Rouge

Tu dors ? Ou bien tes yeux se reposent ? Il faut choisir tu sais, il ne faut pas hésiter entre une chose et puis une autre comme ça. Tout n’est pas noir ou blanc dans la vie, mais quand même, il faut faire des choix. Et puis, tout ne peut pas être gris, voilà !

Alors ? Tu dors, ou bien tes yeux se reposent ? Il ne faut pas avoir honte tu sais, ce n’est pas grave si tu es fatiguée. Et puis il est tard, tout le monde ne peut pas rester éveillé à une heure pareille. Même moi je donnerai tout pour être en train de rêver, avec ma couette jusqu’aux oreilles.

Alors, tu me réponds ? Tu dors, ou bien tes yeux se reposent ? Il fait noir tu sais, et puisque tu ne parles pas, je ne peux pas deviner. Est-ce que tes paupières sont lourdes ou bien ce sont tes pensées ? Tu sais, je ne dirai rien, c’est pas mon genre de cafter. Alors, est-ce que c’est le sommeil qui t’as emporté ?

Tu sais t’es pas gentille. Tu me laisses parler toute seule sans même respirer. Tu pourrais au moins faire semblant ! Mais tu ne sais pas jouer… Quand on te dit de faire le mort, tu le fais pour de faux ! Tu vois de quoi j’ai l’air, maintenant par ta faute ? T’aurais pû au moins faire comme si t’étais vivante.

Tu sais t’es pas gentille. T’imagines pas le pétrin dans lequel tu me mets, comme ça, à être trop sérieuse. Les règles dans les jeux, il faut les enfreindre, elles sont faites pour ça. J’veux pas jouer les chieuses mais, qu’est-ce que je fais maintenant ? J’attends la cavalerie, comme ça, bien sagement ? 

Qu’est-ce qu’ils vont dire en te voyant, comme ça, si silencieuse ? Tu sais c’est pas parce que tu es muette que tu ne parles pas. Il y a des choses qui restent, au cas où tu ne le saurais pas ! Même si ta peau est froide, même si elle devient bleue, il vont finir par le savoir, que ce n’était pas qu’un jeu.

Qu’est-ce qu’ils vont penser en te voyant, comme ça, si vulnérable ? Tu sais, le rouge sur un corps aussi pâle, il fallait oser. Une grosse tâche comme ça juste sur le coeur, c’est du toi tout craché. Il faut de la couleur, et il faut du cliché... Je sais que t’aime les drames, mais quand même, il faut pas pousser.

Mais tu sais il est tard, je ne vais pas m’atarder. J’ai eu ma dose de calme après tes cris plaintifs. Je sais que tu as du charme, un petit côté naïf, mais j’ai changé d’avis. J’préfère de loin les femmes qui ont une belle poitrine.