Sous les feux

Je n'existe plus. Je suis sortie de ta bulle, retour dans un monde ailleurs. Alors je m'éclipse, te laissant vagabonder parmi les âmes rieuses et joyeuses.

Tu reviens, comme un corps jeté en pleine mer, revenu sur le bord, à marée basse. Tes jeux de regard inlassables qui finissent toujours par m'envoûter. Je voudrais t'embrasser, te câliner, ne jamais cesser de te regarder.

Je connais chacune de tes taches de rousseur. Celle sur ta joue gauche, centrée, plutôt en haut, est pour moi la meilleure. Chaque fois que je la vois, je sais que c'est toi. Que tu es là, avec moi.

Et dans cette foule en vrac, ce soir, j'avais juste envie de rejoindre ta bulle, notre monde. Nos baisers d'amour à faire taire les ondes. Me coller à toi et sentir la chaleur de ton corps. Humer ton parfum jusqu'à m'en remplir les poumons.

Ça a démarré sur une sacrée musique de Star Wars, la plus connue. On déteste ce film, mais on adore cette musique. Et, voyant que je disparaissais de nouveau, t'as agrippé ma main. Brusquement, certes, mais c'était bien. Et comme des enfants on a levé les yeux au ciel, regardant cette fumée lumineuse allumer le ciel. Et tu t'es mis à chanter un "Tintintin tin tintin tin tintin" tellement joyeux que j'ai agrippé ta main, un peu plus fort encore, et que je me suis réfugiée dans tes bras.

J'aurais aimé que ça dure encore et encore. Que le ciel enflammé ne s'arrête jamais. Et ne jamais éteindre ton regard d'enfant amoureux de la vie, quand je me trouve à tes côtés.

J'ai encore le goût de tes lèvres sur les miennes. Le manque de la sensation d'apesanteur, quand tu m'as soulevée de ce banc. J'ai encore la scène de ce petit garçon, disant à sa mère "Regarde maman, des amoureux qui se font un bisou".

Et ta voix tellement belle qui reste au creux de mon oreille. J'ai encore l'écho de ma voix t'appelant "mon bébé panda roux", et ta réponse si majestueuse : "oui, mon amoureuse?"..

Qu'est-ce que je t'aime..