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Sentiment anonyme
_aylden_r
J'ai la mort en dedans.
Et tu n'y pourras rien changer.
L'arbre bleu aux feuilles pourpres et veineuses a la croissance dans l'âme et des rêves de jeunes grandeurs.
Ma bouche écume et mes maux s'épaississent...
Et les petits soldats, qu'ils soient rouges ou de plomb, n'y pourront rien changer.
C'est encore à moi de remonter la pendule du tronc détraquée par tous ces remous,
Puisqu'il n'existe aucun esclave doux
Dont la sève empirique pourrait empêcher que sonne l'heure.
J'essaye de me convaincre que Demain est fait de projets,
Mais, si j'en crois "je" qui me semble être un autre, c'est vraiment par une intrinsèque lâcheté
Que je ne parviens pas à fuir ce qui m'entoure,
Et à mettre fin à ces pauvres jours.
Et c'est également pour m'en persuader
Que je m'efforce de raviver avec peine cette petite lueur d'amour
Qui pour toi et tes prières scintille,
Comme la cime des cyprès que nous regardions en septembre.
Ma chair en horloge orgueilleuse a maintenant entamé le compte à rebours pour l'appel du cœur
Et celui du Salvateur,
Mais elle n'est réparée que par des doigts usés, et réels,
Qu'elle a toujours refusé de voir, même dans le noir.
Tout ce qu'elle voit, ce sont les résidus oniriques de ses mèches sur les oreillers.
D'ailleurs, ces cheveux, tu les voulais longs; je les ai coupés courts.
Mais rassure-toi, depuis le Changement, j'ai réussi à obtenir assez de longueur pour parvenir à me cacher, et, de temps à autres, à disparaître - puisque maintenant les gens ne prêtent plus attention à ce que le verso dissimule.
C'est peut-être plus simple comme ça. Les autres, les relations, mon reflet. Tout.
Demain s'en ira-t-il avec moi ?