Sans toi

Quelques heure sans toi. Sans ton esprit pixellisé sur mon écran, sans ta voix, bien que déformée par le micro. Complètement sans toi, comme si tu n'existais pas. Plus je m'efforce de penser à autre chose, de me surcharger de travail pour ne pas penser à toi, plus tu m'obsèdes.
Quelques heures sans toi, et c'est comme si le temps c'était figé, que la terre s'était arrêtée de tourner. Il n'y avait rien qui aie de sens, rien qui ne remonta les lourds coins de mes lèvres. Il n'y avait que cette absence pesante, comme une question sans réponse, comme ma propre vie en suspens.
Non, la terre ne s'était pas arrêtée de tourner. C'était mon monde qui s'était brutalement glacé, et dont la chaleur timide des discussions qui m'enflamment tant ne savaient faire fondre la glace.
Quelques heures sans toi, c'est beaucoup trop, tellement trop. Sans ta présence en arrière fond, je me sens comme seule sur terre, même avec mes amis les plus chers. Quelques heures sans toi, c'est comme le manque déséspéré du sujet de son addiction.
Alors quand j'ai enfin entendu ta voix, douce, si réconfortante et antalgique, j'ai fondu en larmes. Des larmes de soulagement, de joie, d'amour, de remords. Et ta voix qui me disait "sèche tes larmes mon amour". Et ma voix qui a peur d'exister, qui te supplie dans un sanglot...
"S'il te plaît, ne lâche jamais ma main !"