Se faire un film.

Christophe Hulé

Une image floue, quelque souvenir peut-être ?

La couleur revient, par petites touches.

Je dois sans doute fermer les yeux plus fort.

Un visage, ma mère ?

Une inconnue que j'ai dû connaître autrefois ?

Je penche pour l'inconnue, elle me fait des clins d'œil,

Et cette petite moue irrésistible.

Je reste les yeux fermés, pas question de partir avant la fin.

Les yeux brillants, elle soupire.

Bon, je dois faire quelque chose.

Elle m'entraîne dans une sorte de prairie.

Je cours à toute allure, et sans être essoufflé.

Elle se couche parmi ces fleurs,

Dont je connais l'odeur, sans savoir les nommer.

Je me penche ou m'épanche,

Sans trop savoir quoi faire.

Elle m'entraîne à nouveau.

Son corps chavire, mais pas autant que le mien.

Les nuages et le ciel me paraissent bien fades.

Je ne vois que ses yeux, et son sourire.

La mer est loin, et pourtant,

Il me semble voir des vagues,

Et sentir la fraîcheur des embruns.

Je me réveille nu, dans ce lit défait et malpropre.

Le réveil me déçoit, encore deux heures à tenir.

J'espère bien retourner dans cette prairie,

Pour une fois que je tiens un rêve

Et un vrai !


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