Simulation de suicide

Je ne suis pas un héros, je ne suis pas spécialement courageux, je ne suis pas grand, je n'ai pas un sexe démesurément long et pourtant depuis quelques jours je ressens tout le contraire.

Le 10 mai 2014, j'ai sauté à l'élastique depuis un pont enjambant le canal de Corinthe en Grèce.

« Tu veux une médaille ?» Me direz-vous ?

Rien que d'en parler, j'en ai les mains moites, je revis ces quelques secondes en boucle, encore et encore et j'en souris.

Pourtant qu'est-ce que j'ai fait ? J'ai juste été assez con pour me dire que c'est une expérience de sauter d'un pont attaché à un élastique ! Des milliers de personnes l'ont fait avant et le feront après : des jeunes, des vieux, des femmes, des hippies, des gens violents, des gens intelligents, des gens moins intelligents… Alors qu'est-ce que cela change ?

Un saut à l'élastique, c'est une simulation au suicide. Bien sûr, on s'épargne la dépression, mais en me lançant dans le vide, j'ai pris conscience que je ne suis qu'une merde ! Face à la loi de la gravité, on ne peut rien faire ! Il n'y a pas de retour en arrière même si quand la chute a commencé, je me suis demandé pourquoi j'avais fait ça ?!

Puis l'élastique se tend, je rebondis, et là le fou rire a commencé, pas un fou rire nerveux, je ne crois pas. C'est une décharge d'adrénaline, la peur génère en moi une pression qui a besoin d'exploser et c'est par le rire que cela sort… étrange.

Simuler son suicide c'est prendre conscience que l'on est vivant et je me rends compte que je suis content de l'être !

Alors voilà, même si je ne suis pas un héros, ni un golgoth, ni Rocco (mais ça va bien de ce côté là hein !) bref même si je ne suis pas exceptionnel et bien je la mérite ma putain de médaille !

Je vous invite donc cordialement à être “assez con pour vous jeter d'un pont accroché à un élastique”.