Sénégal, sunu gaal
Abdou Diagne
Pense, vit, rêve, docile pirogue
Mince estafilade d’entre le songe et l’oubli, les cauchemars et les rêves,
La somnolence et le réveil
Au creux de mes bras-pagaies, l’ambition de traverser ce fleuve-monde
Nous sénégalais, pagaierons sans cesse, nous pagaierons. `
Vogue chère pirogue, tu es notre passion, nos rives vertes de plaisir, notre source.
Qui l’eut cru, nous avons traversé les ouragans nommés Dictature et Despotisme
Les yeux levés, sous nos têtes ils sont passés
Libre dans ce bleu ciel, les ailes grand ouvertes, redoutant que le souffle de la petitesse Nous fasse chavirer
Tel un mirage errant, nous poursuivant sous les canons d’un ciel diabolique,
Coloré tour à tour par l’ambition de la monarchie et le zèle d’un homme
Aux habits lacrymogènes.
Nous sénégalais, pagaierons sans cesse, nous pagaierons.
Le soleil t’as rencontré, amassés dans les grandes artères du pays, à la place de l’obélisque, nous l’avions enflammé jusque dans les bras de Morphée pour juste traverser avec toi ce fleuve-monde.
Les flèches des ouragans, nous en avons reçus, certains de tes fils,
Des frères sont restés au front et quand la lune, écartant son cortège d’étoiles,
Jette un regard pensif sur le monde endormi, devant son front glacé,
Nous sénégalais, pagaierons sans cesse, nous pagaierons.
Nombreux sont ceux qui croyaient que nous allions sombrer, c’est mal connaître le Sénégal, c’est mal connaître les fils du Sénégal.
Tanger mais pas couler
Nous avons pagayé en plein azur vers la grandeur,
Quel grand peuple nous sommes !
Vers les terres vertes de la Casamance, voguons pour unir ce peuple oublié
Vers les terres salinisées du Sine-Saloum, voguons aux rythmes des chants de Yandé Codou
Vers le Baol, le Walo, le Grand Djolof, nous y arriverons
Tant nous t’aimons, tu es la pirogue de notre avenir
Vogue vers cet océan de bonheur qui nous attend
Nous sénégalais, pagaierons sans cesse, nous pagaierons.
Qui de plus Grand que l’homo-senegalensis.
Par ces mots présentent dans mon cœur, dans le cœur de tous ceux qui vibrent aux rythmes de la sénégalité
Je te livre le plus beau de moi, mon corps et mon âme, mon savoir et mon avoir
Oh ! Ma source, d’où tu me tiens, qu’ai-je fait pour te mériter.
Je défie le monde, nul n’est plus chanceux qu’un sénégalais
Nous le savons, tu es notre terre mère
Sénégal, sunu gaal
Sache qu’à l’embouchure du fleuve de nos cœurs
Coule en rafale l’eau douce de notre passion
Souffle incessamment un vent de désir qui nous pousse
Vers cet océan de plaisir, un avenir tout en couleur
Que ta terre pleine de charme et de douceur
Fait vibrer par des vagues de bonheur
Lesquelles accompagnent notre pirogue
De l’avenir
Sénégalais du monde entier, pagayons sans cesse, pagayons…
Très beau texte.
· Il y a plus de 10 ans ·Relme Han
Une belle ode à la Terre-mère...pagayons pour cesser d'être amer.
· Il y a plus de 12 ans ·nouontiine
Jërëjëf, juboo naa d'un toubab de Yoof
· Il y a plus de 12 ans ·lavadrouille