SAINT-ETIENNE en capitales

Pierre Faurand

L'envie d'une ville c'est capital.

SAINT-ETIENNE, j'écris ton nom en lettres capitales car tu en mérites le titre.

D'hier à aujourd'hui n'as-tu pas été nommée capitale des armes et des cycles, capitale du football français, capitale du design ? A l'instar de Rome, capitale de l'Italie, ne te trouves-tu pas entourée de 7 collines ? Ton colisée c'est le stade Geoffroy Guichard (Qui aurait pu se nommer Sade des lumières, mais le nom est pris par Lyon, la capitale des Gaules). Ton forum c'est la place du Peuple. Et que dire de la qualité gustative de tes pizzérias aux noms si évocateurs, Le Stromboli, Le San Remo, La Gondola, La Grotte Azzura, La Conca d'Oro, La Scala…

Quel plaisir sans cesse renouvelé de parcourir ta Grand' rue ponctuée par le doux, mais ferme, tintement de la clochette des tramways. Quel réconfort à s'asseoir sur un banc de l'une des places amoureusement fleuries par les jardiniers municipaux, en essayant d'échapper aux déjections des pigeons et des étourneaux, et aux éructations des punks à chiens.

Bien sûr, tu connais des défauts. Mais que sont-ils face à la simplicité de tes habitants ? Ces stéphanois qui mouillent le maillot, le bleu de travail, la blouse, l'uniforme, le costume deux pièces ? Cette simplicité qui leur fait dire (en appuyant bien sur les an et les on) aux touristes égarés : Vous avez un petit budget vacances ou vous vous êtes trompés de destination ? Non, Pas ?

Alors, j'en termine par commander un pot de muscat à la brasserie Le Muscat de la place Grenette pour tendre des verres à ta santé, Sainté. Car ici, lever le coude, c'est capital.

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