Sleep honey

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    Pendant que les arcs lunaires aux mœurs attendries nous font basculer dans le monde d'Eros et d'Orphée,

Le voile safran de ta conscience se lève légèrement pour qu'elle plonge nue dans une mer de rêve, terre immaculée, ciel inversé surplombant le lac endormi… Le Cerbère des opinions catégoriques, bercé par le chant mythique de la source universelle, me tend les clés : j'ouvre les portes. Alors, puisque désormais tout est possible….

     Noctisse, oh combien j'aimerais te partager mon goût pour le jeu d'aimer… Car, alors que tu raptais mon cœur de Sabine, tes lèvres de pivoine suggéraient quelques jeux que je n'avais nul mal à deviner… Lips-apocalypse, tes serres de lionne m'arrachent encore suavement la poitrine…

   Noctisse, s'il-te-plaît, use une fois de plus de tes doigts d'argent pour me faire l'amour-Parthénon jusqu'au bout des phalanges intimes… trouble festin à la nymphe impudente, dévorée soigneusement, comme le Temps et chacune de ses secondes affamées…

      Mais cela ne vaut que pour les minutes d'Eros et d'Orphée…

Conscience commune réinfiltrée et yeux retournés, tout s'évanouie si vite dans les bras « saouls » de Morphée…

J'ai mal de ces globules du désir qui me font encore les côtes en orchidées minuscules du spleen… Il faudrait que, malgré tout, sonne le glas pour refermer la plaie infectée, mais je ne peux me résoudre à rejoindre ce qui est, pour l'instant, une simple chimère, reine vaporeuse de mes abstractions mentales.

     Néanmoins, une veilleuse demeure dans le corridor, devant les portes cadenassées, et sanglote ma Noctisse, fantôme de mes fantasmes (qui, malgré tout, ne me déplaît pas…).

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