Salut

versolite

Introduction

Ça fait longtemps que je n'écris pas.

Enfin, pas sur moi, de manière publique. J'ai mes propres Histoires À Raconter et, quand il faut aller sortir du silence, je le fais dans le privé, dans un stupide journal intime où j'arrive encore à me mentir à moi-même.

Il faut dire qu'un jour, comme ça, j'ai lu le journal de ma mère, celui qu'elle s'était décidé à tenir puisque je l'avais encouragé à écrire. Il n'a pas duré longtemps, d'ailleurs, une semaine, je crois ? à moins qu'elle l'ait actualisé, ça reste à vérifier. 

(Oui, c'est d'une sombre saloperie de lire comme ça les pensées des gens, et je prétends m'en excuser en disant que c'est ce qu'on exige de moi en permanence, l'anticipation et la lecture des intentions. Comme je ne suis pas une mentaliste, je fouille dans les compte-rendus. Croyez-moi, c'est plus rapide).

Ce que j'ai lu dans ce carnet était déprimant. Une spirale, c'est comme ça que la mère d'une amie dépeint la dépression. Un maelström, pour employer un mot que j'aime bien. Le maelström de la dépression. Celui qui refait voir en boucle tout ce qu'il y a de plus affreux en soi et en dehors. Je ne veux pas comprendre ce maelström, il me frappe suffisamment, et je n'ai peut-être pas pour ceux qui en souffrent l'empathie qu'il faut. Mais je reconnais que la lecture du carnet de ma mère faisait mal.

Alors le mien est rempli de couleurs et de fiction. Le faux, c'est mon pays, je n'en suis jamais vraiment sortie et ce n'est pas mon but. C'est se mentir à soi-même, ce n'est pas regarder les choses en face, mais je ne suis pas non plus une personne qui regarde beaucoup les choses en face. Quand elles rejaillissent, je pleure, et je n'aime pas pleurer, parce que pleurer n'avance à rien. Mes parents ne comprennent les larmes que comme une faiblesse. J'ai la flemme d'être faible et de voir leur regard exaspéré devant mes débordements. Alors je ne pleure pas. Alors je ne regarde pas la réalité en face. Alors je me plonge dans la fiction.

Mais la fiction est un bain confortable, je vous le garantis. 

"Tout ce que je sais aujourd'hui, c'est que là où je suis, ça ne me fait plus rien. Plus rien."

Et puis, il y a plus urgent, bien plus urgent que moi. Les gens souffrent et sont malades. J'ai décidé de m'improviser gardienne de ces gens-là, qui sont aussi mes amis. Gardienne, c'est un beau titre. C'est protéger les choses, faire en sorte qu'elles restent à leur place, quand on part nous-mêmes en éclats. Faute d'être aussi bien qu'un personnage de fiction, j'aimerais bien avoir quelque chose d'héroïque, moi aussi. C'est pour ça que je fais ça. J'aimerais être naturellement désintéressée, mais non. Je veux simplement être une héroïne.

Pardon, je m'égare. Un jour, j'évoquerai la Confrérie, Sky, d'autres choses, peut-être. Ou alors je profiterai de cet endroit pour m'égarer dans mes fictions. Pour l'instant, j'apprécie le confort de ce site presque inconnu que Léa m'a fait découvrir, en quelques sortes, et l'anonymat qu'il prodigue.

Désolée, je n'écris pas aussi bien qu'avant, mais avec un peu de chance, être ici va m'encourager à écrire, alors c'est toujours ça à prendre pour moi.

Versolite.

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