Si riche

bech

Si riche de t’aimer mais si pauvre de toi !

Tu reposes à jamais dans mon œil et ma voix.

Ton haleine est mon souffle et mon cœur pour deux bat,

Il fane de fatigue et guette mon trépas.

  

Dans mes mines sans fond il cogne encor plus bas,

Mais s’use davantage à se porter vers toi.

Rien ne peut m’effrayer, ce faux frère tiendra :

Si mon nectar est rance, qui le butinera ?

Au diable les abeilles, vampires d’autrefois !

Qu’aussi le futur parte et ne revienne pas.

Ni souvenir ni rien que j’espère ici-bas…

  

Le lait et le miel coulent dans l’au-delà,

Mais en toi et par toi j’ai de l’amour le poids.

Dans tes yeux d’hiver, un païen trouve la foi.

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