Saisir

nikki

Saisir. L’instant, le moment, l’opportunité. Ne pas louper le coche, s’enfoncer dans le présent et ne plus le lâcher.

Ne pas oublier le passé et y repenser sans regrets. C’est de lui que nous sommes faits.

Foncer dans le tas, ne pas regarder derrière, ni devant. Se dire qu’on a pu faire de mauvais choix, mais continuer à aller de l’avant.

Changer de cap, ou le tenir. Ne plus s’enfuir.

Vivre en somme. Sans sommeil.

 

J’ai l’impression de souvent répéter ce schéma. D’y revenir constamment. Ça doit être ma conception de la vie. D’une vie. Mais je n’arrive pas à me persuader qu’il y en ai d’autres, heureux ceux qui se consolent en y croyant, je n’en suis pas capable.

Moi je vis au jour le jour, parce que je crève tellement de peur que ça se finisse, que je ne veux pas en louper une goutte. Même si c’est raccourcir ce temps que ça me coûte.

Je pense, vis, mange, bois, ris, pleure, dors, baise, mords, veux, désire, envie. Je hais (peu), en veux (encore). J’amitié et j’amour. Je vole et je dérobe. J’écoeure, énerve, désole, déçois (parfois).

Mais c’est moi, ego trip en live, défintion humaine et sobre, amoureuse. Je rêve de ne pas vous ressembler, de me détacher de vous, de m’y accrocher pour exister, je crois être meilleure, plus noble et moins acérée, j’aimerai être comprise et acceptée, aimée. Non, ça, c’est fait.

Entourée comme il faut, ou pas d’ailleurs, mais pas seule. Donc j’existe, je suis, je suis là.

Aucun besoin de me le prouver pourtant, j’ai mal parfois, je suis vivante, bien vivante.

Comme un cri du coeur dont on ne sait pas d’où il sort, comme un cri du corps dont on ne sait de qui il a peur. De quoi. De moi. Seulement, seule actrice de mon existence, seule actrice.

Choisir de s’y tenir pour ne pas dériver, ne pas se perdre en route ou plutôt ne surtout pas se retrouver. Oublier qui on était pour se refaire une santé, une beauté. Ne jamais plus se retourner pour ne plus jamais pleurer. Continuer à comprendre et à pardonner, s’accrocher à ses valeurs, toutes de mélanges créées. Tenir bon, sur le fil, en équilibre instable toujours sur ses deux pieds. Il manque un parapluie pour mieux se protéger, ne pas plonger dans le vide ni se faire arroser.

Il est des choses amères qui nous servent de socle. Mais d’autres plus sucrées qui tous les jours nous portent.

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