Sitara

versenlaine

Le rêve est une illusion dans une réalité éphémère,

Un temps suspendu sans raison, dilaté, sans repères.

Alors à quoi bon rêver, cartésiens que nous sommes,

Si c'est pour revenir, sans cesse, à nos dogmes ?


Je m'en vais vous narrer, l'histoire d'une reine,

Qui en son royaume lâcha les rênes.

Je m'en vais vous conter, la vie d'une Muse,

Qui savoure tant mes mots qu'elle en abuse.


J'ai dû traverser des flots étoilés,

Pour m'approcher de ses lèvres envolées…

En apesanteur constante au-dessus de son coeur

Mes mots flottaient en parabole de bonheur.


Satellite ivre, j'errais sans contrôle,

En constante dérive vers ses pôles.

J'ai dompté la Lune pour l'illuminer

D'une plénitude enfin assumée.


Reflet caché à la face de mon être,

Son essence céleste ne fait qu'apparaître.

Pourtant, déjà, rayonne les contours,

D'un périple audacieux et sans retours.


Innocent voyage vers ce nouveau monde,

Où son regard me guidait, loin de l'immonde.

Constellations de mots aux novae ponctuées

De spectres de maux que nos lettres tuaient.


Mais voilà que ce pulsar, éclipsé tant de fois

Surgit d'une galaxie et nous emporte notre foi.

Éruption splendide qui terrasse nos sphères

Liant nos atomes vers une nouvelle ère.


Je ne saurai décrire, ce big bang insouciant,

Qui a façonné nos sens d'un anneau omniscient.

Mais mon être, en orbite, tourne encore et encore,

Tandis que nos particules unis, enfin, font corps.


La légende veut, que de cette réunion explosive,

Où les astres tremblaient d'une force vive,

Naquit une étoile étincelante de beauté

Sitara, la mirifique, par le ciel adoptée.

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