Serrage de boulons
Jean Claude Blanc
Serrage de boulons
Dernière nouvelle de Matignon
On en a eu pour notre pognon
1er Ministre ce maquignon
Promet serrage de boulons
Plus aucune faute d'inattention
Coupe réglée, circulation
Plus appuyer sur le champignon
Sinon PV à profusion
Réduite à 80 à l'heure
Presque l'allure d'un sénateur
Même au chômage le chauffeur
Se fait conduire pas son moteur
Où le compteur est de rigueur
Nous en rajoute, pas assez
Plus de panneaux, sûrs d'être flashés
A ce nouveau mode de voyager
Le pauvre péquin pas habitué
Son compte est bon, vite piéger
Car sur les routes secondaires
Couvertes de gravier et de pierres
Datant de la dernière guerre
Bien obligé, on décélère
Car nous attendent au carrefour
Drôles de perdreaux manquant d'humour
Qui sous leur casque, ont plus d'un tour
Edouard Philippe, gentil garçon
Pratique principe de précaution
Lui qu'a si bonne réputation
Nous le répète sur tous les tons
Que c'est pas l'Etat qui se fait des ronds
Quelques combines à respecter
Rouler lentement sans être grisé
Sur ces chemins si déformés
Pour éviter tous les dangers
Passablement se faire suer
Bien trop aimable ce normand
Se faire soucis pour notre santé
Mais du pays, des nonchalants
Que de le croire, pas gagné
Dresse le tableau des accidents
Pour la plupart, morts au volant
Et pour les autres seulement blessés
Que de statistiques à déplorer
Qu'aux émotifs, font de l'effet
Que de controverses entre citoyens
Chacun défend sa petite boutique
S'y associent péquins moyens
Que c'est la faute à pas de chance
Quand le Ministre donne la réplique
Evoquant ces scènes tragiques
Preuve qu'on est de même engeance
Par intérêt, tout pour son fric
Ce que ce monde est pathétique…
Facile blâmer excès de vitesse
Lorsque l'on tourne au vin en liesse
Faut pas médire sur l'alcool
La seule richesse de notre sol
Quant aux ruraux chemins de traverse
Pas assez de sous pour nids de poule
Alors que la Nation nous berce
De pieux mensonges, à perdre la boule
Pour les entendre, ni a pas foule
Sournois radars, bien cachés
Là où pénard, on peut foncer
Les oreillettes pour écouter
Et bavarder enfin en paix
Comme à la fête, c'est la loterie
Soit alpagué, soit épargné
De toute façon, c'est du tout cuit
La prochaine fois faudra freiner
Ou le permis, le repasser
Encore nous autres, les vaches à lait
La prévention, que fausse excuse
Subtilement on est taxés
Car l'Etat manque pas de ruse
Pour garnir son porte-monnaie
N'étant doté que d'une vieille auto
Ne risque pas faire le « cacou »
Comme sont faibles mes petits chevaux
Vais pas jouer, Pierrot le fou
Où la gazoil pisse partout
Bien abîmée ma 4 roues
Mais une pensée souvent me tanne
Sur les ornières et les platanes
Les supprimer, serait pas un drame
Car c'est ainsi, qu'ici on se crame
Hélas l'Etat se fend pas le crâne
Selon lui ces arbres, ont certain charme
Faut emprunter, sans aucun doute
Ces lignes droites d'autoroutes
Pour en rêver dès le mois d'août
Comme vacanciers, même si ça coûte
Mais pour se rendre au boulot
Y'a pas le choix se lever tôt
Et démarrer prestement en trombe
Afin d'atteindre souvent la tombe
Dans le paysage, ainsi se fondre
Et c'est pourquoi, Philippe ce bel
Fier gentilhomme, nous rappelle
Qu'on pourrait prendre des gamelles
Si on se montre parfois rebelles
A ce qu'il mijote en sa cervelle
Pourtant aux règles obéissant
Je trouve pas mal surprenant
Que ces carrosses que l'on nous vend
Ont un moteur surpuissant
Bien inutiles dès à présent
Où on lambine à tout bout de champ
Femme au volant, mort au tournent
Vous le répète en singe savant
Tandis que l'homme, bon vivant
Se pinte la gueule en somnolent
Lui si veinard, sans faire d'effort
Et qui arrive à bon port
Evidemment traité de porc
Mais en retour lui jette un sort
A sa gonzesse, sans remords
« Embrasse mon cul, on sera d'accord »
Pour pas aller dans le décor
Rouler bourré, aucun complexe
Pour nous spoliés, plus qu'un prétexte
Afin qu'on s'offre vélo-solex
Pour tous modèles, unisexe JC Blanc janvier 2018 (taxés sur nos taxis)
Bravo! Un joli texte! On ne vous taxera pas sur le nombre de lignes!
· Il y a presque 7 ans ·aile68