salut la mère
Jean Jacques Sebille
salut la mère, un an déjà. Tu te souviens de ton dernier jour ? 30 août 2016. Quelle journée on a passée....même pas une journée entière à vrai dire. Enfin pour toi. Parce que pour nous elle fut interminable. Une journée qui a débuté avec toi en vie et qui s'est terminée avec toi éteinte. Pourtant il s'en est passé des choses avant que tu meures. On s'en souvient tous. Tu es partie vers 15H15 à l'heure de la sieste. Tu aimais bien faire la sieste. C'est toi qui as choisi le jour, le moment, l'instant. Nous le savons. Nous en sommes tous convaincus. En ce qui nous concerne, on tient le coup, on gère, on fait bonne figure. On reste groupés. La vie continue, paraît-il. Oui sans doute. Cette expression ne veut rien dire de toute manière. Le père, quant à lui, il trouve le temps long, trop long. Ça se lit sur son visage, ça se voit à la façon qu'il a de ne plus rien faire. Il ne dit pas grand chose mais le peu qu'il dise, ça parle souvent de toi. Et quand il ne parle pas, il peut rester des heures assis, perdu dans ses pensées. Il pense probablement à toi. On ne sait pas s'il va s'y faire et s'il tiendra longtemps. De toute façon, il n'y a pas de remède à cela. On peut tenter de faire diversion parfois, mais c'est tout. L'absence, c'est quand même quelque chose de bizarre. Quand je dis l'absence, je parle de la vraie, de celle qui est irréversible, la disparition. J'ai l'impression que tu n'as jamais été aussi présente maintenant que tu n'es plus. A moins que ce soit le besoin de présence qui se fasse ressentir tout le temps. Autrement dit, le manque qui nous ronge. En italien, lorsque quelqu'un meurt, on dit « è mancata ou è mancato ». Comme quelqu'un qui manquerait à l'appel. Chaque fois. Chaque jour.
Merci pour ce beau texte ! Même s’il est douloureux. La perte d’un être cher s’atténue avec le temps, mais ne disparait certainement jamais. Elle ne peut pas disparaître, la perte est en nous, on apprend seulement à vivre avec l’absence. On n’oublie jamais la personne, elle vivra tant qu’en nous, les dernières mémoires lui donneront vie.
· Il y a environ 7 ans ·Hervé Lénervé
merci
· Il y a environ 7 ans ·Jean Jacques Sebille
Témoignage extrêmement touchant. Le manque qui ronge, oui c'est terrible.
· Il y a environ 7 ans ·tantdebelleshistoires
merci
· Il y a environ 7 ans ·Jean Jacques Sebille
Je ne connaissais pas cette expression italienne. Je la trouve très intéressante. Ton interprétation est très juste! Pensée très émouvante...
· Il y a environ 7 ans ·aile68
plus qu'une expression c'est la manière dont les gens expriment le fait de mourir. Les français parleraient de disparition.Entre disparition et manque, on peut remarquer une approche cartésienne d'un côté, et sensorielle de l'autre.
· Il y a environ 7 ans ·Jean Jacques Sebille
J'aime l'approche sensorielle, c'est plus mystérieux, comme la mort d'ailleurs. Merci pour cette précision.
· Il y a environ 7 ans ·aile68