Sire, c'est la déconfiture.

Christophe Hulé

- Sire, c'est la déconfiture !

- Allons mon bon, qu'entendez-vous par là ?

- Que rien ne va Monseigneur.

- Et bien que de bonnes nouvelles dès le matin, avez-vous quelque chagrin d'amour ?

- Non point, je vous préviens, c'est tout.

- Le climat est tempéré, les récoltes sont bonnes et nos gens, ma foi, me semblent accommodants.

- Permettez-moi de dépasser la surface des choses, c'est mon rôle après tout.

- C'est bien pour cela que j'aime vous avoir près de moi. Vous promettez le pire, les flatteurs le meilleur.

Je suis bien aise de faire la part des choses.

- Cette fois détrompez-vous, et j'aimerais avoir tort, mais vos gens ne s'accommodent plus autant.

N'en déplaise aux flatteurs.

 - Vous m'êtes fidèle, et parfois utile.

- Trop d'honneur !

- Alors que me vaut cet excès ?

- Sire, sauf votre respect …

- Oh là, ça commence mal !

- Les Seigneurs n'aspirent qu'à la jouissance et aux gains, et trouvent toutes sortes de subterfuges pour échapper à leurs obligations militaires.

- Vous ne m'apprenez rien hélas.

- Et pourtant leurs privilèges dépendent de leurs obligations.

- C'est un fait que je connais hélas.

- Alors Sire, qu'attendez-vous pour y mettre bon ordre ?

- Vous semblez avoir les solutions, mais …

- Sire, votre peuple vous hait.

- Et bien, voilà qui est dit sans détours.

- Je ne savais comment l'exprimer autrement.

- Bien, pourriez-vous convoquer tous ces fats et qu'on en finisse.

- Volontiers Monseigneur ! 

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