Sans titre

On est né 3 sœurs et un frère mais tous en même temps. On pourrai dire jumeaux mais on ne se ressemble pas vraiment.

Dans les premières années on passait nos journées à se chamailler, ça courrait dans tout les sens, ça riait, ça mordait, y'avait de quoi kiffer.

Parfois le monsieur ou la dame de la maison nous engueulait, ça tombait souvent quand je faisais pipi ou caca... J'ai mis du temps à comprendre que y'avait une boite pour ça (rire).

Un jour une dame avec des grandes lunettes est venue dans la maison. Elle me regardait souvent en souriant, j'ai bugué un peu sur elle puis j'suis retourné jouer.

Quelques jours après un jeune est venu me chercher, il avait l'air content et un peu excité. On a fait une longue marche et très loin de chez moi. Un moment il s'est mis à neiger, j'avais froid, il m'a porté et m'a blottit sous son sweet en me serrant fort. J'étais contente.

Le jeune habitait avec la dame aux lunettes, ça m'a un peu rassuré. La première nuit fut très dure, je gémissais beaucoup, ma mère me manquait énormément.

Le monsieur de la maison était dans le lit, juste au dessus et il posait sa grosse main chaude sur moi quand je pleurais, ça m'apaisait et j'ai passé ma nuit...

Les jours sont passées et je me suis habituée. Il y a juste les croquettes toutes dures que je ne supporte pas ! Heureusement ça n'a pas duré.

Maintenant tout les soirs j'ai ma part de cuisse de poulet avec ris et carottes s'il vous plait !

Il y a aussi d'autres légumes et parfois des pattes, là je n'en fait qu'une bouchée ! Le monsieur éclate toujours de rire quand je rote. J'sais pas pourquoi...

Aujourd'hui c'est un peu comme une deuxième famille, il y a les parents et deux grand frères. C'est étrange ils ne se parlent pas trop entre eux mais tous m'adorent alors tant mieux !

- Le petit frère me donne beaucoup d'affection, il tient beaucoup à moi.

- Pour le père je suis comme sa fille, je peux lui demander n'importe quoi et j'ai toujours moyen de gratter un bout de son repas.

- La mère est un peu stricte avec pas mal de règles mais parfois elle prend une voix toute aigue et me dis plein de trucs que je ne comprend pas pourtant j'suis toute excitée.

- Le grand frère c'est un modèle. Il est très serein et j'adore passer des moments calmes avec lui, on fait des grandes ballades et souvent j'ai l'impression qu'on se comprend.

Papa partait souvent et de longs moments des fois, il me manquait... Des fois petit frère mettait un bout de plastique près de mon oreille et j'aurai juré entendre mon père.

L'avantage quand il n'était pas là est que maman s'occupait de mon repas. J'avais toujours une grosse assiette que maman mettait du temps à préparer.

Ils avaient inventés un mot pour moi "les soucis" mais ce que ça concerne je préfère ne pas en parler.

On a eu des tas de souvenirs au fil des années ils sont grandioses mais je ne pourrai pas tous les conter.

- J'aboyais tout le temps quand le facteur passait, j'me sentais forte quand je l'engueulais.

- Une fois je courrais super vite avec mon grand frère, j'ai voulu tourner à 90° et j'ai fait 3 tonneaux...

- Un jour j'étais très pressée d'aller dehors, j'ai dévalé les escaliers et je me suis pris la porte (elle était vitrée et bien nettoyée). Le soir tout le monde en a rigolé.

Le temps a passé, j'n'étais plus une enfant. Grand frère était partis et revenait épisodiquement. J'adorais descendre et me poser sur les marches avec petit frère, on restait là à regarder le monde bouger et je venais me blottir entre ses jambes.

Puis j'me suis affaiblit, j'ai compris que j'allais bientôt m'en aller. Tout le monde était triste autour de moi, j'aurai tellement aimé leurs dire que c'était normal... Là plus qu'à tout autres moments, la parole m'a manqué !

J'ai eu des maladies et ça s'est compliqué, j'avais des absences de plus en plus longues. Mon petit frère était revenu de voyage et je ne l'ai même pas reconnu.
Ils voulaient s'accrocher et étaient tous abattus.

Finalement on m'a emmené dans une clinique en me transportant comme un bébé, j'étais absente. J'ai juste eu un moment de conscience quand mon grand frère est arrivé. Maman avait renoncé à m'accompagner.

Et comme ça je suis partie.

Il y a une fin c'est inévitable et toujours triste mais merci pour cette vie heureuse et remplie. Rappelez vous de ça surtout.

Pegase, GANDHIDE.