Simple comme bonjour

Yohan Moignet

participation au concours «Les nouvelles technologies, source d'inspiration»

Sous le néon fraichement éteint d'une enseigne anonyme  de la capitale, Kévin cherchait son chemin. En d'autre temps, il aurait pu être perdu. Plus maintenant. Il n'avait qu'à se servir de son smartphone pour que le GPS intégré trouve automatiquement la direction à prendre.

Simple comme bonjour.

Kevin observa l'avenue que lui indiquait le GPS. Elle était bondée de monde. Il ne fallut que quelques secondes à son smartphone pour lui apprendre qu'il y avait une manifestation et trouver un autre itinéraire.

Il repensa alors à la soirée de l'avant-veille. Elle s'était révélée particulièrement intéressante. Organisée sur Facebook (quelle belle invention !), Kévin n'avait eu qu'à cliquer sur un lien pour s'y inscrire. C'était un de ses amis (à qui il n'avait d'ailleurs jamais adressé la parole de sa vie) qui l'y avait invité. Ne restait plus qu'à mettre son plan à exécution.

Simple comme bonjour !

Durant la soirée, il avait pris des photos des jolies demoiselles qui lui plaisaient puis les avait associées à l'événement sur Facebook. Comme prévu, les participants s'étaient rués dessus pour les commenter (et les taguer, comme ils disaient). Récupérer le nom des demoiselles avait été un jeu d'enfant.

Tandis que le soleil se levait péniblement, Kévin se gara dans une ruelle reculée. Il semblait n'y avoir personne. Parfait. Jennifer H. sortait du travail à neuf heures précises. Ça aussi, c'était Facebook et ses indiscrétions qui l'avaient renseigné. Ça et le fait que la demoiselle était célibataire, déprimée et qu'elle disparaissait régulièrement sans laisser de traces à son entourage.

Mieux que prévu, avait-il pensé. Beaucoup mieux…

Kévin sortit de sa voiture tandis que la jolie demoiselle se battait pour fermer la porte de la vieille bâtisse. Elle n'avait eu le temps de se rendre compte de rien qu'elle était endormie à cause du mouchoir chloroformé (acheté sur internet et importé directement des USA). Kévin transporta son corps inerte jusqu'au coffre de sa voiture.

Il allait pouvoir s'amuser un peu. Peut-être même qu'il posterait la vidéo sur Youtube, voire You-autre-chose. Toutefois, il n'était pas sûr de désirer la notoriété.

Lorsqu'il s'assit regagna son siège et redémarra sa voiture, Kévin sourit à son couteau suisse moderne.

Simple comme bonjour…






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