rêveries

marie--jeanne

A quoi rêvent les maisons 

Penchées à leurs croisées d’azur ?

Sous le soleil, s’alanguissent leurs murs,

A quoi rêvent les maisons,

Toute rondes de paix et de légèreté ?

A quoi songent les jeunes femmes,

Au jardin de leur cœur apaisé ?

Quand la courbe de leur ventre nu

 Dessine la chambre celée

D’une parole vivante et inconnue.

A quoi songent les jeunes femmes,

Dans la confidence de leur dialogue feutré ?

A quoi pensent les arbres,

D’hiver encore emmitouflés ?

Lorsque déjà la vie se promet.

A quoi pensent les arbres,

Sous leurs grappes d’étoiles et d’oiseaux en bouquets ?

Et puis, et puis,

Une odeur fraîche de saison verte, à pas glissés,

Surprend l’aube levée.

Elle réinvente le printemps,

Naturellement,

En passant.

Feux d’artifice duveteux de bourgeons éclatés

Dans la reconnaissance du jour, émerveillés !

Incantation feuillue,

Branches tendues,

Forêt – cathédrale dévoilée,

Les arbres chantent  leur silence,

Cantique de leur magnificence,

Gravent leur prière de chair fervente

Dans leur cœur de lumière jaillissante,

Assignent notre souffle, nos pensées

A l’immobilité.

Osmose.

Il vient à nos lèvres étonnées

Un goût d’écorce pure.

Dans notre sang, murmure

La sève fluide, aqueuse, vivifiée

Qui coule sa simplicité.

Aux champs de la terre profonds,

En leur limon nourricier,

Nous nous enracinons.

Aux sources célestes,

Luminescentes,

Nous nous enracinons.

Pirogue végétale, nous naviguons

De nous-mêmes

 À nous-mêmes

Sur le fleuve stellaire de l’infini

Et sa mémoire liquide. Elle nous dit

Que nous sommes  terre et ciel unis.

Marie Jeanne 22 février 2013

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