Souvenir errant

Ne me regarde pas comme ça. Arrête avec ce regard plein de haine. Arrête avec ton sadisme à la con. C'est marrant de tourner en rond comme ça ?
Et tu tournes, et tu tournes.

Tournes, tournes, tournes. Bim bam boum.

Mon crâne n'est plus qu'une prison pour ton souvenir qui déambule, détruisant tout sur son passage. Tu tourbillonnes dans incessamment dans mes pensées à la manière de la bête infernale que tu es devenue à rester enfermé si longtemps. Tu t'amuses à tirer les ficelles de mes actes, de mes idées. Tu craches sur ma raison, m'incitant à basculer. Et puis moi, je te regarde. Désespérément, te suppliant de sortir d'ici, de t'en aller en courant, du plus vite que tu le peux.

Et toi, comme un lion en cage, devenu infernal, tu m'arraches tout ce qu'il me reste. Une ombre, un mouvement, un homme sans âme. Tu es là, toujours présent dans chacune de mes actions. Et devenu comme une addiction, je ne peux plus dire non à ces souvenirs que tu me renvois chaque fois en pleine face.

Et le temps passe, et les minutes s'écoulent, les heures défilent. Tu prends la place que tu penses mériter, écrasant toute autre donnée. Parfois, un sursaut de rage ressort d'une parcelle de mon être, te compressant, te faisant tourner un peu plus vite. Mais ça ne dure jamais bien longtemps ; tu auras vite fait de me briser d'une main de fer, me replongeant la tête dans cet amas bordélique de sensations perdues qui me font toutes plus souffrir l'une que l'autre.

Je te hais, toi l'être en perdition à l'intérieur de ma cage cérébrale. Je te hais d'être une plaie ambulante. Je te hais de m'empêcher d'avancer, d'aimer encore.

Je te hais.