S'écrire

compteclos

S'écrire pour mieux se détruire

S'écrire dans le temps, s'écrire sur le printemps, s'écrire dans le vent, savoir quand tu me mens, te sourire par tous les temps.

Deviner ta peau, rire sous tes jolis mots, frissonner devant mes maux, tomber à l'eau.

Se damner, se condamner, se désirer, ne pas pouvoir se toucher, s'aimer.

Poison dans le paradis, interdit de mes envies, tu enivres mes nuits.

S'enlacer du bout des doigts,faire l'amour dans ce froid, t'embrasser avec émoi, et moi, et moi, et moi..

T'attendre, ne jamais te répondre, te rendre, tout ce que tu m'as donné dans ton absence, me pendre.

Nos sourires murmurés, des cachets pour panser la plaie que tu as laissé, t'ordonner, te résigner, te voir m'aimer, te caresser, me chuchoter, nos corps enlacés, nos mains lacérées, notre sang mutilé, sans sonorité mais toujours avec brièveté.

Entendre sonner le tocsin, prier les saints, t'offrir mes seins, te prendre la main, t'aimer jusqu'à demain, amour sans lendemain.

Mordre ma lèvre, tu réclames une trêve, dans cette consolation brève.

Me toucher, t'analyser, m'observer, te canaliser.

T'éteindre, geindre, te peindre, entre mes reins.

Te secouer, te réveiller, te blâmer, te psalmodier, t'aimer, te rejeter, te détester.

Te haïr, pour le pire, dans le règne de ton empire, et cette satyre qui nous fait rire dans ton antre diabolique.

Regarder tes yeux, me perdre dans ce feu, te récupérer, perdu dans ce jeu.

Frémir de rage, faire naufrage, tu atteins mon rivage, je t'en prie, ne sois pas sage, et laisse sur ma peau tes dommages.

Ralentir, s'affaiblir, t'entretenir, te sentir frémir et te mordre de par mon rire.

Faire l'amour, sans détour, et ton retour sur ses draps rouges, sourds.

Pureté, naïveté, oisiveté, nos deux âmes entortillées.

Partir, ne jamais revenir, te voir repartir, pour d'autres filles perdue dans la cire.

Amant, tu me mens, tu es comme aimant, qui me touche sensuellement.

Tu m'attires, m'attises, tu es ma convoitise.

Le convoi de notre passion, se déferlant sans raison me mène à la déraison de nos penchants sexuels mordants.

Te faire rougir, ne pas te l'entendre dire, écouter de la lyre, en te voyant lire.

Respirer, ne plus penser, t'oublier, m'évader dans un verre de manzana frais, ne plus te penser, simplement te renier pour mieux exister.

  • Wow, magnifique. Tu m'as emporté par tes mots, l'impression d'être bercé par de grandes vagues et finir sur la dernière phrase en écume échouée...

    · Il y a plus de 8 ans ·
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    luxaeterna

  • C'est vraiment magnifique... Emporter par les mots dès le premier mot, il n'y a rien de plus beau..

    · Il y a plus de 8 ans ·
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    Paul Juste

  • waouhh
    que dire? emporté.
    je ne me suis jamais essayé à l'écriture érotique, je ne sais absolument pas c'que je vaut, mais je sais reconnaitre une tres belle plume.
    j'aime le faits que tu rimes avec des mots que je n'ai jamais utilisé (moi qui suis friand des mots qui se font rares, et des rimes jamais exploitées #psalmodier)
    j'aime la richesse de ton vocabulaire
    j'aime la tension que tu dépeins
    j'aime le voyage que tu me faire.
    j'aime.

    · Il y a plus de 8 ans ·
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    jinious_

    • Et moi j'aime avec quelle délicate attention tu me dis que tu aimes mes mots, mes rimes, la richesse de mon vocabulaire, la tension que je dépeins, ce que je te fais faire, aha. Et, essayes l'écriture érotique, avec ta plume, ça devrait être magnifique.

      · Il y a plus de 8 ans ·
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      compteclos

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