Soliloque

la-plume-du-net

Une vieille parle a son psy.. et..

Bonjour, je m'appelle Amélie et vous vous êtes ?

- .. Je m'appelle

- Non ne me dites rien, vous ne serez sûrement plus là demain. Depuis que je suis ici, je ne cause pas trop avec les infirmiers dans votre genre, sans vouloir vous offenser et ce n'est pas a ces vieilles biques qui perdent le ciboulot que je vais discuter. Mais aujourd'hui, je sens que c'est le bon jour, j'ai envie de me livrer, et vous me rappelez bizarrement ma sœur donc.

Je m'assoie là, venez vous asseoir près de moi.

Cette fois-ci je me lance.

Alors par où commencer? Oui, commençons par le commencement, mon enfance.

Je vivais avec mes parents et mes deux sœurs dans une ancienne ferme.

Papa était bûcheron, Maman s'occuper de nous et de la maison.

Sylvie était mon aînée et Lisa la cadette. On s'amusait bien toute les trois, nous étions proches..

Pouvez vous me donner un mouchoir s'il vous plaît, je vais en avoir besoin, pour vous racontez toute ma vie avant l'heure du thé biscuit.

Avant d'aller dans la montagne ou dans la forêt couper des arbres, Papa aller traire Abricot, notre vache.

Pour que le matin, avant d'aller à l'école, nous puissions boire notre bol de lait chaud, un délice.

L'école n'était qu'a une demi heure de marche de la maison. On devait passer par un petit chemin près du lac, où on avait l'habitude d'aller pêcher avec Papa le dimanche, après l'église. Puis par la prairie. Nous aimions faire ce chemin, le souffle du vent dans les arbres, le chant des oiseaux de bon matin, les coassements des grenouilles près du lac, les hautes herbes, qui nous chatouiller les genoux, et quand l'école était fini et que le temps nous le permettait, nous nous mettions quête de jolies fleurs pour maman.

Ma grande sœur Sylvie adorait l'école, d'ailleurs, elle avait réussi a devenir un super professeur, et c'est marié avec un homme brillant a peine plus vieux qu'elle, de la ville voisine mais il n'ont pas eu d'enfant. Enfin pas vraiment..

Ma petite sœur Lisa, ce mettais souvent dans de mauvaise posture et avait souvent des ennuies, l'un d'eux a été de se faire engrosser par un type qui disait être fou amoureux d'elle mais qui l'a laissa tomber en apprenant sa grossesse.

Tout ce que je vous raconte c'est ce que mes parents m'ont écrit par lettre, j'étais déjà parti de la maison quand tout ça s'est produit.

Enfin bon, Lisa a eu un fils, mais n'étant pas prête a être mère, elle confia son enfant à Sylvie et son mari. Ils adoptèrent le garçon et l'élevèrent comme ils purent avec amour.

Ce garçon fut appeler Jacques comme notre père et fut décrit comme un ange, mais je vous avoue que je n'ai jamais vue ce garçon de ma vie, si il avait survécu, il aurait a peu près votre âge maintenant.

J'ai su que je voulais devenir infirmière quand Lisa, un jour est accidentellement tombée dans le lac et a failli se noyer.

Je n'ai pas réfléchi une seconde j'ai sauté dans l'eau et le destin a fait que je l'ai ranimé, à l'époque on apprenait pas vraiment à nager. Ça a bien évolué. après ça, j'ai soigné les bobos des mes sœurs et des autres enfants du village, j'ai observer ce que faisait notre médecin, opération, suture, auscultation, accouchement et tout autre chose, il m'a apprit tout ce qu'il pouvait et quand j'ai eu vingt et un ans, je suis partie.

Comment il s'appelait déjà ce médecin? Dr... hum, Dr...Foij ! Voilà j'ai trouvé, Docteur Foij. Un bonhomme sympathique aimer par sa ville .

On en était où déjà, infirmière, Lisa, oui voilà, bon je dis qu'elle est tombée accidentellement car elle m'a fait promettre ne jamais dire que des écoliers de sa classe l'avaient poussé.

Mais vous savez, Lisa ne voulait peut être pas les dénoncer, je n'allais pas laisser ma petite sœur se faire embêter toute l'année par des crétins, je suis donc allée leur rendre une petite visite, ils ricanaient dans leur cabane, et je leur ai promis que si il ressayer de faire du mal a ma sœur je leur tomberai dessus et que je serai leur pire cauchemars.

Haha, je suis sure que c'est la première fois que vous voyez quelqu'un rire et pleurer en même temps. Pour tout vous dire c'est la première fois que je me libère de ce secret, et ça me soulage.

C'est comme ça que je me divertissais quand je m'ennuyais, et vous savez bien sûr qu'une adolescente s'ennuie souvent.

Pouvez vous me redonnez un mouchoir s'il vous plaît.

La nostalgie de cette histoire, me remonte au bord des yeux.

Comme si.. Comme si tout ce que je vous racontais en ce moment, je le revivais une seconde fois.

J'avais vingt ans quand la guerre a éclaté.

Deux mois plus tard, j'étais là bas, sur la scène de la mort, dans nos petites tentes marqué d'une croix rouge.

Je soignais les blessées.

J'étais morte de peur mais je savais qu'ici j'étais utile. On a sauvé plus d'un mais souvent, il mourrait quelques heures après leur arrivé, d'épuisement, affamé, ou tout simplement parce qu'ils se vidaient de leur sang, souvent aussi ils étaient déjà morts en arrivant.

Il fallait agir vite.

Puis ils on fini par m'expédier pas très loin de chez moi.

Dès que j'ai pu, je suis revenue dans notre village, mais ce n'était plus le village que j'avais connu, où était parti la joie d'autrefois, le chant des enfants dans les allées, la cloche de l'église, le chant des rossignols ? Même eux s'étaient tu par ce massacre, par cette noirceur..

Je suis revenue dans notre vielle ferme.

Mais il n'y avait plus personne.

Et le cadavre d'Abricot sentait fort dans l'étable.

Presque que tout les habitants était parti, trouver la paix ailleurs.

Mais quelques femmes de soldats été resté.

J'ai donc pu discuter avec l'une d'entre elle qui m'informait que ma famille était partie en direction de la montagne, mais que malheureusement les allemands étaient eux aussi parti dans cette direction.

Elle me fit aussi ses sincères condoléances pour la mort de Sylvie et de son mari qui était mort, brûlés vif par les allemands dans leur propre maison.

Leur fils était partit avec mes parents dans les montagnes.

Ce jour là, je me suis sentis dévastée et terriblement seule..

..

Bon petite pause, il faut que je reprenne mes esprits.

Je sais qu'on est dans un lieu où je devrai me laisser la liberté de pleurer, mais je n'aime pas pleurer devant les autres.

Vous aussi, prenez un mouchoir, vous reniflez.

Bref

A chaque fois que les portes de la tente s'ouvraient, j'avais peur de voir Papa, Maman, Lisa ou encore Jacques sur un de ces brancards. Pire j'avais peur de ne pas les reconnaître..

Un jour, mon équipe d'infirmière et moi, avions soigné un groupe d'allemands, qui était contre la guerre mais qui avait était forcé de la faire. En tant que bons médecins et même si ils n'étaient pas dans notre camp nous ne pouvions les laisser mourir, déjà parce qu'ils étaient très beau mais aussi parce que c'était des allemands gentils et de bonne famille qui savait parler d'autres langue... nous ne pouvions pas les laisser là. Ils ne voulaient faire de mal à personne.

Il firent une bonne action en nous épousant pour qu'on ne puisse se faire attaqué quand on allait en terre allemande pour chercher des ressources.

On avait soigné leurs corps et ils sauvèrent nos vies.

Certes c'était avant tout un mariage pour sauvez nos peaux mais j'en suis tombée follement amoureuse et nous avons été heureux.

Bon donnez moi la boîte entière de mouchoir, ça évitera que je vous le demande toute les deux minutes.

Je me suis donc mariée avec Samuel.

Et j'étais toujours marié avec lui jusqu'à l'année dernière, où il a décédé d'un cancer des poumons.

C'est stupide n'est ce pas?

Il a survécu à la guerre dans la poussière et il meurt soixante ans plus tard d'un cancer des poumons.

La vie est vraiment ironique.

Ils se moquent de moi là haut!

Quelque jour après notre mariage, les allemands ont fait un feu de camp, avec en guise de bois, les corps de nos confrères.

Convié, nous nous y sommes rendu, je devais savoir si je les retrouverai..si dans cette ramassis de corps, je reconnaîtrais quelqu'un, et ce fut le cas.

Je reconnu le Docteur Foij en piteuse état, et un peu plus loin, mon cœur se déchirait, je voyais le corps de papa et maman, couvert de sang.

J'allais crié mais Samuel a mis une main sur ma bouche pour ne pas me faire repérer.

On est rentré chez nous et j'ai pleurer tout la nuit.

J'avais perdu ceux qui m'avais donné vie.

Mais j'avais une chance de retrouvé ma sœur, j'avais la chance d'être en vie.

Le lendemain, on est parti tout les deux , à l'aube, à la recherche de Lisa et de Jacques.

On les a cherché pendant dix longues années.

On a finalement retrouvé Lisa, dans un asile.

Mais impossible de la faire sortir, dès qu'elle voyait quelqu'un, elle se mettait a hurler.

J'ai dû laisser ma sœur dans un asile en Catalogne, je n'ai jamais pu savoir depuis combien de temps elle y était, je n'ai jamais pu me le pardonner.

Mon plus grand regret c'est de n'avoir jamais retrouvé Jacques.

Maintenant, j'ai des grands enfants qui ne seront jamais traumatiser pas la guerre.

Ils nous on vu, leur père et moi heureux, dans notre maison. Sans morts, ni feu, ni bombardement, ni allemands, enfin a part leur père, me dirait vous.

Mais leur père n'a jamais été un barbare, il était doux, il était optimiste, et il me faisait rire, sans lui je n'aurais sûrement jamais pu devenir celle que je suis aujourd'hui.

Vous savez, pendant longtemps après, j'avais peur dès que la porte s'ouvrait et se fermé, je pense que ça me ramené a chaque fois a ce cauchemars, a ces soldats mutilés, puis j'ai eu des enfants et la vie m'a paru plus belle, plus vive, plus douce, après avoir accouché, j'ai commencé a réentendre les rossignols, la joie dans les écoles, le monde c'était reconstruit.

Je sais que la cloche vient de sonner quatre heure, mais puis-je rester encore un peu avec vous, ici?

Qu'est ce qu'il y a jeune homme?

Je vous raconte ma vie et c'est vous qui fondez en larmes!

- ..Amélie, savez vous qui je suis?

- Oui vous êtes un très bel infirmier qui travaille dans une maison de retraite, mais si vous voulez savoir si je connais votre nom, et bien non, je ne sais pas qui vous êtes? Vous deviez porter un badge, vous n'auriez plus a poser cette question ridicule, nous sommes de vieux croûtons c'est vrai mais nous ne sommes pas devin.

- Je m'appelle Jacques.

- ...


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