SI JE REVIENS UN JOUR

Georgia Margoni

- Les pourparlers, c'est pour parler. On ne décide de rien, on ne signe rien, rappelle le chef de la sécurité russe. On ne promet rien, sinon goulag.
Mais aussi, il est pénible ce Volodymyr Zelensky avec son couloir aérien. On t"a dit non. C'est clair ? Qu'est-ce que tu n'as pas compris ? Il faut né-go-cier ! Pourquoi Volodymyr Zelensky ne prend pas ses jambes à son cou pour fuir ? N'importe où mais loin. Là où les chars ne passent pas, embourbés jusqu'aux essieux. Là où les missiles russes Kingal ne voient pas ton empreinte thermique se déplacer ! Et n'emporte pas ton portable avec toi, nom d'un petit bonhomme ! Partir ailleurs ? Non, parce que ça glisse, sacrebleu. On n'est pas sur la Riviera. C'est l'hiver en Ukraine. Volodymyr Zelensky réclame des armes mais il en est une à lui tout seul, une arme de destruction massive. Il veut la chute du dictateur comme s'il suffisait de la réclamer pour l'obtenir. Demander ne coûte rien. Un héros ? Non, un super héros Marvel obstiné et invincible, à la fois. C'est cela, son super pouvoir. Il ne veut rien céder, jamais. Plutôt mourir que céder la moindre partie de son territoire. Que lui reste-t-il à obtenir ? Une petite statuette dorée à aller chercher à Hollywood pour récompenser ses petites vidéos, un oscar du meilleur documentaire. Le Prix Nobel de la Paix 2022. Sans doute, l'obtiendra-t-il cette année.Sans doute, le mérite-t-il plus qu'un autre. Des cohortes de malheureux, des hordes pacifiques de femmes, d'enfants et de vieillards fuient la mort. Elle court vite, la Mort. Vivre, vivre petitement pour que demain, on puisse rêver en grand. Partout le malheur, partout des refuges de fortune ou d'infortune. La boite de Pandore s'est cassée. Le couvercle ne ferme plus. Le mécanisme est grippé. L'espoir s'est bien envolé. Quoi qu'il en soit, les Ukrainiens ont déjà gagné. C'est un peuple qui n'a plus à démontrer son courage, ni sa résilience. Ils sont chez eux et si on les chasse, ils reviendront. Un jour ou l'autre. Pas demain. Dans un an peut-être ou alors, dix. Mais ils reviendront. Ils reviendront et ils reconstruiront. Comme un jeu de lego. Pièce par pièce. Ou plutôt quartier par quartier. Ils ont prouvé avec honneur que la guerre tue et que ça fait mal. Mais il faut quand même se battre, quitte à tout perdre. Ils sont comme ça les Ukrainiens. Libres et fiers. Les demandes de Volodymyr Zelensky se font pressantes, ses harangues parcourent l'Europe. Son énergie et sa combativité deviennent le moteur de ce peuple ukrainien martyrisé et bafoué. La guerre est sale, visqueuse et laide. Les cadavres jonchent le sol de Marioupol et de Boutcha. Pas le temps d'enterrer ses morts. Pas envie de faire marche arrière. Passer la frontière comme on franchit le Rubicon. Dieu fasse que ce comédien troupier devenu un leader emblématique puisse survivre à cette guerre afin qu'on puisse lui dire merci en ukrainien. Djakuju ! Merci d'avoir ressuscité la simple idée de la démocratie.
  • J'adhère à tout ce qui est dit, ce sont les circonstances qui font les héros, espérons qu'il ne faudra pas attendre 10 ans.
    Zelensky est un Churchill en guenilles, mais un Churchill quand même.

    · Il y a plus de 2 ans ·
    Lwlavatar

    Christophe Hulé

    • Oui c'est ça. La rencontre entre un homme et son temps. J'ai beaucoup aimé le "Churchill en guenilles. Merci pour le coup de coeur

      · Il y a plus de 2 ans ·
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      Georgia Margoni

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