Sieste avec toi

Pierre De Gerville

Une petite sieste à deux, dans la chaleur de l'été et l'ombre de la chambre...

Et j'écoute tes vagues posé contre ton sein
Comme le vent de la vie qui s'en va et revient
Mon corps sent ta tiédeur ton corps sent les près mûrs
Ma main lentement erre sur la fraîcheur du mur

Par les volets mi-clos un pinceau de soleil
Dessine sur ta peau un tableau de Staël
Perchée sur l'étagère une mouche se réveille
Happe un peu de lumière dans un battement d'ailes

Une brise légère soulève mon échine avachie
Toi aussi tu soupires dans le creux de tes rêves
Si tu dors vraiment et ce vent qui se lève
Vacille entre les arbres comme la flamme d'une bougie

Il n'y a rien dehors seul le souffle des cars
Quelques éclats de voix descendant le boulevard
Dedans il n'y a que nous sur le drap un peu rêche
La douceur de ton cou sur ton front cette mèche

Se grave dans mes yeux et ce petit tambour
Qui bat à mon oreille comme un compte à rebours
Comme une bête affolée toujours un peu trop vite

Il y a la mort soudain assise dans le fauteuil
Là-bas dans la pénombre une larme au coin de l'œil
La gorge un peu serrée par le temps et sa fuite

Pourquoi hors de tes songes faut-il que tu frémisses
Pourquoi nous évader des bras qui nous retiennent
Mon corps a de la peine car les instants finissent
Tes lèvres à toi sourient car tu sais qu'ils reviennent

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