suis la seule à trouver qu'il a changé depuis l'année passée, demanda le prof d'histoire.
Une vague d'approbation s'éleva dans la salle, au point que le proviseur du intervenir.
- Madame Poquet, vous pouvez préciser votre pensée s'il vous plait ?
- L'année dernière, il était bon, toujours souriant, un vrai bout en train. Il savait travailler au bon moment et aider les autres. Cette année tous à changer, il a explosé le compteur avec ces brillantissime résultats, mais à part ça, il est devenu discret, silencieux, morne. Je ne le vois plus sourire, comme si ce n'était plus le même.
- Les délégués, vous avez des nouvelles sur ce changement, questionna le CPE.
Laetitia désapprouva du chef, mais Aurélien fit oui de la tête. Toutes les têtes se tournèrent vers lui.
- Oh, comment expliquer cela, fit-il gêné, avant tous ce que je vais vous dire dois rester entre nous, il me tuerait s'il apprenait que je vous ai tous confié.
Après un silence tendu, Aurélien sembla avoir trouvée ces mots.
- Cet été, il a assisté à une véritable tragédie. Il rentrait du centre aéré, où il travaillait en tant qu'animateur, et là il a trouvé … sa maman morte.
Certains des profs ouvrirent des yeux ronds, d'autres avaient laissé tomber leur mâchoire.
- Elle était profondément dépressive, avec un traitement médicamenteux incroyablement lourd. Elle s'en est servi pour mettre fin à ces jours. C'est Rémi qui la découverte.
- Il trouve encore la force de travailler après ça, demanda doucement Mme Poquet.
- Le soir, il n'arrive plus à dormir. Je suis dans l'appartement voisin, je l'entends des fois crier la nuit, puis pleurer. Il travaille d'arrache-pied pour s'occuper l'esprit, d'où ses résultats, mais il se tu à petit feu. Par manque de sommeil, il doit prendre un traitement. Comme vous l'imaginaient, ça lui rappelle sa mère, donc il refuse de prendre ses somnifères. Mais son état de fatigue est tellement avancé qu'il risque à tout moment de craquer.
La salle entière regarda la photo projetée du jeune homme, nommée Rémi, incapable de savoir quoi pensée de lui. Il sourit, parait si normal. Elle a dû être prise avant la tragédie.
Aujourd'hui il est incapable de sourire une nouvelle fois de cette manière.
Fallait-il avoir pitié pour lui ?
Surtout pas, il détesterait.
Ah les'affres du conseil de classe où parfois, c'est de la véritable tragédie grecque qui se joue. Toute la grandeur et la misère du monde s'y retrouve.
· Il y a plus de 7 ans ·enzogrimaldi7