Robot & Frank

daniel-m

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Un film que l'on n'aura le loisir d'apprécier qu'en DVD ou sur Arte un soir perdu. Le synopsis est assez vague et évasif, tout en nous donnant envie de voir ce qui se cache derrière cette galette. L'on voit sur la jaquette, un vieil homme qui semble discuter avec un petit robot comme en a fabriqué et présenté récemment et réellement la marque Sony. Sobre sur fond jaune, la jaquette laisse donc supposer, même sur son revers, que l'on a à faire à quelque chose de simple et sans fioritures. Pour le casting, deux pointures connues et reconnues, Susanne Sarandon et Liv Tyler. Dans le rôle principal, Frank Langella et James Marsden dans le rôle de son fils. Deux acteurs que je ne connaissais pas ou peu je l'avoue.

 

Synopsis...

 

Dans un futur proche. Frank, gentleman cambrioleur à la mémoire fragile, vit en vieux solitaire grincheux jusqu'au jour où son fils lui impose un nouveau colocataire : un robot ! Chargé de s'occuper de lui, celui-ci va bouleverser la vie du vieil ours. Frank va nouer une vraie relation avec son robot jusqu'à mettre au point un braquage des plus inattendus. Robot & Frank : le tandem le plus improbable de l'année.  (allociné)

 

Le synopsis est probablement volontairement trompeur. Un bien, un mal ? Le reflet des sous entendus cachés dans ce superbe film, certainement …

L'on découvre au départ le personnage principal « Frank », avec circonspection. L'histoire et les personnages se mettent en place doucement, et c'est ce qui rend ce film intéressant, petit à petit, séquence par séquence. Le fils de Frank, un jeune homme d'affaires dynamique, offre à son père un robot, une nouvelle sorte « d'aide à la personne » très High Tech. Au départ, Frank, le vieil homme plutôt ronchon, reçoit très mal ce présent, mais au fur et à mesure, il sait tourner les choses à son avantage. La fille de Frank est une militante écologiste très impliquée dans des affaires humanitaires. Lorsqu'elle vient passer exceptionnellement quelques jours avec son père, elle essaye de le convaincre de se séparer de ce robot qu'elle trouve grotesque, mais Frank ne supporte pas sa manière et les idées très unilatérales, qu'elle lui impose en même temps que ses services… Je ne souhaite pas vous dévoiler ici cette très jolie histoire très contemporaine, ce serait fort dommage, puisque, comme dit plus haut, le charme de ce long métrage réside dans le fait que l'intrigue et l'histoire qui parait confuse au départ, se dévoilent petit à petit en devenant de plus en plus poétiques et tendres en se rapprochant de la fin. 

 

Pour lever tout de même quelques mystères et parce que je peux difficilement faire autrement, ‘Robot et Frank' est un magnifique film simple et modeste sur un sujet dramatique s'il en est, la maladie d'Alzheimer. Malgré cela, jamais le film ne sombre dans le drame ou le violoneux et navigue au contraire crescendo dans une tendre poésie et même un certain humour tout en entretenant la confusion du spectateur. Frank Langella est magistral de justesse et de dignité dans son rôle. La froideur du petit robot qui n'a par définition, aucun sentiment et qui ne résonne que par la logique, devient progressivement un repère au milieu de tous ces humains qui se rendent compte qu'eux aussi, perdent progressivement leurs sentiments et leurs repères, d'une manière ou d'une autre.

 

La métaphore entre la mémoire du robot qui peut être effacée au besoin et à chaque changement d'utilisateur et la terrible maladie, est un peu facile de prime abord. Mais  jamais le narrateur n'insiste cependant sur ce point. La scène où Frank est obligé de presque embrasser le robot pour accéder au bouton « reset » situé dans la nuque de celui-ci, est particulièrement touchante, sachant que Frank à ce moment là de l'histoire, n'accepte et n'est pas encore réellement conscient de son état….

 

Si la maladie d'Alzheimer en est le fil conducteur, le vrai sujet du film est en fait l'absence et la solitude. L'absence de la famille, des proches, la solitude des malades. La démission des enfants qui derrière leur vie trépidante et occupée, se trouvent toutes les excuses pour fuir le devoir qu'ils ont envers leurs parents. Le robot symbolise cette hypocrisie et le manque d'humanité derrière lesquelles l'on peut aujourd'hui se cacher grâce aux « progrès » de la science et de la technologie ‘connectée'. Mais le film démontre aussi et surtout, à quel point il est important pour un malade d'être entouré de ses proches. Cela est d'ailleurs admirablement montré et démontré, avec des images simples de bonheur et d'union, à la toute fin du film, et croyez moi, on y pleure à chaudes larmes !

 

Je ne saurais que vous recommander ce premier long métrage de ce jeune réalisateur  américain très talentueux qu'est Jake Schreier. Vous serez surpris par la beauté et la malice de ce très joli petit film qui se cache derrière une jaquette qui, je vous l'accorde, ne paye pas vraiment de mine. C'était le coup de cœur de ma médiathèque, c'est maintenant aussi le mien. J'ai plus qu'adoré ‘Robot & Frank' qui sont maintenant mes vrais super héros :o)

 

 

Frank Langella est Frank

 

Susan Sarandon est Jennifer

 

James Marsden est Hunter

 

Liv Tyler est Madison

  • Avec toi, je me tiens au courant de l'actu cinéma ! Merci :)

    · Il y a presque 6 ans ·
    Coquelicots

    Sy Lou

    • Actu un peu en retard (le ciné va si vite !) Je ne suis pas persuadé que mes chroniques ciné trouvent une vraie place sur ce site mais j'aimais, il y a peu encore, donner mon avis perso sur des films (les films ce sont mes livres). Merci de ta lecture :o)

      · Il y a presque 6 ans ·
      Gaston

      daniel-m

  • Mais qui joue le robot? Un vrai robot?

    · Il y a presque 6 ans ·
    P1000170 195

    arthur-roubignolle

    • Me rappelle plus ! ... Non, je déconne. C'est un vrai petit robot d'1 m 30 de haut. Il n'y a pas d’effets spéciaux dans ce film formidable à petit budget. Merci pour ta lecture.

      · Il y a presque 6 ans ·
      Gaston

      daniel-m

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