SANS GRAVITÉ

liviasansleo

Épisode 4/6

Emily s'aggripe à moi de toutes ses forces. Je décide de retourner à mon étage. Je regarde tout le matériel projeté au plafond et trouve une paire de ciseaux. Je retourne dans le couloir et petit à petit tout en levitant je descent jusqu'au parking souterrain. Emily à pris son sac avec elle.

- Tu as tes clefs de voiture ?

- Oui bien sûr !

- Tu étais garé où ?

- À la place 25 B comme d'habitude.

On cherche la voiture des yeux. Elle s'est crashée au plafond. Avec beaucoup de mal on ouvre les portes arrières. J'avance sur les banquettes et coupe les ceintures de sécurités.

- Les voilà nos harnais.

- Comment on va les utiliser ?

- Tu vas enrouler la ceinture dans ta main et laisser le crochet de façon à ce que l'on puisse le fixer sur ce que l'on trouvera.

- Comme quoi ?

- Des poignets de porte, des grilles. Tout ce qui ne peut pas être emporté.

- Tu sais que t'es pas si bête..."

Maintenant il faut sortir du garage. Impossible de passer par la grande porte, nous ne prenons pas de risque. On remonte jusqu'à la porte principale du bâtiment, il y a une grille devant.

Tout le hall s'est écroulé sous les tremblements de terre, deux hôtesses ont perdu connaissance. Je ne suis même pas sûr qu'elles respirent encore. J'ai le coeur serré. Je ne sais pas à quoi m'attendre dehors. C'est une écatombe.

On prend notre courage à deux mains et on sort. Je vérifie de bien avoir mon trousseau de clefs dans ma poche de pantalon. On va essayer d'aller chez moi. Je n'habite pas si loin.

On franchit la grande porte d'entrée. Elle est restée grande ouverte quand l'électricité a coupé. J'essaye de respirer à plein poumons mais l'odeur de soufre m'écoeure. On s'accroche tous les deux à la grille de l'entrée. L'absence de gravité nous fait utiliser plus de force. Nos corps sont poussés vers le haut.

- Emily on va devoir avancer petit à petit sur le grillage. Tous les cinq piques de la grille, tu y plantes ton harnais, ok ?


- Ok Aaron.


Il faut réfléchir à chaque instant et trouver des endroits où s'accrocher. Même les bancs ont été arraché. Il n'y a plus rien au sol. Il y a des débris partout dans l'air et nous risquons d'être touché à tout moment.

Nous avons déjà avancé de quelques kilomètres en faisant quelques petites pauses pour garder des forces. Je contemple autour de moi. Il n'y a plus de passants, plus d'arbres, plus de voitures... C'est une vision apocalyptique qui s'offre à nous.

Je ne sais même pas quand et si nous allons y arriver. New York est une belle ville mais ses immeubles lisses en verre ne nous laisse pas beaucoup de prises pour avancer.

Une femme sort devant nous. Son corps est projeté à grande vitesse dans l'atmosphère. Cette vision nous refroidi. Emily a mal aux mains. Je décide de rentrer dans un centre commercial pour faire un arrêt.

On entre dans une boutique de sport. On va au rayon escalade et on récupère des gants, de vrais harnais, du cordage, des mousquetons, des pioches et des casques.
On se fait des tenues de spationautes avec les moyens du bord. On s'équipe directement sur place et enfin on ressort.

On passe aux choses sérieuses. J'explique à Emily que l'on va grimper sur les immeubles pour atteindre les gouttières qui sont restés fixés. On ira plus vite comme ça. Emily a peur, elle refuse. On continue encore quelques mètres près des trottoirs mais nous commençons à manquer de prises pour se retenir. Il va vraiment falloir songer à ma solution...

Je l'oblige à accepter.
Je lui promet de ne pas aller sur des immeuble trop haut et de redescendre faire des arrêts si elle en a besoin.

J'ai hâte de rentrer chez moi.

Les égouts ont débordé. L'eau qui s'y trouvait forme d'énormes bulles malodorantes. Toute la terre et la  boue sont remontées à la surface.

La faille dans le béton est immense. Je me demande dans quels états se trouvent les stations de métro et le nombre de personnes qui sont bloquées en dessous.

Je dois arrêter de penser. Les images qui me viennent me glace le sang. Je ne sais même pas ce que l'on va devenir, si tout cela est éphémère ou si nous vivons les dernières heures de ce monde...

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