Si vous suivez José sur Instagram, votre vie risque de lui ressembler !
Christian
José n'en revient pas d'avoir autant la pêche, lui qui revient d'entre les morts d'après ce qu'on lui a dit.
Ménigite foudroyante, retrouvé inconscient à côté de sa moto, placé en unité de soins intensifs, deux semaines de coma, puis interdiction de voir ces proches tant que la suspicion de contagion n'avait pas été levé, et retour au boulot. Depuis 10 jours, tous les matins il lui semble revenir d'un long rêve.
La première des personnes qu'il est allé voir en revenant c'est son copain Ricardo, pour lui confirmer que tout allait bien, il ne laissait pas tomber leur projet de bar à Lisbonne.
La deuxième chose importante qu'il fait c'est de réactivé son profil sur Instagram. Il avait trop peur que tous ses contacts l'aient oublié, au pire effacer, un mois sans nouvelles sur les réseaux sociaux c'est presque la mort.
Depuis 10 jours à ses heures libres il s'active donc à rebâtir son réseau.
Quelques unes des filles, avec qui il avait noué de bonnes relations, ne l'avaient pas complètement oublié, cela lui remontait le moral.
D'autres, inconnues sur la région prenaient aussi contact avec son profil, notamment une qui connait Ricardo. Une Mélinda, elle lui donne RV au Barrio Alto, Ricardo lui a parlé de leur projet d'ouvrir un bar à Lisbonne. D'après ses posts c'est une super blonde et pas une gamine à ce qu'il peut en deviner.
Il lui a filé un RV chez Ricardo en fin de semaine, ce sera peut-être un bon coup pour le weekend, pense-t-il.
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Anna a réservé une chambre via airbnb pas très loin du Barrio Alto. Elle a aussi loué une petite Mini BMW pour venir de Lisbonne.
Le plan, arrêté avec Andrew et Léo, est qu'elle se fasse passer pour une anglaise ( difficile de faire autrement !) qui souhaite ouvrir un bar branché pour les touristes dans le vieux Lisbonne au pied d'un immeuble qu'elle vient d'acheter et qu'elle va faire rénover.
Des amies qui sont venues à Covilhã lui ont parlé de deux jeunes formidables qui ont des projets pleine la tête et beaucoup d'ambitions.
Ses valises tout juste déposées dans son petit appartement à 50 mètres du bar, Anna/Mélinda est bien décidé à rencontrer ce jeune patron de Bar.
Quelque part, elle n'est pas fâché de quitter les froideurs de l'Europe de Nord, pour se retrouver attabler à une table dans une douceur printanière en cette fin octobre. Le soleil couchant vient réchauffer les azulejos qui tapissent la façade de l'église surplombant la petite terrasse du Bar.
— Bonsoir Madame. Le jeune patron du bar vient de sortir pour la servir. Vous prendrez quoi ?
— Je vous dirais bien le patron du Bar, enfin sa boisson préférée, commençons par là !
Ricardo, à la fois décontenancé et ravie de l'entrée en matière, répond
— Peut-être bien la dernière bière que je viens de créer.
— Génial, si je comprends bien vous êtes Ricardo, alors va pour votre création on trinquera en semble, je suis venu pour vous voir.
— Me voir ?
— Apportez les verres, jeune homme, je vous dis tout.
Ricardo revient avec les bouteilles griffés au nom du bar.
Mélinda lui déroule avec force détail le scénario préparé, le complimente sur les soirées organisées dont ses amies lui ont parlé. Elle lui confirme que grâce au profil de José elles sont restées en contact avec l'actualité de son bar et même si elles ne sont plus au Portugal, conseillent régulièrement aux étudiantes anglaises de venir passer une vraie soirée portugaise au Barrio Alto.
— Je n'en reviens pas, je ne pensais que la réputation de mon petit bar dépassait les frontières, s'extasie Ricardo à l'écoute de Mélinda.
— Je pense que c'est aussi grâce à votre copain José, il s'active beaucoup sur Instagram.
— C'est sûr, il est acro ! Perso je n'accroche pas trop, mais je dois avoué que pour les soirées il fait venir un paquet de filles et du coup pas mal de garçon aussi, il vaut mieux d'ailleurs pou les bières !!
— Vous êtes des bons les garçons ! Vous n'allez pas moisir dans ce village à l'ombre de l'Eglise, j'aurai un projet pour vous.
— Un projet de quoi ?
— De bar, qu'est ce vous croyez, ? Mais à Lisbonne, la capitale, c'est là que viennent tous les touristes. Je viens d'acheter un immeuble sur les hauteurs de Lisbonne, je veux y installer un bar et en plus j'ai de quoi y faire des chambres.
— A Lisbonne, mais on n'a pas les fonds pour monter un bar !
— Les fonds ce n'est pas vous qui allez les mettre, c'est moi. Ce que je cherche ce sont des jeunes qui ont des idées, branchés sur la vie d'aujourd'hui et surtout bosseurs.
— C'est trop beau pour être vrai cette histoire !
— Trop beau ou trop belle ? Jeune homme. Ce que je souhaiterai c'est que vous veniez ce weekend à Lisbonne, voir les lieux, me dire si on peut y faire un lieu branché et sympa, après on pourra discuter.
— Bien mais ce weekend, je ne peux pas trop, je ne peux pas fermer, c'est deux grosses journées pour moi, mais José nie travaille pas ce weekend et il est de Lisbonne comme moi, il saura vous dire si le lieu vaut le coup
— Bon d'accord, tu le branches la-dessus, je reviens ce soir d'accord.
Mélinda se lève et laisse Ricardo à ses interrogations.
Aussitôt rentré dans son bar, Le jeune patron envoie un message Facebook à José pour qu'il soit bien là ce soir.
José lui répond qu'il sera bien là, il avait déjà filé un RV à cette fille pour le weekend sur son Instagram, vendredi soir cela ne fait qu'un jour d'avance, mais il n'aura pas le temps de se changer, ni de prendre de douche.
Anna de retour dans son petit studio pour se changer, sort son smartphone sécurisé pour joindre Léo.
— Bon Léo, je pense que j'ai fait mouche, ce soir je vais rencontrer nos deux barmen.
— Bon parfait l'idéal serait que tu puisses le convaincre de partir pour Lisbonne ce soir.
— Une question, mon cher Léo, tu n'étais pas censé veiller sur moi. Je vais passer la soirée avec deux charmants trentenaires, je ne sais pas comment tout cela peut tourner, les mecs quand ils sont chauds, tu sais ce que c'est !
— Je vais jouer l'ambulance, ça tombe je suis partie de Lisbonne avec pour te rejoindre !
— Sympa, vous prévoyez déjà le véhicule, à tout prendre je préférais ne pas en avoir besoin !
— Tu n'y es pas ! C'est pour le beau José ! On le transportera directement allongé !
— Bon Ok, j'ai compris si ça se passe mal , c'est moi qui suis allongée dans l'ambulance !
— Concrètement à quelle heure penses-tu être présente au Bar ?
— Je n'ai pas donné d'heure précise.
— Parfait, on ne devrait pas trop avoir de retard sur la route, je te préviens quand j'arrive, je ferai le client au bar, ça te va ?
— T'es un chou mon petit Léo, je vais avoir trois mecs pour la soirée !
— Ce n'est pas trop mon truc, tu m'excuses !
— On en reparlera, je t'attend.
Anna raccroche. Elle fanfaronne, mais n'est pas très rassurée au final.
Pour la soirée, elle décide de chausser ses escarpins à la française. Elle sort de la valise une robe pailletée moulante, une vraie tenue de scène. Heureusement que le bar n'est pas trop loin se dit-elle, je ne traverserai pas le village dans cette tenue.
Une fois habillée elle récupère sa trousse de toilette et boucle sa valise, pour la déposer dans la Mini, garée devant la petite maison. Elle ne compte pas revenir dans cet appartement.
Léo vient de lui envoyer un message, il sera au bar dans 5 minutes.
Anna descend la rue, dans une démarche chaloupée due à ses talons haut.
Elle aperçoit José qui vient de descendre de sa moto devant la terrasse du Barrio Alto. Elle presse le pas, elle veut l'aborder avant qu'il ne parle avec Ricardo.
José vient d'enlever son casque, son regard est happé par cette femme habillée comme une star. Elle se dirige vers lui d'un pas décidé.
— Hello, José ?
— Yes !
— Mélinda ! On s'est déjà parlé via instagram.
— Whao, Mélinda, je ne t'ai pas reconnue !
— Je ne te plais pas ?
— Oh non, je n'ai pas dit ça tu es superbe ! On va au bar, Ricardo nous attend je crois.
Anna viens d'apercevoir Léo, au coin de la place, vers l'église, elle est définitivement rassurée.
— Whao, je ne pensais pas que vous arriveriez ensemble !
— "Whao", c'est votre cri de ralliement les garçons !
— Tu prends quoi Mélinda ?
— La même chose que vous, je ne voudrais pas demander ce que tu n'aurais pas !
— Tournée Mojitos maison alors !
— Bon José, je pense que Ricardo t'as un peu expliqué mon projet. Je compte vraiment sur vous, j'ai besoin de prendre des décisions rapidement.
— Nous on a bien envie de monter un bar à Lisbonne, c'est sûr, mais tu donnes pas trop d'info.
Anna sort deux dossiers de son sac main.
— Tenez les garçons ! Voilà pour les chiffres si ça vous rassure.
— Allez on trinque, annonce Ricardo en apportant les Mojitos
Tout en portant un toast, Ricardo se rapproche de Mélinda et lui pose une main sur les hanches.
Léo vient d'entrer dans le bar, mais il ne voit pas les mains de Ricardo, masqué par les mange-debout.
Melinda se penche sur la table pour ouvrir les dossiers, Ricardo en profite pour se glisser derrière elle et lui faire sentir son sexe bandé au travers de son pantalon.
Melinda, surprise mais pas trop étonnée, fait un signe d'apaisement à Léo qui vient de s'apercevoir du manège du barman.
Elle se retourne, fait face à Ricardo avec un grand sourire.
— Ecoute mon petit Ricardo, dit-elle, dans le creux de l'oreille en lui agrippant son sexe et plantant ses ongles dans les bourses, nous ne sommes pas encore associés, le serions nous, que je n'accepterai pas ton comportement.
Léo voit la bouche de Ricardo s'arrondir et ses yeux sortir des orbites. Le barman commence à comprendre, à ses dépends, que Mélinda est une vraie lionne !
— José, viens, nous allons laisser Ricardo à son weekend, je crois que beaucoup de filles sont prévues, je t'emmène à Lisbonne. Elle fait un signe à Léo pour qu'il sorte du bar, prend José par le bras et l'accompagne sur la Terrasse.
— Heureusement que tu es là, José, sinon je crois bien que je serais repartie sans personne à Lisbonne.
— Il faut l'excuser, Mélinda, tu l'as troublé !
— Ecoute j'ai préparé mes affaires, je pars à Lisbonne. Tu connais bien la Ville, je crois ! Tu viens ? Je t'emmène !
— Hé, j'ai ma moto, là !
— Donne les clefs à Ricardo, il ira la mettre au garage, il te doit bien ça non ?
— OK ! J'arrive
Pendant que José retourne au bar, Léo rejoint Mélinda.
— Tiens ! Fait lui boire cette canette de coca, ça va l'endormir, je te suis avec l'ambulance pour le récupérer.
Léo à tout juste le temps de s'éloigner, José revient vers Mélinda avec un sac à dos
— Tu as de la chance, j'avais pris mes affaires pour le weekend.
— Génial José ! Viens dit-elle, le prenant par les épaules, ma Mini est plus haut dans la rue.
José jette son sac à dos sur le siège arrière de la Mini et s'installe avec le sourire sur le siège en cuir.
— ça va José, pas trop stressé de te faire conduire par une femme, toi le motard !
— On verra sur la route répond-il d'un air malicieux.
— Tiens, prend un coca, dit-elle en sortant une canette de son sac.
Mélinda enclenche la première et démarre en trombe, d'un rapide coup d'œil dans le rétroviseur, elle vérifie si l'ambulance la suit.
José, maintenant à l'aise, dégoupille la canette et boit quelques gorgées.
— ça va José, la semaine a été longue n'est-ce pas ? Viens pose ta tête sur mon épaule, lui propose Mélinda, voyant les yeux de José papillonner.
Mélinda passe un appel en main libre directement du volant de la Mini
— Léo ?
— Alors ton passager ?
— Dés que je trouve un parking tranquille, tu le prends en charge dans l'ambulance
— OK ! Bravo Mélinda, tu es une vrai pro tout c'est bien passé.
— Anna Murphy, mon lieutenant ! Ne confondez pas, si cette Mélinda vous parait séduisante, faites quand même attention, elle pourrait le faire !