Soeur étrangère

ven

Quand la nuit arrive à nouveau
La ville aussi noire qu'un tombeau
Étouffe tes pleurs.
Celui que tu aimes est perdu
Et le monde ignore l'étendue
De ta douleur.

Et je ne suis rien de plus qu'une ombre
Drapée dans une étoffe sombre
Cousue de nuit
Mais jour après jour je témoigne
De la douleur qui empoigne
Ton cœur meurtri.

J'aurais aimé pouvoir vraiment
Apaiser tes sombres tourments
Même à demi.
Étreindre tes épaules tremblantes,
Sécher tes joues ruisselantes
Être une amie.

Comme je souffre de ne pouvoir
T'offrir un vestige d'espoir
Une lumière.
Mais ma forme n'a rien d'humaine
Bien que nos âmes soient les mêmes
Trop solitaires.

Et j'écouterai dans la nuit
Les confessions, les pleurs, les cris
D'une étrangère.
Je ne tiendrai jamais sa main,
Mais mon cœur chantera pour le sien.
Dans sa misère.

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