Sarbacane.

Christophe Hulé

Sortez les sarbacanes et autres cotillons, forcez le rire car c'est l'usage, embrassez qui vous ne remarqueriez pas dans la rue, c'est le désordre autorisé, ni barrières, ni tabous, ni réticences.

Entre deux fêtes, on oublie qui on est, enfin ce que le « système », ceux d'en haut, ont décidé que nous étions.

Le « système » et ceux d'en haut qui n'existent pas plus que ce que l'on croit être, que ces quelques jours d'euphorie dictés par le calendrier.

Tout ce que l'on croit pour penser un instant avoir la paix, ce monde n'a rien de plus merveilleux que les précédents.

Les mondes à venir ne le seront pas plus.

Sauf pour les élus, les vrais j'entends, qui sont sourds aux chants des sirènes.

Tout passe et rien ne change vraiment peut-être, mais certains d'entre nous, peu il est vrai, savent, ont su, capter ce petit rien, qui n'est en fait que le grand tout, et qui donne un sens à l'existence.

Ne dit-on pas aujourd'hui que tout se désagrège, des « tensions » internationales au climat.

A-t'on oublié ce que l'on disait autrefois ?

Nous sommes ancrés au réel, et nos vrais ennemis sont les rêves, ou les cauchemars, qui semblent nous dire qu'il existe quelque part des mondes parallèles, meilleurs ou pires.

Combien d'entre nous se passionnent pour l'art ou les pires blockbusters amerloquains ?

Parce que le réel ne nous convient pas, parce que l'homme ne pense qu'à un monde meilleur, sublimé, sans vouloir vraiment croire ou vouloir celui qui nous est donné.

L'année 2024 sera-t'elle merveilleuse ou cauchemardesque ?Disons que la question elle-même doit sembler ridicule, à défaut d'être drôle, pour la grande majorité d'entre nous.

Comme des épiciers, nous ne faisons que compter les années qu'il nous reste à vivre.

la cryogénie, l'élixir de jouvence, ou que sais-je ?

On en revient au réel hélas, dont nul ne peut s'échapper.

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