Sourire
lislandais
Elle a dit que je souriais
Était-ce le visage caché de la lune souriant à la Terre ?
Le reflet sombre et scintillant d'un vallon sur un lac immobile ?
J'ai cherché la cause de cet amusement précaire
Peut-être le songe d'un bonheur délébile ?
Ou l'expression crayonnée d'une joie éphémère ?
Elle a dit que je souriais.
Là-bas, peut-être, à quelques dizaines d'années de distance
Ai-je entendu les clameurs familières de l'enfance ?
Je me suis approché pour y voir plus clair
Et j'ai reconnu le visage aimé d'un grand-père
Souvenirs douloureux et infidèles de l'absence
Brouhaha d'un monde révolu en effervescence
Qui s'est animé dans un doux et béant calvaire.
Elle a dit que je souriais
Pardi j'ai souris quand elle me l'a dit
Aucun souvenir de cet écart hilarant
Il n'est pas si fréquent de sourire dans la vie
Ce piètre monde est autant bidonnant
Qu'un tortionnaire en bigoudis
Et l'espoir d'un changement tout aussi extravagant
que l'idée saugrenue d'un hypothétique paradis.
Elle a dit que je souriais
Mais que je souriais pourquoi ?
Elle n'a pas voulu me le dire
Alors je suis reparti là-bas
Je suis allé m'endormir
Et j'ai retrouvé parfois
Le plaisir de sourire.
J'aime beaucoup ce texte bourru, en écho avec la photo de profil ! "autant bidonnant qu'un tortionnaire en bigoudis" ? Grand sourire !
· Il y a presque 13 ans ·Edwige Devillebichot
et j'ai retrouvé, parfois, le plaisir de sourire... c'est bon de finir ainsi. Merci.
· Il y a presque 13 ans ·janteloven-stephane-joye