SAHS : Syndrome de l'apnée-hiphopnée.

Marc E.

Quelques nébuleuses traces d'une nuit et d'un disque, le cinquième des Linguistes Rusés, leur étude scientifique des rêves.

Les yeux s'ouvrent sur la nuit soudaine, pleine de promesses, d'éclectiques flows, de scratchs ronds, d'un bitume dont le rouleau s'écoule sous les roues

Un virage féminin ramène vers un port qui s'endort. Sur les quais sombres, la science des rêves nous est contée.

Abstract, les falaises débordent des mers en d'illuminées tours dont les spasmodiques néons sont l'aigu écho. Notre pied devient lourd, et comme le monde ralentit, l'entêtante musique s'efforce, basse et brute, à nous faire oublier, à taire nos silences, mais déjà, le paysage change.

Des lueurs roses pointent comme le reflet de cordes qui étincellent au loin, le long d'un ciel dévêtu, électrique et sans orage. Un éclair nous attrape, nous soumet que tout existe.


La parenthèse est notable, une respiration enchaîne. Urbain dans ses beats, ses samples évanescents appuyant son titre, le « concept album » va, à nouveau, plonger dans l'onirisme et rayer la K7.

Le vent s'engouffre, emplis des rires et des fantasmes des rares fantômes qui restent ; leur voix est un instrument à vent et à brouillard.

Les phares ressuscitent un bref instant les ombres, le chant d'une femme fait de même avec nos âmes. L'arythmie d'un chœur bat la mesure d'un voyage qui ne s'étire ni se ponctue. Pourtant, comme le feulement d'une pensée nous étreint, c'est la douceur de l'aube qui ne point car la nuit sera, scellant dans sa robe infinie nos ténèbres qu'elle aime, passant sa main sur nos yeux qu'elle ferme.


(8) (Cunninlynguists - Oneirology)

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