Sous les lampadaires de la ville.
Mister Writer
Les lampadaires, pour ceux qui fonctionnaient encore, étaient allumés, celui juste au-dessus était comme atteint de spasmes, il doit être malade, une sorte de parkinson du lampadaire, mais c'est lui qui donnait cette ambiance si particulière à la rue. James s'y sentait bien, pour lui ça reflétait l'intérieur de sa tête, sombre avec quelques puits de lumière épars qui ne se mélangeaient pas, chacun préférant éclairer faiblement une petite partie plutôt que de s'associer pour tout illuminer.
Il sortit son téléphone pour lire l'heure, éteint, surement à court de batterie à force de répondre aux messages de soutien de ses amis de l'agence. Il regrettait une fois de plus de ne plus porter de montre depuis l'âge de vingt ans. Il resta quelques minutes appuyé sur son lampadaire et finit par entendre au loin, les cloches de l'Église de la ville, quatre coups, il savait depuis qu'il vivait ici, que l'horloge de l'édifice avançait un peu, il estima qu'il devait être 3h45 du matin. À cette heure-là, normalement, il est dans son lit, à dormir d'un sommeil lourd, impossible de le réveiller même s'il y avait une explosion de gaz dans sa rue.
Deux femmes passèrent à sa hauteur sur le trottoir d'en face, visiblement il s'agissait de deux prostituées qui rentraient de leur nuit, elles n'avaient pas l'air rassuré de croiser un homme seul dans cette rue vide, même si l'une des deux semblait se demandait si elle ne pouvait pas l'aborder pour une dernière passe avant de rentrer, mais la deuxième lui pris le bras et elles partirent aussi vite qu'elles étaient apparues dans la rue.
James ne pouvait s'empêcher de les plaindre d'ordinaire, mais là, il leur en voulait presque, il ne pouvait arrêter de penser qu'elles, elles avaient un job au moins. Il se laissa glisser jusqu'à s'asseoir, le dos toujours appuyé contre ce qu'il lui semblait être la seule chose stable dans sa vie.
Il se rappela ses rêves d'avant, fonder une famille avec une ravissante femme, travailler juste ce qu'il fallait pour subvenir à leurs besoins tout en passant du temps avec eux. Finalement, il s'était plongé dans son travail à l'agence pour obtenir promotion sur promotion, et maintenant, il se retrouvait seul, sans femme, sans enfants, sans travail et le membre de sa famille le plus proche était à plus de 200Km de lui. Tout ce qu'il lui restait, c'était son chat qui l'attendait surement derrière la porte d'entrée de son appartement, après avoir sorti tous les sachets de thé de leur boite pour les éparpiller dans tout le salon, c'était devenu son jeu préféré ces dernières semaines.
C'était une journée de merde, alors il avait juste envie d'une bière fraiche, aucun bar n'était encore ouvert à cette heure alors il espérait en avoir au moins une dans son frigo. Il se releva péniblement et entreprit de marcher jusque chez lui, en entrant dans la rue suivante, il vit une jeune femme appuyée contre un lampadaire, il ne put s'empêcher de sourire, elle eut un geste de recul en le voyant arriver, mais il leva les mains en signe d'apaisement:
-Apparemment je ne suis pas le seul à avoir eu une sale journée!
Elle lui sourit, le plus beau sourire qu'il avait vu depuis longtemps.
-Il faut croire que oui.
Je vous offre un thé?
-Il n'y a plus rien d'ouvert, il est 3 h 44 du matin.
-Si mon chat ne les a pas tous déchirés, il doit me rester quelques sachets de thé encore utilisable.
Elle lui sourit d'autant plus et il marchèrent jusque chez lui. Une fois arrivés, elle se tourne vers lui.
-Il semblerait que nous habitons le même immeuble.
Merci pour la dédicace :-)) il s'en passe des choses et des rencontres chez toi sous les lampadaires :-))
· Il y a plus de 8 ans ·Maud Garnier
Imagines ce qu'il peut se passer dans les zones non éclairées :-)
· Il y a plus de 8 ans ·Mister Writer
Hahaha c'est pas faux !...
· Il y a plus de 8 ans ·er merci pour Bashung.... :-))
Maud Garnier