Salut Lamaternelle, au-revoir !

pardessuslajambe

Salut Lamaternelle, au-revoir !

 Voilà on imprime les derniers souvenirs, une dernière fois, une toute dernière.
Et l'on se sépare pour de bon.


 Tu sais, Lamaternelle, ne sois pas trop triste de les laisser partir.
Ils ne vont pas très loin.
C'est juste qu'ils ont grandi et que tes chaises sont devenues un peu petites pour eux.
Ou qu'ils sont devenus un peu trop grands pour elles.
Ou qu'ils veulent céder la place aux prochains, aux cousins.

On a laissé pour toi, punaisés au tableau noir, des vestiges de leur passage.
(Mais s'il te plait, attends que l'on ait claqué la porte pour aller regarder).

Voilà Lamaternelle, tu peux ouvrir les yeux, ils sont tous là !
Des cascades, des chutes, des bosses. Une odeur d'Arnica.
Quelques centimètres en plus, quelques dents en moins.
Une oreille de « doudou lapin ».
Des câlins avec leurs ATSEM préférées.
Un petit zozotement apeuré, planqué quelque part entre deux casquettes oubliées.
(Il a tenté de s'accrocher, désespérément, en partant, à la langue de mon fils).

On t'a laissé leurs demi-sourires et leurs quelques angoisses des premiers jours.
Leurs yeux « arc-en-ciel », entre pluie et soleil, rire et larmes.
Leurs « je veux pas y aller et j'aime pas la cantine », aussi.
(Tu sais Lamaternelle, si je m'étais écoutée, j'aurais pleuré autant qu'eux la première fois. Maintenant je peux te le dire).

On t'a laissé leurs souvenirs de copains, et leurs quelques disputes.
Leurs parties de foot, de « tomate ketchup », et les goûters troqués contre ceux des autres (forcément meilleurs).
Les premières invitations, les premiers anniversaires.

On t'a laissé les beaux moments, et les fêtes d'écoles.
Celles auxquelles on a participé.
Celles qui nous ont vu arriver trop tard.

On t'a confié, à jamais, les tracés hésitants de leurs premières lettres.
Leurs réussites, leurs joies, leurs sourires.
Leurs peines, leurs déceptions, leurs colères.
Tous ces moments qui les ont vu grandir, et qui ont fait la fierté de leurs maîtresses.
(Tellement plus patientes que nous).

On t'a laissé, sous pli et dans un casier à part, nos erreurs et doutes de jeunes parents.
Nos choix aussi incertains et titubants que leurs tout premiers pas.

Bon, Lamaternelle, tu sais, il va vraiment falloir qu'on y aille.
Prends soin des prochains enfants qui arriveront en septembre, avec les yeux « arc-en-ciel ».
Tout comme tu as pris soin des nôtres.
On ne t'oubliera pas.

Mais maintenant, on file, Laprimaire nous attend !


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